Avant Bolloré, d’autres grands patrons français mis en cause par la justice
Avant Vincent Bolloré mis en examen mercredi pour « corruption » dans l’affaire des ports africains, plusieurs grands patrons français ont été mis en cause dans le cadre des activités de leur groupe au cours des quinze dernières années.
– Bruno Lafont, Lafarge (2017) –
Bruno Lafont, PDG du cimentier Lafarge de 2007 à 2015, est mis en examen à Paris le 8 décembre 2017 pour « financement d’une entreprise terroriste » et « mise en danger de la vie d’autrui » dans le cadre des activités du groupe en Syrie.
La filiale syrienne (Lafarge Cement Syria, LCS) du groupe est soupçonnée de s’être entendue avec le groupe Etat islamique (EI) entre novembre 2013 et septembre 2014 afin de maintenir son usine de Jalabiya, au nord du pays, dans une zone de conflit tenue notamment par l’organisation jihadiste.
Dans cette affaire, l’ex-directeur général Eric Olsen et Christian Herrault, son adjoint en charge notamment de la Syrie, sont également mis en examen.
– Didier Lombard, France Télécom (2012) –
L’ancien patron de France Télécom — devenu Orange — Didier Lombard, est mis en examen le 4 juillet 2012 pour harcèlement moral dans le cadre d’une enquête sur une vague de suicides dans le groupe.
Il est soupçonné d’avoir mis en place une politique de déstabilisation des salariés. Selon les syndicats et la direction, 35 salariés se sont donné la mort en 2008 et 2009.
Arrivé à la tête du groupe en 2005, Didier Lombard avait dû quitter la direction opérationnelle de l’opérateur en mars 2010, fragilisé par le scandale.
Le 22 juin 2016, le parquet de Paris a demandé le renvoi en procès de l’entreprise et de son ancien PDG. Il appartient désormais au juge d’instruction d’ordonner un procès ou un non-lieu.
– Christophe de Margerie, Total (2006 et 2007) –
Le 23 mars 2007, un mois seulement après son arrivée au poste de directeur général de Total, Christophe de Margerie est mis en examen pour « corruption » et « abus de biens sociaux » dans l’affaire du projet de South Pars en Iran, contrat signé par le groupe pétrolier en 1997.
Devenu PDG du groupe en 2010, il est renvoyé en correctionnelle en 2013 pour « corruption d’agents publics étrangers », mais ces poursuites s’éteignent avec son décès accidentel à Moscou l’année suivante.
M. de Margerie avait également été mis en examen en octobre 2006 dans le dossier parisien de l’affaire dite « pétrole contre nourriture » en Irak, pour « complicité d’abus de biens sociaux et complicité de corruption d’agents publics étrangers » alors qu’il était directeur général de Total Moyen-Orient.
Dans cette affaire, il a toutefois été relaxé en première instance en 2013. Le parquet n’a pas fait appel.
– Jean-Marie Messier, Vivendi Universal (2004) –
L’ancien président de Vivendi Universal, Jean-Marie Messier, est mis en examen le 22 juin 2004 pour « manipulation de cours, diffusion de fausses informations et abus de biens sociaux » dans l’enquête sur l’information financière du groupe en 2001 et 2002.
En 2011, il est condamné en première instance par le tribunal correctionnel de Paris à trois ans de prison avec sursis et 150.000 euros d’amende. En 2014, sa peine est réduite en appel à dix mois d’emprisonnement avec sursis et 50.000 euros d’amende.
Slateafrique
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