Annoncé mort, le journaliste russe Babtchenko réapparaît devant la presse et explique une « mise en scène »

Le journaliste russe critique du Kremlin Arkadi Babtchenko, dont les autorités ukrainiennes avaient annoncé mardi la mort, est en réalité vivant et est apparu devant la presse mercredi, Kiev expliquant avoir mis en scène un meurtre pour déjouer un assassinat commandité par la Russie.

« Grâce à cette opération, nous avons réussi à déjouer une provocation cynique et à documenter les préparatifs de ce crime par les services spéciaux russes », a déclaré le chef des services ukrainiens de sécurité (SBU) Vassyl Grytsak, aux côtés du journaliste, précisant que cette « provocation » consistait à assassiner M. Babtchenko.

Un homme accusé de préparer l’assassinat de Babtchenko arrêté
Les services de sécurité ukrainiens ont annoncé mercredi avoir arrêté un homme soupçonné d’être « l’organisateur » de la tentative d’assassinat du journaliste russe Arkadi Babtchenko, que Kiev a indiqué avoir déjouée en mettant en scène un faux meurtre.

40.000 dollars pour assassiner le journaliste
« Nous avons interpellé l’organisateur de ce crime il y a trois heures à Kiev », a déclaré le chef des services ukrainiens de sécurité (SBU) Vassyl Grytsak, selon lequel cet homme avait reçu 40.000 dollars de la part des « services spéciaux russes » pour préparer l’assassinat du journaliste.

Arkadi Babtchenko, un journaliste engagé
Arkadi Babtchenko a participé en Russie aux deux guerres en Tchétchénie en tant que militaire avant de devenir un journaliste extrêmement critique vis-à-vis du Kremlin. Il avait raconté les guerres dans cette république russe du Caucase dans un livre édité en France par Gallimard sous le nom de « La couleur de la guerre ».

Avant son départ de Moscou, il a notamment coopéré avec le journal Novaïa Gazeta et la radio Echo de Moscou, deux médias critiques du Kremlin.

Il dénonce les actions de la Russie en Ukraine
Arkadi Babtchenko a fait des reportages dans l’est de l’Ukraine, où le conflit entre armée ukrainienne et séparatistes prorusses a fait plus de 10.000 morts en quatre ans. Il a dénoncé le rôle de la Russie, appuyant la thèse de Kiev et des Occidentaux selon laquelle elle soutient militairement les rebelles, ce que Moscou a toujours démenti.

Le journaliste a quitté la Russie en février 2017 en dénonçant une campagne de « harcèlement ». Il a d’abord vécu en République tchèque et en Israël, avant de s’installer à Kiev où il a animé depuis un an une émission de télévision.

L’UE soulagée
Le président du Parlement européen Antonio Tajani et les services de la représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini se sont dits « soulagés » mercredi d’apprendre que le journaliste critique du Kremlin Arkadi Babtchenko était vivant après avoir condamné son faux assassinat au moment de son annonce à Kiev.

Antonio Tajani et les services de Mme Mogherini avaient dénoncé « un crime lâche » et réclamé « une enquête rapide et transparente » lorsqu’avait été annoncé le meurtre du journaliste russe, critique virulent du Kremlin.

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