OUSSOUYE : COMMUNION ET SYMBIOSE À UNE RENCONTRE ENTRE CHEFS TRADITIONNELS ET AUTORITÉS ÉTATIQUES

Une rencontre a réuni vendredi des chefs traditionnels locaux et des autorités étatiques conduites par le ministre de la Culture et de la Communication à Oussouye, où les cultures ‘’Joola’’ et sereer ont été revisitées, sur fond d’un cousinage à plaisanterie séculaire encore plus vivant que jamais.

En ce jour de vendredi, on se serait même cru au cœur du Sine ou du Saloum, en plein pays Sereer. En plus des sonorités musicales de cette ethnie qui égayent l’assistance, un ministre et un gouverneur d’ethnie sereer sont dans la cour royale du très respecté Sibilumbaye Diédhiou d’Oussouye (sud).
Et pour couronner le tout, le roi de Gandiaye (centre) se tient devant une rangée de chefs traditionnels de la Casamance (sud). Quelle meilleure circonstance pour célébrer les cultures des deux peuples et leur parenté à plaisanterie ?
Et c’est donc tout naturellement, qu’Oussouye, la capitale du Kassa, a pris vendredi les allures d’un « haut lieu » de la culture, le temps d’agréables et inoubliables moments de cousinage à plaisanteries, ce facteur de décrispation sociale.
Le ton est donné à la grande cour royale du roi d’Oussouye lorsque le ministre Mbagnick Ndiaye, sur un ton plein d’humeur, défie le chef traditionnel du Kassa en s’exclamant : ‘’Ici c’est moi le roi !’’. Une manière pour lui de faire jouer ce légendaire cousinage à plaisanterie entre les deux peuples unis par le sang à travers Aguene et Diambone, les deux jumelles auxquelles ils doivent leur existence.
Après cette visite de courtoisie au roi, le ministre et sa délégation font cap sur la place publique d’Oussouye. Là-bas, ils sont reçus dans une ambiance festive. Des femmes habillées en tenue traditionnelles s’illustrent à travers des pas de danse, aux rythmes de Djembé et d’autres instruments traditionnels.
Sous un grand arbre ombrageux se tiennent des rois venus des localités de la Basse-Casamance. Des chefs traditionnels reconnaissables à leur uniforme fait d’un grand boubou rouge et d’un long bonnet de même couleur.
Des troupes de danse et des orchestres traditionnels se lancent dans des danses endiablées dans une grande ambiance, où se mêlent masques, perles, bruits de calebasse et de toutes sortes d’instruments traditionnels du pays Joola.
‘’Il s’agit d’une belle rencontre entre les chefs traditionnels de la région et des autorités étatiques dans ce haut lieu de brassages culturels multiformes, véritable melting-pot ethnolinguistique qui a réussi la symbiose la plus parfaite des différentes socio-cultures d’origines diverses et variées’’, résume le maire d’Oussouye, Edouard Lambal, dans son discours, lors de la cérémonie d’ouverture officielle.
M. Lambal évoque le ‘’respect des différences et des dignités individuelles comme gage de la réussite d’un mélange réussi d’us, de coutumes, de pratiques et de croyances diverses’’. ‘’Dans cette région, Joola, Peul, Manding, Sereer, Mancagne, Manjack, Balante, Wolof, Bainouck, Bambara (…) musulmans, chrétiens, pratiquants des religions traditionnelles, vivent dans une parfaite harmonie’’, lance le maire d’Oussouye, sous un concert d’applaudissements.
‘’Ces belles images qui s’offrent à nos yeux sont le reflet du symbole le plus achevé d’une terre d’intégration et d’uniformisation des diversités culturelles’’, poursuit-il, devant un parterre de chefs traditionnels et d’officiels.
L’édile d’Oussouye a décrit cet évènement qui ‘’s’impose comme une impérieuse nécessité pour rebâtir les valeurs de paix et de solidarité’’, dans le contexte actuel de déperdition culturelle des valeurs ancestrales.
Il a invité administratifs, autorités locales, chefs coutumiers et traditionnels et acteurs culturels à ‘’réinventer le peuple du passé’’, en cultivant les valeurs ancestrales. ‘’Nous sommes tous conscients de la perte progressive de nos identités’’, a dit le maire d’Oussouye.
Lorsque vient le tour du roi de Gandiaye (Saloum) de s’adresser à l’assistance, l’ambiance festive reprend de plus belle. Ce roi Sérère réclame une danse de son ethnie avant de prendre la parole. Il s’en est suivi un spectacle hors du commun, où Seree et Joola, chacun dans son rythme traditionnel, ont réussi une symphonie musicale qui a fini d’égayer plus d’un.
‘’Laissez-les continuer ! C’est important’’, enjoint Mbagnick Ndiaye lorsque le maître de cérémonie, soucieux de la gestion du temps, a voulu interrompre ce mélange de sonorités inédit.
‘’C’est une première au Sénégal. Réunir les chefs traditionnels de la Casamance et se préoccuper au plus haut niveau de leur travail et de leur contribution dans la société, est une première. C’est historique’’, estime Moustapha Lo Diatta, secrétaire d’Etat en charge des organisations paysannes et fils de la région de Ziguinchor.
‘’Nous sommes dans une logique de créer un cadre fédérateur des autorités coutumières pour une meilleure considération des chefs traditionnels qui jouent un véritable rôle de régulateur social au sein de la communauté’’, assure le ministre Mbagnick Ndiaye.
Il s’est ensuite retiré avec une trentaine de rois venus de la Casamance naturelle, pour ‘’recueillir leurs doléances en vue de trouver des solutions’’. Le ministre de la Culture et de la Communication a ensuite présidé le même jour, au Conseil départemental d’Oussouye, un panel sur ‘’L’importance de la chefferie traditionnelle en Casamance’’.
Aps

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