LEÇONS NON SUES D’UN VIL TRANSHUMANT NOMMÉ SOULEYMANE NDENE NDIAYE
En réunissant au Cicad (Centre international de conférences Abdou Diouf) le 29 août dernier ses militants, ses transhumants, ses ralliés et autres alliés opportunistes de circonstance pour lancer sa campagne de collecte de parrainages, le candidat Macky Sall n’a pas manqué de passer la pommade à ses néo-brouteurs. Lesquels ont été profondément affectés par le déluge d’insultes qui s’est abattu sur eux depuis qu’ils ont commis un parricide pour se mettre à l’encan du nouveau père-frère. a cela s’ajoute la horde d’aèdes et d’histrions pour chanter l’épopée du président apparenté par le griot Daha seck à serigne Touba, Maodo Malick Sy et tutti quanti. et pourquoi pas à Dieu et à son prophète tant qu’on y est ? Comme si c’était une obligation morale, les ralliés de Bennoo siggil senegaal (Bss) tout comme les transhumants se sont succédé sur la tribune pour chanter les louanges du chef du troupeau (pardon de la troupe) et lui bassiner itérativement cette antienne : « gagner au premier tour ».
Comme des larbins écervelés sans conscience intellectuelle, ils ont bichonné et câliné le prince pour continuer à bénéficier de sa bienveillance et de ses libéralités en ce moment d’angoisses et d’incertitudes. Mais l’intervention qui a le plus attiré l’attention des sénégalais, pour ne pas dire celle qui les a le plus choqués, c’était incontestablement celle de Souleymane Ndéné Ndiaye, leader du groupe Rappel (Rassemblement pour la pérennisation des libéralités, pardon du libéralisme). Lequel, sans honte ni pudeur, a répondu aux sénégalais qui n’ont pas approuvé qu’il ait renié sa position critique d’antan sur la transhumance que « ces critiques me sont égales parce que j’ai une carapace dure qui peut me prémunir de toutes les attaques ». Cette honteuse posture de Jules Ndéné renseigne une fois de plus sur le manque d’éthique de cet homme qui avait clamé urbi et orbi que les transhumants méritent d’être fusillés. aujourd’hui qu’il a retourné sa veste pour transhumer lui-même, il se contorsionne tortueusement tout le temps à travers les médias pour justifier son nomadisme politique. Mais las de la palanquée de critiques virulentes qui pleuvent sur lui, il lâche désespérément son « je-m’en-foutisme » sous l’œil approbateur de son nouveau père politique. Cette posture arrogante, méprisante et irrespectueuse détonne avec les leçons d’éthique que le dernier premier ministre du président Wade a toujours distillées du haut des chaires universitaires. nous ne pouvons pas ne pas rappeler son discours inaugural légendaire axé sur le binôme « éthique et politique » prononcé le 22 mai 2015 devant les étudiants de l’iaM (institut africain de Management) séduits, ce jour-là, par la profondeur de l’analyse. Morceau choisi qui traite de l’éthique : « L’éthique est donc une pratique, un comportement dans des situations réelles, comportement que l’on juge en conformité avec le juste, le légal, le responsable, à l’équitable, l’impartial, le transparent, le démocratique… il me semble cependant que nous continuons de vivre un déficit éthique important et qu’en dépit des déclarations courantes sur les progrès de la bonne gouvernance, en dépit de la création d’organes de surveillance, en dépit des séminaires et rencontres internationaux nombreux sur l’éthique et la transparence, le peuple reste dubitatif, insatisfait. Le peuple est en attente d’une plus grande rigueur dans le comportement éthique de nos politiciens. »
Commentaire de l’auteur des lignes que vous lisez : si le peuple attend un meilleur comportement éthique de nos politiciens, c’est parce que ces derniers, à l’instar de Souleymane Ndéné Ndiaye, se comportent comme des girouettes à la merci du vent des passe-droits et des maroquins que procure l’alliance à tout prix avec le prince au pouvoir. autre morceau choisi du discours inaugural de Jules Ndéné, traitant cette fois-ci de la transhumance : « Qu’est-ce que la transhumance politique ? Quelqu’un qui quitte le parti au pouvoir pour rejoindre l’opposition n’est pas taxé de transhumant. un simple citoyen qui change d’allégeance politique n’est pas identifié comme transhumant. Donc la figure du transhumant est bien précise. elle désigne l’homme ou la femme politique qui après avoir été au cœur du dispositif du pouvoir antérieur, après avoir défendu l’idéologie, les actions positives et même négatives de l’ex-dirigeant, après avoir vanté ses mérites et ses qualités, décide d’aller vers les pâturages du nouveau pouvoir. Le transhumant politique est celui qui n’est en politique que pour être du côté du prince. Le transhumant politique est décrié parce qu’il véhicule ce que nous reproche la population, c’est-à-dire le manque de convictions politiques, l’opportunisme politique, le manque de franchise dans nos positions politiques… Cependant, il faut reconnaître qu’un leader politique lorsqu’il s’engage dans l’espace public, lorsqu’il mobilise des citoyens, ce leader politique doit être porté par des convictions politiques et éthiques qui doivent résister à la perte du pouvoir. Le leader politique est porté par des convictions et si ces convictions disparaissent aussitôt que son chef perd le pouvoir, on peut y voir de l’opportunisme politique. » Mais c’était le portrait tout craché de Souleymane Ndéné, ça ! Le patron de Rappel devait revisiter en tout cas ce passage important qui illustre parfaitement l’image négative qu’il véhicule au sein de la société sénégalaise. Car nos compatriotes n’ont pas tort de le définir comme un transhumant sans vergogne puisqu’il a poignardé comme Brutus son père Wade pour se trouver un nouveau mentor politique en la personne de Macky Sall. et la seule explication qu’il serine avec son compère serigne Mbacké Ndiaye pour justifier son déménagement dans la cour royale, c’est leur amitié légendaire. Or, c’est bien connu, la République ne met devant ni la parenté ni l’amitié mais seulement la compétence, la méritocratie et les valeurs. par conséquent, Ndéné-dromadaire tombe de Charybde en scylla en voulant justifier laborieusement sa transhumance.
Autre morceau choisi de ce fameux discours inaugural, toujours sur la transhumance : « Les convictions du transhumant se ramènent à ses intérêts personnels : se protéger contre une action de justice, ne pas perdre des privilèges, retrouver les positions officielles d’antan. On a ainsi vu des hommes et femmes politiques être les thuriféraires d’Abdoulaye Wade, être les soutiens irréductibles de Karim Wade et de sa génération du concret ensuite se comporter après la défaite comme s’ils étaient frappés d’amnésie, d’oubli historique. On voit apparaitre aujourd’hui des personnalités politiques qu’on pourrait appeler les « transhumants politiques professionnels », leaders qui sont continuellement dans le louvoiement pour être récupérés par le nouveau pouvoir. » Pape samba Mboup, serigne Mbacké Ndiaye, Farba Senghor et Ndéné lui-même doivent lire et relire ce passage très instructif. en prononçant ce discours devant un parterre bigarré d’étudiants, Ndéné ne savait pas qu’il serait, moins de trois ans plus tard, happé par la machine de la transhumance qui aveugle et décervèle ses adeptes. Lesquels marchandent honteusement leurs convictions politico-idéologiques. pour jouir des voluptés du pouvoir, les néo-transhumants doivent vouer aux gémonies le père Wade en se disant que leurs insultes félonnes plairaient à sa Majesté. Les retournements de veste, les virages à 180 degrés, bref la transhumance politique abominable ne peuvent être sanctifiés ni par Macky Sall ni par ses caudataires de la 25e heure. La transhumance, c’est un cancer politique dont les métastases mortifères détruisent le corps démocratique. passage rendant hommage au président Wade : « Je dois beaucoup à maître Abdoulaye Wade. il aura toujours mon respect. sa vision du libéralisme m’a influencé et m’influence encore. il a beaucoup fait pour ce pays et il faudra qu’un jour, alors qu’il est en vie, que tout le Sénégal honore le grand homme politique, le grand chef d’État qu’il a été, le bâtisseur qu’il a été. La situation difficile actuelle, le combat difficile qu’il mène pour sortir son fils de prison peuvent amener à occulter l’héritage important que nous lui devons. nous ne devons pas être amnésiques sur sa grande contribution au développement de ce pays. nous qui avons été avec lui, nous qui avons vu ce qu’il a fait pour amener la première alternance démocratique dans ce pays, nous qui avons vu son travail de bâtisseur, nous qui avons vu le Sénégal grandir avec sa magistrature, nous ne devons pas accepter que ses adversaires tuent ou s’approprient sa mémoire et ses réalisations. » Souleymane Ndéné Ndiaye doit relire ce passage avec gêne puisqu’il a publiquement mis à nu ses soi-disant tractations avec Macky Sall pour libérer Karim Wade. Mais il a été démontré que ces fariboles n’étaient que d’ignobles contrevérités pour prétendre montrer aux sénégalais le rôle éminent qu’il a joué pour venir au secours de Wade fils. et dans la même foulée pape samba Mboup doit méditer ces propos de son compère Ndéné lui qui vitrifie Karim en le traitant de voleur qui ne peut nullement gagner l’élection présidentielle s’ilse présente alors que naguère il lui tressait des lauriers, le blanchissait et le désignait comme futur vainqueur des prochaines joutes électorales. De la même façon, le président Macky Sall et ses courtisans, qui pensent le Sénégal est né en 2012, doivent savoir que c’est Wade qui a posé les jalons de la modernité du Sénégal.
Vouloir nier cela ou l’ensevelir, c’est se battre contre des moulins à vent. Dernier morceau choisi du fameux discours inaugural de Souleymane Ndéné Ndiaye sur l’éthique, ce passage qui s’adresse au président Sall : « Dans le Sénégal d’aujourd’hui, si les élections se déroulent de manière démocratique et transparente, aucun parti politique ne peut remporter des élections au premier tour.» C’est donc dire que Macky Sall ne passera pas au premier tour de la présidentielle de février 2019 comme il tente de le faire croire avec ses pseudo-sondages qui lui attribuent 54 % des suffrages. pourtant, sans sourciller, lors de son intervention au Cicad, Ndéné a claironné que son actuel bienfaiteur passera au premier tour ! aujourd’hui qu’il a rejoint avec armes et bagages son ami-prince, l’axiome qu’il développait devant les étudiants de l’iaM n’est plus valable. Voilà une autre preuve manifeste de manque d’éthique de Souleymane Ndéné Ndiaye ! Cette éthique qui était le fondement de son discours prononcé devant les étudiants de l’iaM le 22 mai 2015. pour finir, nous emprunterons au leader du Rapel la conclusion de son discours d’anthologie égratignant Macky Sall : « Ce qu’il faut aussi asseoir, c’est la crédibilité de la parole politique. il n’est pas possible à un chef d’etat de toujours tout dire. il y a des domaines ou des situations où le secret d’état existe. Cependant, la parole d’un président est précieuse et sur des engagements pris en toute conscience des choses, des engagements tenus et répétés ici et ailleurs, le président ne peut plus se défiler. il doit assumer. » Lui, Ndéné, a perdu sa crédibilité politique et éthique depuis le jour où, aux funérailles de la mère de Samuel Sarr, après sa présentation de condoléances, la présidence de la République lui a demandé de revenir à la maison mortuaire parce que le chef de l’etat devait profiter de cette occurrence pour l’inviter sur les prairies fertiles beige-marron. tout le monde pensait que la deuxième venue de Souleymane Ndéné Ndiaye au domicile de Samuel et l’invite présidentielle étaient pure coïncidence alors que tout était orchestré depuis les officines du palais. C’était le moyen le plus diplomatique et le plus déculpabilisant pour ouvrir la porte de l’apR au dernier premier ministre de Wade, fatigué de ses quatre ans d’opposition. Chez Macky sall, la parole présidentielle ne vaut pas une roupie de sansonnet. C’est lui qui avait promis de réduire son mandat de sept ans à cinq ans, flétri la pathologie de la transhumance alors qu’il était opposant, déclaré qu’il ne nommerait jamais un membre de sa famille à un poste de responsabilité, qu’il ne protégerait aucun de son clan accusé de détournement de deniers publics, qu’il ne manipulerait jamais les institutions et la Constitution, qu’il changerait le mode de scrutin concernant l’élection des députés-godillots. Décidément, on nous l’a bien changé, l’ex-chantre de la gouvernance sobre et vertueuse !
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