Non Assistance à personne en danger : Hier, un jeune homme a failli (encore) trépasser

Il est grand temps pour le ministre de la Santé publique, Abdoulaye Diouf Sarr de songer à imposer un code de déontologie aux personnels des hôpitaux. La récurrence des cas où des malades sont ballottés d’hôpital en hôpital pour des motifs fallacieux, jusqu’à ce mort s’en suive, commence à faire désordre au sein même de la corporation des adeptes d’Hippocrate. Hier soir, Afriquemidi a été témoin d’une scène de Non Assistance à personne en danger et n’eut été la diligence du Service des Urgences de l’Hôpital Militaire de Ouakam qui a prodigué les premiers soins au malade avant de le diriger vers le nouvel hôpital de Pikine.
 Le film de la péripétie de ce qui aurait pu coûter la vie au jeune Iba Dieng du quartier des HLM, a été suivi de bout en bout par le reporter d’Afriquemidi.com qui très tôt, a été informé de la situation.
C’est hier vendredi, vers les coups de 17 heures, qu’un adolescent de 16 ans, victime d’une perforation abdominale suite à une intervention subie il y a quelques mois, a été acheminé par ses parents aux urgences de Le Dantec. Une fois fois sur place, le médecin de garde lui a signifié le manque de place au niveau des urgences mais également, un déficit de personnel avant de l’orienter par écrit au niveau de Principal qui avait un plateau plus relevé et une meilleure capacité. Muni de la recommandation du médecin de garde, le père du malade se rendra au niveau de ce qui est considéré comme le plus sérieux hôpital de Dakar, Principal en l’occurrence. Mais, la joie de voir son enfant être pris en charge sera de courte durée car, le service d’urgence de cette structure lui demandera de retourner à l’envoyeur car, les urgences étaient pleines.
Pour un hôpital de cette dimension, c’est vraiment une erreur que de dire à des malades venus en urgence qu’il n’y avait plus de place. Cette affirmation des médecins en charge des urgences à Principal qui n’en sont pas à leur première, dénotent le manque de professionnalisme que vit cet hôpital depuis quelques mois car, dans toutes les structures médicales normales et respectables, des réserves sont toujours prévues pour les cas de dernière minute.
Après le refus des médecins de Principal qui n’ont même pas essayé de se pencher sur le malade histoire de le soulager des maux dont il souffrait, la famille revient sur ses pas à Le Dantec. Face à cette impuissance et à la dégradation visible du jeune Iba Dieng, son père décide de le conduire à l’Hôpital Militaire de Ouakam où, sur place, l’équipe de garde le prendra en compte avec les premiers soins d’urgence avant de conseiller à la famille du malade de le conduire soit à l’Hôpital Général de Grand Yoff ou à Pikine car l’état du jeune homme nécessitait une intervention d’urgence.
C’est finalement dans cet hôpital de la banlieue que la vie du jeune sera sauvé in extremis par l’équipe d’urgence qui n’a ménagé aucun effort et ce, en présence de votre serviteur.
 Cas récurrents de non assistance à personne en danger
Tomber malade qui est une chose tout à fait normal ailleurs, est devenu une condamnation à mort au Sénégal tellement les structures d’accueil des malades et les services d’urgences des hôpitaux opèrent dans un laxisme total. Malgré les expériences passées qui ont finalement coûté en vie humaine, le ministre de la Santé et ses services ne semblent pas mesurer les dégâts causés à des tiers dans les hôpitaux.
Après le cas très médiatisé de la petite fille Aicha Diallo, décédée à ‘hôpital de Pikine en octobre 2017 pour dit-on, 200.000 francs que sa famille démunie devait payer. Une négligence avérée!
En début d’année, il y a eu le cas de la petite Seynabou âgée de 4 ans qui a perdu la vie au niveau de l’Hôpital Principal à la suite d’une « erreur » de diagnostic, selon son propre père.
Alors que la douleur commençait à s’estomper à la suite de ces incidents indignes de notre pays, voilà que s’invitait la dernière affaire qui avait emporté Abdoulaye Timéra. Cet jeune homme qui a été victime d’un accident de la circulation sur les Allées du Centenaire à la suite d’un choc avec un véhicule de police qui roulait en sens contraire, et qui a succombé des suites de ses blessures à cause la lenteur de la prise en charge.
Pour rappel, Abdoulaye Timéra avait été ballotté entre hôpitaux avant d’être accepté grâce à la rigueur des Sapeurs-pompiers, pour mourir quelques heures plus tard. Au vu du tollé suscité partout au Sénégal, on croyait que les autorités allaient prendre les mesures nécessaires pour que, plus jamais cela.
 La récurrence de tels actes interpelle le ministre de la Santé qui se doit d’être plus exigeant face aux personnels placés sous ses ordres. Les hôpitaux sénégalais ne sauraient être des mouroirs juste parce que certains médecins,infirmiers et autres aides soignants ont décidé de privilégier le coté mercantile des services à celui de leur serment qui les oblige à soigner avant de réclamer paiement.
 Le jeune Iba Dieng comme les autres victimes de non assistance à personne en danger dont le seul tort est de ne pas être le fils de…….. sont les exemples de la vraie nature de nos hôpitaux.
En tirant sur la sonnette d’alarme, Afriquemidi.com qui détient la copie de la note de recommandation de l’agent de garde de Le Dantec de même que les noms des différents médecins qui n’ont pas voulu prendre en charge le jeune Iba Dieng, publiera en temps voulu ce qui n’est rien d’autre que de la non assistance à personne en danger.
Afriquemidi

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