TANOR OU L’ART DE MANŒUVRER !

Après avoir fait expulser des responsables du Parti socialiste accusés de «rebelles» face à son leadership, Ousmane Tanor Dieng, s’est dit disposé, lors de la 12ème session du Bureau politique du Ps, à leur réintégration.

 Cette sortie qui intervient dans un contexte politiquement chargée par l’attente du nouveau gouvernement  suscite pas mal interrogations.

Que mijote le Secrétaire général du Parti socialiste, Ousmane Tanor Dieng ? Cette interrogation a tout son sens au regard de son appel à la réintégration à l’endroit du groupe des dissidents exclus du Parti socialiste, un appel qui  semble commencer à trouver écho favorable avec le retour annoncé à la maison Léopold Sedar Senghor de Banda Diop et Bamba Fall, respectivement maire de la Patte d’Oie et de la Médina, et qui faisaient partie du groupe des bannis du Ps.

En effet, après avoir longtemps adopté une politique de déni et de mise en quarantaine à l’encontre de ces camarades traités de «rebelles» avant d’être finalement expulsés du parti du fait de leur position qui ne correspondait pas à l’orientation qu’il voulait donner au parti en poursuivant le compagnonnage avec le président Macky Sall dans Bennoo Bokk Yaakaar. Ousmane Tanor Dieng a plus que surpris son monde. S’exprimant devant ses camarades à huis clos, lors de la 12ème session du Bureau politique du Ps, le samedi 16 mars dernier, Ousmane Tanor Dieng a en effet, rappelé sa « responsabilité de faire revenir dans le parti ceux qui le désirent ». Au regard de ces propos, on peut dire que l’actuel patron du Ps n’est plus dans la dynamique de confrontation avec ses anciens camarades «rebelles». Seulement, le contexte politiquement agité par plusieurs questions actuelles qu’il a choisi pour sceller la réconciliation de la famille socialiste suscite des  interrogations sur ses motivations réelles.

Il s’agit entre autres, de l’attente de la nomination des membres du nouveau gouvernement qui interviendra après le 4 avril prochain, l’idée de la dissolution de l’Assemblée nationale et l’organisation des législatives couplées aux locales de décembre 2019 mais aussi celle de la suppression et le remplacement du Haut conseil des collectivités territoriales, actuellement dirigé par le patron des Socialistes. A cela s’ajoute également l’horizon politique marqué par le dernier mandat du président Macky Sall qui ne devrait pas normalement se présenter en 2024.

Présenté comme un fin stratège en politique, Ousmane Tanor Dieng est-il en train de manœuvrer derrière cette main tendue à ses camarades. Difficile de répondre. Mais le peu qu’on puisse dire est que c’est la première fois qu’Ousmane Tanor Dieng adopte cette position.  En effet, engagé depuis sa réélection à la tête du Parti socialiste en 2014 dans une sorte de bras de fer avec certains de ses camarades de parti qui ne partageaient pas l’orientation de leur secrétaire général national, Ousmane Tanor Dieng avait même fini à la limite de prendre ses distances avec ces camarades «rebelles» du Ps en coupant tous les ponts entre ces derniers et la direction du parti. Dans les moments difficiles de leur vie politique, certains d’entre eux ont été ainsi obligés de mener tout seul le combat sans que la direction du Ps n’ait levé le plus petit doigt.

Sud Quotidien

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