Paris, accueilli par une foule en furie, Macky tance l’ambassadeur et les responsables de son parti

De mémoire, aucun Président de la République n’a eu le traitement subi lundi par l’actuel Chef de l’Etat. En visite de quatre jours en France, après l’accueil populaire accordé par ses militants venus nombreux à l’aéroport d’Orly, le reste du chemin menant l’importante délégation à la résidence de l’ambassadeur Bassirou Sène, n’a pas été de tout repos. Plusieurs Sénégalais de la diaspora avaient tenu à montrer au locataire du Palais du Boulevard Léopold Sedar Senghor leur ras le bol.  Durant ces manifestations surtout celle devant la résidence diplomatique, plusieurs incidents ont été notés et, summum du jour, « l’enfarinage » d’un du véhicule du protocole de même que les agents en charge de la sécurité présidentielle.

Pourtant, la DCRI française avait émis de sérieux doutes sur d’éventuelles manifestations contre la venue du Président Sall et la Préfecture de Police de Paris avait décidé comme c’est le cas durant les visites privées de Chefs d’Etat étranger, d’offrir le strict service qui sied. Pour preuve, même les agents du très discret Service de la Protection (SDLP) chargé de la protection rapprochée et d’accompagnement de sécurité au profit des dirigeants français et des hôtes étrangers, n’étaient point visibles. Le séjour présidentiel risque d’être secoué par d’autres manifestations à chaque apparition du Président Sall selon des sources concordantes et d’ores et déjà, les différents services (Ambassade et Préfecture de police) travaillent à éviter d’autres déconvenues à la délégation sénégalaise.

Les manifestants ont su exercer leurs droits car les policiers français ont compris qu’ils leur incombait d’assurer la sécurité du cortège officiel et de laisser exprimer les manifestants dès l’instant où ceux qui s’agitaient n’étaient porteurs d’armes visibles. Une démarche attendue de toutes les polices notamment africaines qi résument leurs missions aux ordres du pouvoir en place. Le 14, Avenue Robert Schuman dans le 7eme Arrondissement de Paris a été submergé par une foule qui voulait se faire écouter sur la rétention des cartes nationales d’identité, sur la justice sélective et sur le nouveau projet de loi portant sur le parrainage des candidats pour la présidentielle.

La Résidence de l’ambassadeur déserte par les militants

De toutes les visites du Chef de l’Etat depuis son élection en 2012, l’accueil à la résidence a été l’un des faibles en mobilisation. Même les apéristes de France ont préféré migrer vers d’autres cieux. D’ailleurs, selon certains inconditionnels du Président, les militants présents aujourd’hui à la résidence ne font même pas 10% de ceux qui venaient accueillir le Président.

C’est ce constat qui a fait sortir le Président de ses gonds en déclarant devant les officiels présents, « Je crois que ce sera mon dernier voyage non officiel à Paris », tels sont les premiers propos servis par le Président Macky Sall.

Pour un témoin de la scène qui décrivait la colère présidentielle devant le parterre qui lui faisait face, le Président s’en est pris ouvertement aux responsables de l’APR qui faisaient de l’ostracisme vis-à-vis des nouveaux adhérents, freinant du même coup l’agrandissement du parti. Constatant l’absence de Madame Mbacké, Responsable des Femmes de la DES/APR de France par ailleurs Vice-Consul, le Président a assené aux responsables présents de lui proposer des personnes représentatives mais également, de promouvoir les femmes travailleuses aux postes de responsabilité.

Après les militants, le patron du parti présidentiel s’en est pris aux différents consuls de l’Hexagone qui viennent de lui prouver leur incapacité à prendre en charge les préoccupations des Sénégalais. Constatant que les militants qui avaient décidé de rester malgré l’heure tardive, n’avaient ni eau ou sandwichs alors qu’ils étaient sur pied depuis 14 heures à Orly, le Président aurait vertement tancé l’ambassadeur sur ces manquements qui n’honoraient point la représentation diplomatique.

afriquemidi

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