Corée du Sud: l’héritier de l’empire Samsung inculpé pour corruption
Lee Jae-yong, héritier du groupe Samsung, a été formellement inculpé ce mardi « pour corruption, détournement de fonds, dissimulation d’actifs à l’étranger et parjure ». Déjà en détention provisoire, le président de facto du groupe – son père est dans le coma – est accusé de corruption dans le cadre d’un immense scandale autour de la présidente destituée, Park Geun-hye.
Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
La sentence est tombée le tout dernier jour du mandat de la commission d’enquête spéciale, chargée de réunir des preuves sur le scandale autour de Park Geun-hye. Cette mise en examen de l’héritier Samsung signifie que ces enquêteurs ont sans doute réuni suffisamment de preuves.
L’entreprise a déjà réagi : trois cadres, inculpés eux aussi, ont annoncé leur démission. Et Samsung a déclaré qu’elle allait dissoudre son « bureau des futures stratégies », une entité controversée qui chapeaute et contrôle l’ensemble des filiales du groupe.
Lee Jae-yong est accusé d’avoir transmis 36 millions de dollars de donations suspectes à deux fondations établies par une amie de la présidente. Donations en échanges desquelles il aurait obtenu des faveurs du gouvernement pour une fusion – elle aussi controversée – de deux filiales de Samsung.
L’étau se resserre sur la présidente
Sa mise en examen n’est donc pas bon signe pour la présidence Park Geun-Hye, qui nie en bloc avoir reçu des pots-de-vin. Sa destitution doit être validée par la Cour constitutionnelle, qui a justement tenu hier sa toute dernière audience. Ses huit juges doivent maintenant annoncer, dans les prochains jours, si Park sera destituée ou pas.
Une décision attendue avec beaucoup d’anxiété dans une Corée du Sud de plus en plus divisée par le scandale.
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