Rapport alternatif sur l’Afrique : des chercheurs veulent «corriger une vision tronquée» du continent

La multitude de rapports et d’études consacrés à l’Afrique va s’enrichir du Rapport alternatif sur l’Afrique (RASA) dont le premier numéro est attendu entre avril et mai 2018. Le RASA est une publication «pour l’Afrique et produite par les Africains» et qui a pour ambition de «corriger une certaine vision tronquée du continent».

On connaît déjà le Doing business et l’Indice du développement humain, mais le RASA « est alternatif par rapport à la logique actuelle qui produit les rapports qui sont une logique de domination », a déclaré à Ouestafnews Dr Cheikh Gueye, coordinateur du Secrétariat permanent du RASA.

Selon M. Gueye, le RASA vient combler un besoin qui est celui d’affirmer «une centralité africaine» dans le discours qui est produit sur l’Afrique.

Le RASA est initiative d’une dizaine d’organisations issues des cinq régions d’Afrique et aussi de la diaspora dont Enda Tiers Monde, l’Institut des futurs africains (IFA), le Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (Codesria), l’Institut international pour la Démocratie et l’Assistance Electorale (IDEA).

Il est aussi porté par des intellectuels et penseurs africains célèbres comme Samir Amin, Adebayo Olukoshi, Ebrima Sall, Alioune Sall, Patrick Bond, Felwine Sarr, Yash Tandon et Chérif Salif Sy.

Premier numéro prévu en mai

La parution du numéro inaugural est prévue en avril ou mai 2018. Il va présenter « la base théorique et intellectuelle » du RASA et le contenu est déjà validé, a annoncé Dr Gueye.

«La question de la renaissance de l’Afrique est largement théorisée mais il nous faut un moyen de la concrétiser », affirme Moussa Mbaye, secrétaire exécutif d’Enda Tiers Monde.

Le RASA se veut également une réponse aux insuffisances des capacités prospectives des institutions africaines et des acteurs qui sont les moteurs des dynamiques du continent.

Un document explicatif de ses promoteurs souligne que  les rapports qui seront produits «vont informer les projections africaines sur le futur dans un contexte de retour à la planification à long terme aux échelles nationale et continentale ».

«Nous ne pouvons plus continuer dans les schémas habituelles par lesquels on nous regarde et on nous fait se voir », estime M. Mbaye.

Le RASA, qui se veut différent tant par sa philosophie que ses méthodes, compte donner une part non négligeable à la société civile et au secteur informel.

« Il s’agit pas d’un rapport d’experts. Ce que nous voulons, c’est que le rapport soit un ressenti des Africains par rapport à leurs propres principes, à leur propre vie (…) autrement dit, le vrai sens du bien-être des  Africains», renchérit Dr Cheikh Guèye.

Ouestaf

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