Décès de Jamal Khashoggi : les « aveux » de l’Arabie Saoudite
Ryad confirme la mort du journaliste saoudien, tué au consulat d’Istanbul, et annonce limoger un haut responsable du renseignement.
L’Arabie Saoudite a reconnu ce samedi matin que le journaliste saoudien Jamal Khashoggi, disparu depuis le 2 octobre dernier, avait été tué au consulat d’Istanbul, a annoncé l’agence de presse officielle saoudienne SPA. Dans un même temps, l’Arabie saoudite a annoncé le limogeage d’un haut responsable du renseignement.
« Les discussions entre Jamal Khashoggi et ceux qu’il a rencontrés au consulat du royaume à Istanbul (…) ont débouché sur une rixe, ce qui a conduit à sa mort », a indiqué l’agence, citant le parquet. « Ahmad al-Assiri, vice-président du service général de renseignement, a été renvoyé de sa fonction », ont annoncé les médias officiels, citant un décret royal. Un conseiller de haut rang à la cour royale a lui aussi été limogé, selon la même source.
Un intellectuel engagé
Le journaliste de renom est passé du statut d’initié de la famille royale de son pays à celui de franc détracteur du puissant prince héritier Mohammed ben Salmane. Dans sa dernière contribution au Washington Post, il dénonçait les entraves à la liberté de la presse dans le monde arabe, affirmant: « Hélas, cette situation ne changera probablement pas ».
Jamal Khashoggi devait avoir 60 ans le 13 octobre, mais le 2, il est entré au consulat saoudien à Istanbul et n’est pas réapparu depuis. Des journaux turcs ont affirmé qu’il y avait été torturé et sauvagement assassiné. Washington a sommé Ryad de publier les résultats de son enquête rapidement.
L’Arabie saoudite a dans un premier temps démenti le décès du journaliste, puis s’est murée dans le silence, avant de l’admettre ce samedi matin.
Jeanne Bulant avec AFP
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