Crise à DBF : Des syndicalistes de l’ITF solidaires des cheminots Sénégalais et Maliens

Une délégation de la Fédération internationale du transport (ITF) a visité mercredi les locaux de la société Dakar-Bamako ferroviaire à Thiès, après s’être rendue au Mali, afin de se solidariser des cheminots des deux pays, qui traversent « une situation difficile » du fait de l’arrêt de la ligne ferroviaire.

Les syndicalistes avec à leur tête David Gobé, président de la section cheminote de l’ITF, ont eu un entretien avec leurs homologues, des syndicats de cheminots sénégalais, dont le SUTRAIL dirigé par Mambaye Tounkara.

La délégation a entamé son séjour depuis vendredi par le Mali, avant d’arriver au Sénégal lundi, a relevé M. Gobé. Dans les deux pays, ils ont visité toutes les installations ferroviaires, comme des gares et des ateliers et rencontré des cheminots.

M. Gobé a assuré les cheminots sénégalais et maliens que l’ITF est « de tout cœur » avec eux.

« J’ai vu des déserts complets : des gens qui ont arrêté de travailler parce que le train ne passe plus, des artisans des cultivateurs qui ne vivaient que par le train ».

« Ce qu’ont vécu les Sénégalais et particulièrement les Maliens est inacceptable, intolérable », s’est-il indigné, évoquant des cheminots morts, des femmes n’ayant pas pu mener leur grossesse à terme, des enfants déscolarisés parce que leur famille n’a plus de salaire.

« C’est malheureux, je suis de tout cœur avec vous », a-t-il lancé aux travailleurs, estimant que ce sont les deux nations sénégalaise et malienne « toutes entières » qui doivent travailler à « retrouver ce train ». « J’espère faire partie du voyage, lorsque le train va circuler », a-t-il dit, en s’amusant.

Au Mali, les cheminots qui étaient restés dix mois sans salaire, avaient observé une grève de la fin.

Au Sénégal, leurs homologues avaient aussi mené un mouvement pour exiger la régularité des émoluments et demander la prise en charge médicale pour eux-mêmes et leurs familles.

« Il y aura une ferme volonté de l’Etat, si le peuple a la ferme volonté de retrouver sa ligne, et moi, j’ai le sentiment que les Maliens et les Sénégalais ont envie de retrouver cette ligne », a-t-il dit.

Il a invité toute la population et tous les syndicats à s’unir et à créer des associations pour défendre la ligne ferroviaire qui, en plus d’être « un patrimoine » commun, est « indispensable » à l’économie et à la culture sociale des deux pays.

M. Gobé a souligné le rôle que le chemin de fer peut apporter au retour de la paix au Mali. « Si le chemin de fer desservait entièrement les territoires maliens, on n’en serait peut-être pas là », a-t-il dit.

Mambaye Tounkara s’est dit « réconforté » dans les actions que menaient les cheminots sénégalais, ajoutant qu’à l’issue des entretiens avec leurs homologues syndicalistes de l’ITF, des actions pourraient être mises en œuvre dans un proche avenir.

APs

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