CHRONOLOGIE DE LA SEMAINE SAINTE
La fête de Pâques étant prévue dimanche prochain, le 21 avril 2019, Abbé Roger Gomis de l’Archidiocèse de Dakar revient sur les temps forts de cette préparation pour accueillir le ressuscité.
La communauté chrétienne a déjà entamé le dernier tournant du Carême, avec la Semaine Sainte qui a démarré dimanche dernier avec les Rameaux, marquant l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem. La fête de Pâques étant prévue dimanche prochain, le 21 avril 2019, le journal Sud Quotidien et Abbé Roger Gomis de l’Archidiocèse de Dakar reviennent sur les temps forts de cette préparation pour accueillir le ressuscité. Pour le prélat, «La Pâques est le cœur même de la foi chrétienne. C’est pourquoi les chrétiens se préparent à la fête de cet événement depuis le début du Carême, et en particulier tout au long de la Semaine Sainte».
«La Semaine Sainte commence avec le Dimanche des Rameaux, inclut le Jeudi Saint, célébration de l’institution de l’Eucharistie et du Sacerdoce par le Christ et le Vendredi Saint avec la célébration de la Passion du Christ et de Sa Mort sur la croix. Elle s’achève avec la veillée pascale, pendant la nuit du Samedi Saint au Dimanche de Pâques, avec Résurrection du Christ.» C’est Abbé Roger Gomis de l’Archidiocèse de Dakar qui apporte ainsi des éclairages par rapport aux événements marquant le dernier tournant du Carême amorcé depuis dimanche dernier plongeant les fidèles dans la Semaine Sainte, Parmi les célébrations jalonnant cette montée vers Pâques, le prêtre fait remarquer la messe du Dimanche des Rameaux, la messe chrismale, messe de la Cène du Seigneur, office de la Passion, Vigile pascale et messe de Pâques. «L’une d’entre elles tient une place particulière: la Vigile pascale. Elle rassemble, par ses rites, tous les éléments du message de Pâques. Les baptêmes d’adultes et de jeunes, qui seront célébrés cette nuit-là, rejaillissent sur toute la communauté et rappellent à chacun les promesses de son baptême», a-t-il fait savoir.
LA MESSE CHRISMALE
Pour Abbé Roger Gomis, dans le rite catholique latin, la messe chrismale, qui aura lieu, ce mardi 16 avril 2019, n’appartient pas, au sens strict, au Triduum Pascal. «Si elle a lieu en principe le Jeudi Saint au matin, elle peut être transférée à un autre jour, pourvu qu’elle soit proche de Pâques. Beaucoup d’évêques, pour faciliter la participation des fidèles et des prêtres, comme c’est le cas au Sénégal, choisissent le mardi» at-il renseigné.
POURQUOI «CHRISMALE» ?
Selon Abbé Roger Gomis, la messe chrismale reçoit cette appellation parce que c’est au cours de cette célébration que le Saint Chrême est consacré. Cette huile servira dès les baptêmes de Pâques puis tout au long de l’année pour les sacrements du baptême, de la confirmation et de l’ordre (sacerdoce). Avec le Saint Chrême, qui est l’objet d’une consécration spéciale, deux autres huiles sont bénites. Il s’agit, selon lui, de l’Huile des catéchumènes qui sert dans les célébrations préparatoires au baptême, surtout pour les adultes ou les enfants déjà grands, et de l’Huile des malades qui sert dans la célébration du Sacrement des malades. Le prélat a indiqué que prêtres, diacres et fidèles sont invités largement à cette célébration. «Au cours de cette messe qui manifeste l’unité de toute l’Église diocésaine autour de son Évêque, les prêtres renouvellent leurs promesses sacerdotales: vivre toujours plus unis au Seigneur Jésus, chercher à lui ressembler, renoncer à eux-mêmes, être fidèles aux engagements attachés à la charge ministérielle, célébrer les sacrements, annoncer la Parole de Dieu avec désintéressement et charité», a expliqué le religieux.
JEUDI SAINT
Pour le Jeudi Saint, l’Église célèbre la messe «en mémoire de la Cène du Seigneur», puis les fidèles s’unissent à la prière du Christ ce soir-là, en veillant auprès du Saint Sacrément (le pain et le vin consacrés au cours de la messe), jusque tard dans la nuit. «Jésus prend son dernier repas avec les douze Apôtres dans la salle dite du «Cénacle». Saint-Paul et les évangélistes Marc, Luc et Matthieu rapportent les récits de la Cène (1re Épître aux Corinthiens, 11 ; Évangile selon Saint-Marc, 14 ; Évangile selon Saint Luc, 22 ; Évangile selon Saint-Matthieu, 26) au cours de laquelle Jésus prend son dernier repas avec les douze Apôtres dans la salle dite du «Cénacle». Il rend grâce et offre son Corps et son Sang pour le salut des hommes. Après ce repas, l’heure de l’épreuve approchant, le Christ se rend au jardin des Oliviers avec les apôtres pour veiller et prier», a-t-il attesté.
VENDREDI SAINT, CE 19 AVRIL
Abbé Roger Gomis rappelle que les chrétiens sont appelés au jeûne qui consiste à se priver de nourriture suivant l’âge et les forces du fidèle, démarche de pénitence et de conversion, expression de l’attente du Christ. L’office du Vendredi Saint, appelé «célébration de la Passion du Seigneur», est centré sur la proclamation du récit de la Passion (Évangile selon Saint-Jean 18, 1 – 19,42). Il est aussi proposé aux fidèles un Chemin de Croix qui suit les étapes de la Passion du Christ, à partir de 15h. «Trahi par son disciple Judas, le Christ est arrêté. Il est accusé de semer le désordre par ses enseignements et surtout d’usurper le titre de Messie, c’est-à-dire de Fils de Dieu envoyé pour sauver les hommes. Interrogé par Ponce Pilate (gouverneur romain de la région), flagellé par les soldats, Il est condamné à être cloué sur une croix – supplice alors réservé aux criminels. Chargé de la croix, le Christ gravit la colline du Golgotha (littéralement «Mont du crâne», autrement appelé «Calvaire») et tombe plusieurs fois d’épuisement. Crucifié, Il expire au bout de quelques heures. Descendu de la croix par ses proches, Il est enveloppé dans un linge blanc (le «linceul») et mis au tombeau», faisant ainsi le récit de la Passion.
SAMEDI SAINT – VIGILE PASCALE
La célébration de la nuit du Samedi Saint au Dimanche de Pâques est «une veille en l’honneur du Seigneur» durant laquelle, nous dira le prêtre, les catholiques fêtent Pâques, passage des ténèbres à la lumière, victoire du Christ sur la mort. C’est pourquoi, dans la nuit, le feu et le cierge de Pâques sont allumés, puis la flamme est transmise aux fidèles. A en croire Abbé Roger, c’est aussi durant cette veillée – ou Vigile pascale – que sont célébrés les baptêmes d’adultes. On les appelle les catéchumènes. Ils sont aussi l’occasion pour les fidèles de renouveler les promesses de leur baptême. Au cœur de la Vigile, les rites spécifiques aux sacrements d’initiation sont parlants: «la plongée dans l’eau, symbole de mort et de vie, passage à la résurrection dans le Christ. On est baptisé au nom du Père, du Fils et du SaintEsprit. Au sortir de l’eau, les nouveaux baptisés seront revêtus du vêtement blanc. Ils le porteront au cours de certaines célébrations du temps pascal. S’ils sont confirmés ce soir-là, il y aura le rite avec le Saint Chrême, la marque de l’Esprit Saint». Avec toute l’assemblée, ils recevront le cierge allumé. Tels des porteurs de la lumière de foi dans leur vie, ils participent à la liturgie eucharistique et communient pour la première fois.
DIMANCHE DE PAQUES – LA RESURRECTION
«Le premier jour de la semaine, Marie de Magdala se rend au tombeau. La pierre a été enlevée… Les bandelettes ont été déposées… Le linge est roulé à part» (Évangile selon Saint-Jean, 20), a rappelé Abbé Roger Gomis. Étymologiquement, «Pâques» signifie «passage»: «par ce passage de la mort à la Vie, le Christ a sauvé l’Homme du péché et l’a appelé à la vie éternelle. La Résurrection du Christ est l’accomplissement des promesses faites par Dieu à son peuple. C’est pourquoi la fête de Pâques, célébrée par une messe solennelle, est le sommet du Calendrier liturgique chrétien. Ce jour d’allégresse est marqué dans les églises par le chant de l’Alléluia, la couleur blanche ou dorée, symbole de joie et de lumière».
Sudquotidien
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