Forum Sino-africain : Comment apprendre de la Chine sans se faire coloniser

Co-organisée par l’Académie de leadership de l’Union africaine et l’Université normale de Zhejiang de Chine,La sixième édition du Forum des think-tanks sino-africains s’est ouverte ce mercredi 21 juin 2017 au siège de l’Union africaine à Addis Abeba (Ethiopie). La rencontre a vu la participation de quelques 300 participants, dont des responsables de gouvernements, des ambassadeurs, des hommes d’affaires, des experts et des journalistes venus d’une quarantaine de pays africains et de la Chine.

Cette initiative a été lancée en 2011 par l’Université normale de Zhejiang pour créer une plateforme de dialogue entre les Think-Tanks chinois et africains. L’objectif étant de promouvoir le choc des idées entre Chinois et Africains afin de renforcer la compréhension mutuelle, de travailler pour des consensus et d’offrir des conseils constructifs sur la coopération sino-africaine.

Coprésidé par le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, et le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mohamat, le Forum de cette année s’est penché sur le thème de “la lutte contre la pauvreté pour une prospérité commune” entre la Chine et l’Afrique.

Mot d’ordre : sortir de la pauvreté

Il a été beaucoup question de partage d’expériences chinoises dans la lutte contre la pauvreté, avec surtout des idées contenues dans le livre du président Chinois intitulé : “Sortir de la pauvreté”. Xi Jinping y explique comment élaborer des politiques de développement avec des moyens locaux et décline, avec son expérience personnelle, les bonnes pratiques et leçons dans la conception et l’application des plans de réduction de la pauvreté.

Les experts se sont également penchés sur le rôle que doivent jouer le marché du travail, les institutions financières et les organes de sécurité sociale dans le développement et la lutte contre la pauvreté.

Ils ont également discuté sur comment mettre en œuvre les acquis du Sommet de Johannesburg de 2015 sur la coopération sino-africaine de manière efficace afin de relever les défis auxquels fait face l’Afrique dans son développement, mais aussi comment stimuler la coopération sino-africaine dans l’industrialisation et la modernisation agricole.

Les engagements de la Chine

“La chine est d’avis que le 21e siècle appartient non seulement à l’Asie, mais aussi à l’Afrique. Travailler ensemble pour éradiquer la pauvreté est la mission que nous devons à la postérité. Comme on dit chez nous “une seule fleur ne fait pas le printemps. Mais quand cent fleurs fleurissent, le printemps ne peut que s’embellir”, a déclaré le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi.

Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mohamat, pour sa part, note que la réalité est que “l’Afrique a toujours puisé de la Chine et la Chine s’est toujours abreuvé de l’affection de l’Afrique”. Une manière de dire que leurs relations sont séculières. “Le partenariat entre l’Afrique et la Chine s’est installé depuis toujours et est basé sur le respect, la confiance et l’équité. La première leçon que la Chine nous offre, c’est de s’appuyer sur ses propres capacités et lutter de toutes ses forces, avec ses populations, pour se développer. En 20 ans seulement, la Chine a réduit son seuil de pauvreté, qui était de 30% de sa population, à 3% de sa population”, note Moussa Faki Mohamat. Il invité ainsi les filles et fils de l’Afrique à se ceindre les reins pour lutter dès à présent contre la pauvreté car “si on te lave le dos, lave-toi (au moins) le ventre”.

Refuser une nouvelle forme de colonisation Sud-Sud

Les intervenants, africains comme chinois, sont unanimes à dire que l’Afrique ne peut se développer qu’avec ses fils. Elle peut et doit, certes, beaucoup apprendre de la Chine qui a réussi à sortir 700 millions de personnes de la pauvreté, mais elle doit également veiller à ne pas tomber dans une nouvelle forme de colonisation Sud-Sud.

Une idée qui enchante le ministre chinois des Affaires étrangères. Wang Yi soutient que la Chine est un partenaire stratégique de l’Afrique et non un colonisateur. Sa volonté est d’accompagner le développement de l’Afrique dans le cadre d’un partenariat sincère et gagnant-gagnant. Cet engagement de la Chine à travers la coopération sino-africaine, rappelle-t-il, a été réaffirmé par le Président de la République Populaire de Chine, Xi Jinping, lors du dernier Sommet sino-africain qui s’est tenu à Johannesburg, en Afrique du Sud, en décembre 2015.

Par Jacques Ngor SARR, mediaspost.com

 

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