Infections à Vih, hépatites virales et maladies non transmissibles : quels liens: Le Professeur Moussa Seydi apporte des éléments de réponse lors de la 6é congrès de la SAPI

La Société africaine de pathologie infectieuse (SAPI) en collaboration avec la Société sénégalaise de pathologie infectieuse et tropicale (SOSEPIT) a organisé ce jeudi son 6é congrès sur le thème : « Infections à Vih, hépatites virales et maladies non transmissibles : quels liens ? ». Pourquoi le choix de ce thème ?  Le chef de service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann le Professeur Moussa Seydi répond : « Les liens sont connus depuis longtemps et se consolident dans le temps. Il rappelle d’une part les maladies non transmissibles, comme le cancer et le diabète peuvent faire le lit d’infections graves et d’autre part les maladies infectieuses sont à l’origine de certaines maladies non transmissibles qui posent des problèmes de santé publique.

A titre d’exemple, le cancer qui est une maladie non transmissible a une origine infectieuse dans la plupart des cas en Afrique Subsaharienne. Parmi les cancers d’origine infectieuse, deux types de cancer, celui du foie et du col de l’utérus impliquent fortement les infectiologues. Le cancer du foie (premier cancer de l’homme dans notre région) induit par une infection par les virus des hépatites B et C a causé la mort de 788 000 personnes en 2015 et le cancer du cancer du col de l’utérus (premier cancer de la femme en Afrique subsaharienne) induit par une infection à Human papilloma virus entraine le décès de plus de 250 000 femmes par chaque année ».

C’est donc dire selon le Professeur Seydi « que le livre des maladies infectieuses ne sera malheureusement pas fermé de sitôt comme l’avaient prédit certains il y a déjà plus de 50 ans».Il déclare que «Des épidémies se succèderont encore et encore en nous surprenant parfois comme les épidémies récentes de maladie a virus Ebola et à virus Zika. A l’heure où je vous parle, c’est la dengue qui retient l’attention au Sénégal et affole les populations malgré l’excellente communication du ministère de la santé. Nous profitons de l’occasion pour dire que nous ne devons pas céder à une panique injustifiée. Les données actuelles prouvent que le paludisme pose plus de problèmes que la dengue dans le monde et ici au Sénégal ». Il déclare preuve à l’appui : «Dans le monde, on estime qu’il y a en moyenne 96 millions de cas de dengue symptomatiques et entre 10 000 et 20 000 décès liés à cette maladie chaque année.

                                                                  Epidémies de dengue : Les éclaircissements du Pr Seydi

Cette année, en 2017, des épidémies de dengue ont été signalées dans notre sous-région :  923 cas suspects dont deux décès en Côte d’Ivoire au mois de Mai, 6699 cas suspects dont 13 décès au Burkina Faso au mois d’Octobre et 510 cas suspects dont 0 décès au Sénégal au mois de novembre 2017.

Concernant le paludisme, je prendrais seulement les chiffres au niveau mondial et au Sénégal. Dans le monde, en 2016, 212 millions de cas de paludisme ont été notifiés (soit 178 millions de cas de plus que de cas de dengue symptomatique). Ces 212 millions de cas de paludisme ont causé 429 000 décès soit 17 à 34 fois le nombre de décès causé par la dengue. Au Sénégal, en 2015, 492 253 cas de paludismes ont été notifies dont 526 décès. Bref, avec ces chiffres, il est juste de dire que le paludisme doit plus hanter notre sommeil que la dengue et qu’il n’y a pas péril en la demeure avec cette dernière au moment où je vous parle. Lutter contre la dengue est tout de même une urgence fondamentale même si elle est moins souvent responsable de décès que le paludisme ».

                           «L’infection à VIH a entrainé depuis le début de l’épidémie le décès de plus de 35 millions de personnes »

Revenant aux thèmes du congrès, le chef de service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann rappelle que «l’infection à VIH a entrainé depuis le début de l’épidémie le décès de plus de 35 millions de personnes (c’est à dire plus que la population du Sénégal et du Mali réunies) et rien qu’en 2016, un million de personnes sont décédés de sida dans le monde (soit 2 personnes chaque seconde).

Quant aux hépatites B et C, elles ont concerné 325 000 000 de personnes et ont causé la mort de 1,34 millions personnes en 2015.

Les maladies non transmissibles, troisième thème du congrès, représentent plus de 63% de la totalité des décès annuels et ont des liens certains dans beaucoup de cas avec les maladies infectieuses. Tout ceci montre si besoin en était que la lutte contre les maladies notamment celles qui causent le plus de problèmes dans le monde doit être globale. Mieux, elle doit intégrer la notion one health, c’est à dire la notion d’une seule et unique santé. Ce qui impose une approche intégrée qui tient compte des interrelations entre la santé humaine, la santé animale et l’environnement au niveau local, national et mondial ».

Le Pr Seydi n’a pas manqué de remercier certaines institutions, organisations et compagnies pour leur appui, de même que le président de la République du Sénégal qui n’a ménagé aucun effort pour la réussite de l’événement».

Par mediaspost.com

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