Bénéficiaires caisse d’avance: Khalifa Sall donne des « nons »

Khalifa Sall a toujours déclaré qu’il ne dévoilerait jamais les noms des bénéficiaires de la Caisse d’avance. Ce mardi, au tribunal, il a maintenu sa position. « Aujourd’hui, dit-il devant la barre, le débat qui est posé, c’est de savoir pourquoi nous ne voulons pas donner les noms. C’est pour une raison très simple. Les fonds sont sollicités par tout le monde. Nous prenons en charge beaucoup de personnes. Ce sont pour la plupart des (personnes atteintes de) graves malad(i)es. Chez les hommes, ce sont les prostates, le colon, les cardiaques. Pour les femmes, ce sont les cancers du col de l’utérus et du sein. Ces fonds servaient à venir en aide à ces gens malades. »

Essayant d’être plus précis, le maire de Dakar poursuit : « C’est parfois de grandes autorités, des hommes et des femmes qui ont servi ce pays qui viennent, en toute discrétion, solliciter notre aide. Je refuse de communiquer leurs noms. Ceux qui me demandent de leur donner les noms, je leur dis : ‘si votre papa était venu me solliciter, est-ce que vous auriez voulu aujourd’hui que je donne son nom ?’ Je refuse de donner un nom. La révélation des noms de ceux qui ont joui de ces fonds ne devrait pas se faire de manière publique. Nous en avons beaucoup fait.  Et nous ne donnerons pas de nom. Ce n’est pas que nous ne pouvons pas donner les noms. C’est que nous ne voulons pas les donner. Il ne nous est pas donné l’obligation de justifier cela. »

« Si un bénéficiaire se manifeste… »
Khalifa Sall balaie l’accusation de détournement de deniers publics. Jurant connaître, avec ses services, la destination de « chaque centime » de la Caisse d’avance dépensé. « Nous n’avons pas pris un franc, nous avons veillé à ce que chaque sou puisse aller là il faut, martèle-t-il. Il n’y pas de coffre-fort dans mon bureau ni dans celui de Mbaye Touré. A la fin de chaque mois, nous recevons des sollicitations. Quand les services ont des problèmes, c’est vers nous qu’ils viennent. Donc, quand les fonds arrivent nous savons déjà quoi faire avec cet argent. »

Enfilant la robe d’avocat, le maire de Dakar a plaidé en faveur de ses co-accusés. « Ils ne sont pas receleurs, ils ne sont pas complices de détournement. C’est l’argent de la Ville de Dakar, ce n’est pas l’argent de l’État. (…) Je suis assez meurtri. Pas pour moi, mais pour ces jeunes qui sont avec moi. Je donne l’exemple de Yatma Diaw. Il est le plus jeune d’entre nous. Il m’a dit : ‘qu’est-ce que j’ai fait, moi, pour que ma vie bascule’. Il n’a rien fait ! Il a été au mauvais endroit au mauvais moment ! Cet argent, il a servi au Dakarois. Nous pouvons le prouver. Si un citoyen venait à se manifester je ne m’y opposerais pas. »

« Si je devais me renier »
Lorsque le juge lui a signalé le paradoxe consistant à prétendre se garder de citer des noms alors que ses avocats ont déposé la liste des bénéficiaires de la Caisse d’avance, Khalifa Sall a protesté. Il affirme : « Nous avons expliqué tout cela clairement. Si je devais me renier, ce que je ne ferais jamais, je pourrais donner la nature de chaque allocation dans les détails. Il n’y a aucun élément d’archive. De tous ceux qui m’ont précédé, chaque maire, au terme de son mandat, part avec son cahier. Vous ne verrez donc aucune archive. Le Président avait plusieurs fois sollicité le soutien des maires dans beaucoup de cas. C’est pourquoi nous avons été très surpris d’être déférés ici. Parce qu’il n’y a aucune autorité dans ce pays qui ne connait pas cette Caisse. »

Le maire de Dakar de détailler : « Quand la Ville de Dakar organise une opération de désencombrement, nous sollicitons l’État par le biais des forces dédiées. Nous sommes sollicités par l’État dans beaucoup de manifestations. C’est le cas pour les 4-Avril, les visites d’État, etc. »

 

Seneweb

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