PRISE EN CHARGE DES DÉCHETS MÉNAGERS: C’est encore le calvaire dans certaines zones de la grande banlieue

Malgré les efforts fournis par les collectivités locales pour une bonne gestion des ordures ménagères, c’est encore le calvaire dans certaines zones de la grande banlieue

Malgré les efforts fournis par les collectivités locales pour une bonne gestion des ordures ménagères, c’est encore le calvaire dans certaines zones de la grande banlieue. Au quartier Médina 5 et alentours, des individus profitent de l’obscurité nocturne pour jeter leurs ordures dans les maisons abandonnées de ces quartiers. D’autres recourent au brûlage voire à l’enfouissement des ordures. Un danger banalisé.

Quartier Médina 5, à l’angle d’une rue, se dresse pitoyablement une maison abandonnée depuis plusieurs années à cause des inondations de la décennie précédente ayant complètement défiguré le quartier. Un amoncellement d’ordures meuble une partie de la maison que des habitants du quartier ont transformée en une sorte de décharge. Pourtant, c’était pour éviter cela que le propriétaire de la maison avait mis une partie de la maison à la disposition d’un groupe de jeunes fondeurs qui avait la responsabilité de surveiller la maison contre les jeteurs d’ordures. Assane Niang souligne que les habitants du quartier profitent de la nuit quand l’équipe de fondeurs est absente des lieux pour venir y jeter les ordures. «Pendant la journée, notre présence dissuade les jeteurs clandestins d’ordures ménagères mais ils attendent que nous quittions les lieux pour se débarrasser de leurs déchets domestiques», signale-t-il.

Pourtant, même la maison mitoyenne inhabitable, à cause des inondations, n’est pas épargnée de l’invasion des ordures ménagères. Son propriétaire est mort depuis des années. Sa famille s’est dispersée et son fils aîné qui devait s’occuper de la maison est rentré en Guinée.

C’est ainsi que des charretiers en ont fait un gîte pour leurs chevaux. «Tu as vu ces chevaux, ils défèquent à longueur de nuit dans la maison. Tu aperçois ces déchets un peu partout», explique François, un habitant du quartier. «Quelqu’un qui possède une maison dans cette zone doit trouver les moyens d’assurer sa surveillance. Autrement, il est évident que les habitants du quartier vont la transformer en dépotoir d’ordures», ajoute-t-il. Selon Ndèye Diaw, une habitante du quartier, les ordures constituent un véritable casse-tête pour les femmes de cette zone. Pourtant, un camion de ramassage d’ordures débarque quotidiennement dans le quartier. Il est toujours immobilisé dans une rue située à quelques centaines de mètres des maisons dépotoirs d’ordures. Par simple paresse, des femmes du quartier préfèrent se passer des services de ce camion de ramassage d’ordures et attendent la nuit pour jeter leurs poubelles dans les maisons abandonnées.

Elle dit de s’être toujours opposée que les gens voudraient y déposer des ordures. «Mais, c’est clandestinement que certains déposent les ordures ménagères », ajoute-t-elle.

Brûlage ou enfouissement d’ordures

« Au-delà de mon devoir de rendre service au propriétaire de cette maison et sa famille avec laquelle nous avons cohabité pendant des décennies, les membres de ma famille souffrent terriblement de l’odeur pestilentielle que dégagent ces ordures. Mais, en réalité, je suis vraiment impuissante », poursuit-elle. « Ici, il y a beaucoup de maisons récupérables, mais les ordures qui y sont jetées risquent de rendre plus difficile le travail de récupération des propriétaires », a-t-elle ajouté.
Dans le même ordre, elle signale que la famille qui vivait dans l’autre maison abandonnée jouxtant celle occupée en partie par les fondeurs a décidé de brûler les ordures entassées dans ce qui reste de cette maison. «Un des membres de cette famille a décidé de réfectionner la maison en vue de revenir y habiter. C’est lui qui a émis l’idée de brûler les ordures et de remblayer la maison», a-t-elle souligné.

En effet, ici, personne ou presque n’est conscient des risques liés au brûlage des ordures. Et, si par hasard vous vous aventurez à attirer leur attention, on vous sert la réponse de Ndèye que n’importe quelle autre femme du quartier vous aurait servie : « Ce n’est rien, il suffit d’éviter la fumée. Pourtant, c’est parce qu’on n’est pas sûr que la nappe phréatique est suffisamment rabattue. Autrement, on va renouer avec la solution d’antan qui consistait à enterrer les ordures », réagit-elle dans un sourire empreint d’insouciance.

Le Soleil

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