Usine d’Abéné : Quand le Ministre joue au pyromane

Des populations ou des entités privées auraient posé de tels actes, on aurait parlé d’ignorance. Mais, quand l’état dans toute sa puissance et son son organisation s’amuse à mettre de l’huile sur le brasier, on peut logiquement se demander si le Président Macky Sall a vraiment nommé « The right Man in the right place ». Au moment où l’enquêteur public essaie de renouer le fil du dialogue, un  pyromane du ministère de la Pêche ravive la tension en autorisation 3 mois supplémentaires de test

La Société des Produits Halieutiques (SPH SARL), appartenant à des industriels chinois, avait reçu de du Ministre de la Pêche et de l’Economie Maritime, Oumar Gueye, une autorisation préalable d’implantation limitée aux produits congelés.
Quelques mois après cette première autorisation, par lettre N°1953/MPEM/DITP/DN du 20 décembre 2017, le même ministre autorisait une extension à la production de farine et d’huile de poisson sous réserve de certaines conditions.
Cette extension accordée aux chinois devrait rappeler au ministre Oumar Gueye qu’une industrie du même genre, avait causé la mort de gens à la suite de l’explosion de l’usine de Mballing que tous les techniciens des produits halieutiques, avaient pourtant dénoncés. Mais comme aucune sanction n’avait été prise dans ce malheureux accident, la mafia tapie au sein du ministère de la pêche, à réitéré avec l’unité d’Abéné.
Le ministre de l’environnement exige la relocalisation du site
La période d’essai confirme la dangerosité du projet et crée des manifestations spontanées des populations et des acteurs du tourisme local. Abéné pour ceux qui l’ignorent, est le deuxième site touristique de la région. Assez suffisant pour que le ministère de l’environnement entre dans la danse.
Comme l’exige la réglementation, il est exigé à toute société évoluant dans les produits halieutiques, une période dans le souci de permettre à l’autorité de délivrer les autorisations nécessaires.
Dans le cas la SPH d’Abéné, cette période n’aura duré que du 10 au 13 avril 2018 avant que les populations ne soient envahies par la toxicité des fumées émanant de l’usine. Les conséquences ne tarderont pas avec des manifestations monstres et une pétition signée par les jeunes et les acteurs du Tourisme, obligeant l’autorité administrative à prendre des mesures.
C’est à cet effet que le Ministre de l’environnement et du développement durable, Mame Thierno Dieng, qui a été briefé par ses services sur les conséquences de cette usine, à instruit le Gouverneur de Ziguinchor de procéder sans délai à une enquête publique.
Ainsi, par lettre N°0981/MEDD/DEEC/DIC/RKL/CABD/BA du 24 avril 2018, Mame Thierno Dieng ordonne une enquête sur les installations classées de l’usine de fabrique de farine de poissons d’Abéné.
Dans cette lettre, le Ministre a convoqué l’article L16 du Code de l’environnement notamment en ces articles R6, R7 et R7 du décret d’application qui fait obligation pour toute demande d’autorisation d’installation de Première Classe, une enquête publique au préalable initiée par le gouverneur.
Dans sa lettre, le Ministre précisera que la première incongruité se trouve dans le courrier du promoteur qui mentionne bien  » La distance séparant l’usine des habitations et les établissements recevant du public est d’environ 50 mètres ».
Rien que cette proximité est déjà une atteinte aux droits des populations.
Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, le ministre de l’environnement rappelle au Gouverneur que, « Le site jouxtant lesdits établissements et les habitations, ne doit pas accueillir de telles activités particulièrement en raison des incommodités liées entre autres, aux fortes nuisances olphactives.
En définitive, le ministre Mame Thierno Dieng exige que préalablement à cette enquête publique, « Faire procéder par les services des domaines territorialement compétents à la Relocalisation ferme dudit site »
À la suite de cette missive du ministre, le gouverneur à dépêché le 11 mai à Abéné, la commission régionale de la protection civile.
Turpitudes administratives
Au regard de l’article L13 alinéa 2 du Code de l’environnement, « Ce site est un cas de non-respect du périmètre d’éloignement d’au moins 500 mètres des habitations, des établissements recevant du public et des zones destinées à l’habitation, d’un cours d’eau, d’une route, d’un captage d’eau, etc ».
Un vrai Mateyisme de ceux qui ont initié et accompagné le projet qui depuis son lancement, continue de piétiner les lois et règlements du Sénégal.
Déjà le 27 mars 2017, le Préfet du département de Bignona d’alors, Amadou Lamine Guissé, demandait suite au rapport du Chef de la Division Régionale de l’environnement et des Établissements Classés de Ziguinchor, la suspension de l’unité industrielle en attendant que la SPH se conforme aux mesures réglementaires appropriées.
Le 30 mars, soit 3 jours après, notification à été faite par le Commandant de la brigade de Diouloulou à Monsieur Lin Zi Zijun qui est le promoteur.
Aussi bizarre que cela paraisse, quelques jours après, Khadim Niass, le chef de division régionale de l’environnement, autorisé par lettre N°079/MEDD/DEEC/DREEC/ZG, la reprise des travaux alors que l’étude d’impact environnemental et social n’était pas fait.
Les chinois au dessus de la loi
Alors que le ministre de l’environnement de même que certaines autorités locales essaient de faire respecter la loi à Abéné, tout porte à croire que le Ministre Oumar Gueye et ses services, ne sont pas dans les mêmes dispositions.
Diene Ndiaye, directeur des industries de transformation de la pêche du ministère de l’Economie Maritime semble ramer à contre courant.
Car, le 16 mai dernier, ce fonctionnaire adresse un courrier aux responsables de la SPH dans lequel, il notifie à ces derniers la période de test. Mr Ndiaye précise dans ce courrier l’arrêt total de toutes activités de production en attendant l’obtention de l’attestation de conformité environnementale. Et ce n’est qu’à ce titre seulement, qu’après que les produits feront l’objet d’analyses chimique et microbiologique afin de déterminer leur qualité, qu’ils pourront faire l’objet d’une vente.
Le 1er Juin, en application des directives du ministre de l’environnement, le Gouverneur Diene Diouf à nommé et installé l’enquêteur public. Une action bien accueillie par les populations au vu des nombreuses personnes qui se sont spontanément présentées pour donner leur avis.
À la même date, le Commandant de brigade chargé de notifier au directeur de la SPH l’arrêt de toutes activités, s’est vu présenté le courrier par les chinois. Et ces derniers ne sont pas gênés de lui dire, « Nous, nous traitons avec Dakar directement ».
IL est impensable dans un État normal que les autorités administratives soient court-circuitées au bénéfice de privés, fussent-ils des Amis du frère du Ministre.
Plus grave encore, faisant craindre de nouvelles manifestations qui risquent de déraper comme la dernière fois, Diene NDIAYE Directeur des industrie de transformation de la pèche, a délivré une nouvelle autorisation de test de 3 mois à été délivrée aux chinois par le ministère de la Pêche et de l’Economie Maritime.
Une nouvelle épine dans le pied du Président de la République qui n’a pas le soutien escompté de certains de ses ministres qui gèrent plus leur agenda personnel que la politique définie par Macky Sall.
De telles pratiques ont perdu Abdou Diouf et Abdoulaye Wade et, tout présage que Macky Sall est dans la même direction.
Afriquemidi

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