Anas Safraoui, ce sulfureux patron marocain qui veut faire du Sénégal « son terrain de jeu »
Anas Safraoui, fondateur du groupe ADDOHA est un puissant investisseur marocain. Son groupe a émergé pendant l’avènement de Sa Majesté le roi Mohamed VI. Au début, sa politique consistait à accompagner le roi pour la promotion de l’habitat social.
Faisant parti système makhzen au Maroc, Anas Safraoui a décidé très tôt de créer le groupe ADDOHA pour agir rapidement face aux besoins immenses des Marocains en matière d’habitat social. Son groupe était même coté à la bourse marocaine.
Quand le secteur immobilier s’est effondré du fait d’un faible taux de recouvrement, la période des vaches maigres commence alors pour le groupe ADDOHA. C’est en ce moment qu’Anas Safraoui décide de se tourner vers l’Afrique Subsaharienne, période correspondant avec la vaste offensive diplomatique du Roi du Maroc.
Sa stratégie consiste à séduire les administrations africaines tous azimuts en vue d’acquérir des titres fonciers prétendument dédiés aux projets immobiliers. Les nombreuses acquisitions foncières en Afrique Subsaharienne ont été rarement exploitées.
On soupçonne le groupe d’utiliser ce portefeuille foncier pour se valoriser au niveau de la bourse de Casablanca afin de renforcer sa crédibilité auprès de ses créanciers marocains.
Les milliers d’hectares octroyés au groupe dans la Commune de Dodel au Sénégal entrent dans ce cadre.
C’est dire que la compagnie de M.Safraoui est dans une logique purement spéculative.
Les États africains notamment les plus hautes administrations doivent défendre avec fermeté et intelligence les intérêts des pays concernés, car de nombreuses questions subsistent au sujet d’ADDOHA.
En effet, comment ce groupe spécialisé dans la promotion immobilière au Maroc et détenteur à titre spéculatif de nombreuses acquisitions foncières, prétend-il développer l’agriculture sénégalaise en accaparant des milliers d’hectares dans la région de Saint Louis au nord du Sénégal avec la complicité des élus de la commune de Dodel et Demeth. Comment ce groupe black-listé auprès du palais royal, qui n’a aucune référence sérieuse dans le domaine agricole dans son pays, puisse-il manager au Sénégal un projet rizicole ambitieux avec tout ce que cela requiert de technicité et de compétence ? Quand on pense à la réputation sulfureuse du groupe, on ne peut qu’être sceptique par rapport à ce projet qui s’apparente à une arnaque sophistiquée.
D’ailleurs, la désinvolture avec laquelle on a traité ce dossier prouve le déficit d’informations essentielles dont souffrent certains de nos dirigeants. Sinon comment comprendre une telle mansuétude envers un groupe qui a un pedigree aussi négatif et de surcroît black-listé par le palais royal ?
En effet, de source patronale marocaine digne de foi, le groupe ADDOHA est sur une liste noire d’entreprises marocaines qui ne sont plus autorisées à accompagner Sa Majesté dans ses tournées royales en Afrique.
Afriquemidi reviendra sur les mésaventures de ce groupe en Afrique Centrale qui a failli créer une mutinerie en voulant délocaliser une caserne militaire. Le même scénario risque de se répéter au Sénégal avec la caserne des pompiers qui jouxte l’ancienne gare routière « ’Pompiers »’ aujourd’hui vendue aux Marocains sur la base d’un appel d’offres douteux.
afriquemidi
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