POLLUTION MARITIME: Le projet AwaTox évalue les risques sur la Presqu’île de Dakar
Pour faire face à la pollution maritime qui en plus d’être un problème de santé publique, est la principale cause de la rareté de certains espèces halieutiques, le projet Awatox a été créé pour évaluer et apporter des solutions durables sur ce problématique par la voie de la sensibilisation.
Avec le développement industriel, la croissance démographique et le réchauffement climatique, l’environnement marin subit d’intenses modifications qui entraînent des perturbations sur l’ensemble des écosystèmes (interactions entre les écosystèmes, entre biotope et biocénose, et entre espèces). Le milieu marin est sans doute le plus vulnérable. Tous les déchets solides et liquides finissent dans l’océan, en particulier sur le littoral, qui devient ainsi le réservoir de divers polluants (micro organismes, matières organiques biologiques, produits chimiques usuels, pollution industrielle, hydrocarbures, radioactivité, micro plastiques, etc.). L’impact de cette pollution dépend essentiellement de la courantologie locale, de la nature des rejets et de la fréquentation des zones impactées.
La région de Dakar qui représente 0,3% de la superficie du pays et 25% de la population nationale regroupe le plus grand nombre d’industries. Au regard de sa population et de son industrialisation, cette région subit de très fortes activités anthropiques. Malgré tout, Dakar ne dispose que d’une seule station d’épuration fonctionnelle. Une partie des effluents rejetés dans la mer n’est pas traitée ce qui se traduit par une dégradation régulière du milieu aquatique côtier. C’est dans ce contexte que le projet AwaTox, en Crowfunding (Caoutchouc et plastique CP, Tout travaux Sous-Marin TTSM, Groupe Kirène, Sénégalaise de l’automobile) a vu le jour sous l’impulsion de la société civile avec le soutien de la Deec, l’Ird, l’Ipd, de Birdlife et Isra/Crodt. Les campagnes Awatox, selon le Dr Patrice Brehmer, de l’Ird/Isra-Crodt ont visées spécifiquement à évaluer, sur la presqu’île de Dakar, l’écotoxicité des sédiments, la qualité de l’eau ainsi que la présence de microplastiques et la perception par les populations riveraines de la pollution marine. Les points de prélèvement choisis se situent majoritairement aux sorties des effluents et sont supposés toxiques.
Ainsi la restitution de ces campagnes qui s’est tenue ce mardi, sous l’initiative de la Deec et de l’ambassade de France souhaite mobiliser le grand public et interpeller les institutionnels et décideurs car il s’agit d’un sujet de Santé publique, sans parler du bien-être des citoyens sénégalais et de leur droit à jouir d’un environnement sain comme cela a été stipulé dans la récente réforme de la constitution du Sénégal. En effet, pour M. Brehmer, a déclaré par ailleurs que «des prélèvements faits sur onze sites de la presqu’île du Cap-Vert (Dakar), au Sénégal, indiquent la présence de certaines substances polluantes en quantités variables ». D’après lui, la perception de la population face à cette pollution a été analysée sur la base d’une enquête de terrain. Mais, dit-il, «le cœur de notre travail réside dans l’analyse des corrélations entre les paramètres physiques, microbiologiques et chimiques collectés au cours des campagnes de recherches océanographiques ». Aussi pense-t-il que «la campagne de sensibilisation sur le projet Awatox va amener la population à changer de comportement et à participer activement à la réduction de la pollution maritime.
Paule Kadja TRAORE, mediaspost.com
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