Macky, une victoire contestée et… sans recours

C’est avec un large écart sur ses opposants que Macky a gagné la présidentielle de 2019. Un score de 58,27%, exactement comme l’avaient prédit d’abord Boun Abdallah Dionne, ensuite Moustapha Diakhaté.

C’est pourquoi, il n’y a pas eu de surprise majeure. L’opinion ayant largement été préparée sur la ‘’victoire au premier tour’’ bien avant l’élection, d’ailleurs.

Et les chiffres tournaient autour justement du score ainsi annoncé. Le président du Groupe parlementaire de la majorité, Aïmérou Gningue, avait déjà annoncé le score de 57% et bien d‘autres proches de Macky qui parlaient, parfois, de ‘’sondage’’.

Il n’est pas étonnant également que l’opposition rue dans les brancards pour rejeter les résultats. Et ils ont été unanimes les candidats malheureux à rejet, en bloc, les résultats qu’ils qualifient de préfabriqués. Ils sont tous les quatre a avoir signé une déclaration commune pour, dans un premier temps, remettre en cause la crédibilité des résultats et, ensuite, mettre en garde l’opinion nationale et internationale que Macky sera le seul responsable de ce qui pourra advenir.

D’ailleurs, ce Pôle des 4 a décidé de ne pas saisir le Conseil constitutionnel, étant entendu qu’il pense qu’il est affidé au pouvoir.

Une victoire contestée de Macky par une opposition qui, unie, se radicalise.

Sa démarche rend ‘’définitif’’ les résultats de la présidentielle dès lors qu’il n’y aura de pas de contestation par voie judiciaire devant le Conseil constitutionnel.

On peut alors considérer que le ‘’provisoire’’ va devenir définitif. Et que la victoire de Macky deviendra certaine.

On peut alors se demander ce que pourra faire l’opposition ?

Il nous semble, en effet, que la seule voie qui s’offre à elle, alors, est celle de la riposte politique. Elle n’a pas d’autres choix.

Or, à ce propos, elle avait déjà déçu. Car, au lendemain du parrainage, elle avait promis des comités de résistance dans toutes les localités du pays et affirmé que le candidat Macky ne fera pas de campagne. Des résolutions vite oubliées, et fort heureusement.

Alors, certains Sénégalais peuvent, aujourd’hui douter de sa capacité à apporter les réponses politiques idoines.

Cependant, il nous semble que la situation est différente aujourd’hui et la démarche de l’Opposition l’a montrée.

Sur la forme, elle n’a pas voulu dévoiler une quelconque stratégie de lutte. Elle n’a rien promis et s’est contentée de mettre en garde.

Alors, de deux choses l’une : Soit l’Opposition est sûre d’avoir perdu de par les procès-verbaux qu’elle détient et alors, elle doit féliciter Macky ou se taire, soit elle est sûre d’avoir réussi à aller au second tour, alors elle devra prendre toutes ses responsabilités.

Car, s’opposer, c’est exercer une mission de service public d’origine constitutionnelle. Et si l’Opposition a les preuves que le suffrage exprimé par les électeurs a été falsifié, la riposte devient non seulement un droit, mais aussi un devoir.

Cependant, il y a un hic pour le peuple qui observe. C’est de savoir qui a raison et qui a tort.

Et là où la Société civile doit impérativement intervenir. Car, elle détient les chiffres réels et peut éclairer la lanterne des Sénégalais.

Ainsi, le peuple aura l’obligation de soutenir celui qui aura raison.

En tout état de cause, la situation est loin de se décanter.

Car, pour le moment, la tension est vive. Quelques échauffourées ont été constatées à Thiès, Ziguinchor et Dakar.

Nombre de personnes expriment leur désapprobation des chiffres avancés sans avoir les instruments de les contester.

Le Sénégal rejoint en cela de nombreux pays africains qui viennent de vivre des élections contestées: La RDC, le Nigéria…

Au lieu d’être une exception, nous sommes en train de rentrer, tristement, dans les rangs.

Dakarmatin

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