AUGUSTIN TINE PARLE AUX HOMMES DE TENUS
Après l’affaire du colonel Kébé, le ministre des armées rappelle aux militaires leur devoir de réserve
Le ministre sénégalais des Forces armées, Augustin Tine, vient de rendre public un rappel-sommation, relayé par la presse locale, dans lequel il insiste sur le «devoir de réserve» qui incombe aux militaires actifs et même retraités. Il met également en garde contre les interventions de ces derniers dans les médias et sur les réseaux sociaux.
La question a été plusieurs fois évoquée ces derniers jours suite à l’interpellation du colonel à la retraite Abdourahim Kébé, un militant opposant au régime de Macky Sall. Au Sénégal, les militaires, actifs ou retraités, n’ont pas la même liberté que les autres citoyens, d’intervenir dans les médias ou réseaux sociaux, mais sont sont soumis au devoir de réserve. Ce qu’a rappelé cette semaine dans un communiqué, le ministre sénégalais des Forces armées, Augustin Tine qui a mis en garde contre les interventions des militaires dans les médias.
«Des militaires à la retraite interviennent, de façon récurrente, dans les média et réseaux sociaux pour exprimer, dans la plupart des cas, des opinions politiques, en violation flagrante des lois et règlement en vigueur», a dénoncé le membre du gouvernement avant de rappeler «au personnel servant dans les Armées comme ceux à la retraite les sanctions auxquelles ils s’exposent lorsqu’ils enfreignent les obligations inhérentes à leur métier de soldat».
Ce «devoir de réserve» qui incombe aux militaires est clairement inscrit dans la loi au Sénégal. « Les militaires, même à la retraite, demeurent soumis à l’obligation de loyauté à la République et au devoir de réserve (…) jusqu’à l’âge de 65 ans», dit la loi citée par le ministre en charge des Forces armées.
L’ affaire du colonel Kébé
La sortie du ministre Tine intervient dans le contexte de l’affaire du colonel Abdourahim Kébé, un militaire retraité, secrétaire à la défense du parti politique Rewmi. Au lendemain de la proclamation des résultats de la présidentielle qui a vu le président Macky Sall (58%) reconduit, cet officier supérieur de l’armée à la retraite avait appelé sur son compte Facebook à une «riposte énergétique du peuple» contre ce qu’il a appelé «un hold-up électoral» imposé par «les valets de Macron». Il avait protesté contre la deuxième place occupée par son leader politique, Idrissa Seck (20%).
Suite à son intervention, Kébé a été arrêté avant d’être libéré trois jours plus tard et placé sous contrôle judiciaire. Une arrestation dénoncée par les membres de son parti qu’ils considèrent comme une manœuvre politique. Déthié Fall, vice-président du parti Rewmi, a fortement a indiqué que cette arrestation entrait dans le cadre d’une «traque» des militants de son parti
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