L’OPPOSITION MET LA PRESSION, LE POUVOIR RASSURE

Les partis de l’opposition semblent faire pression sur le régime du président Macky Sall pour le respect scrupuleux la date retenue pour les élections locales

A l’image du Parti démocratique sénégalais (Pds) qui exige le respect du calendrier républicain et la tenue de l’élection locale à date échue, à savoir le 1ier décembre prochain,  les autres partis de l’opposition semblent faire aussi pression sur le régime du président Macky Sall pour le respect scrupuleux la date retenue. De leur côté, les tenants du pouvoir tentent de rassurer les acteurs quant à la possibilité de maintenir ladite date, même si jusqu’à ce jour il n’y a pas encore de révision exceptionnelle des listes électorales, ou même de solutions par rapport à l’applicabilité du parrainage.

IBRA DIOUF NIOKHOBAYE, PLENIPOTENTIAIRE DE LA COALITION MADICKE 2019 : «Au niveau du Front, nous disons qu’il faut tenir ces élections à date échue sans le parrainage»

Cette question structure aujourd’hui l’espace politique. Au sein du Frn, nous avions posé des conditions pour participer au dialogue politique et national dont la première condition est la nomination de personnalités indépendantes pour diriger les concertations. Ensuite, que les solutions consensuelles retenues soient appliquées par le président de la République. Sur ces deux conditionnalités, nous avons eu gain de cause et c’est ce qui fait que nous sommes partie prenante aujourd’hui aussi bien du dialogue national que politique. Maintenant, pour nous, la question des élections locales devait être traitée au niveau du dialogue politique parce que vous n’êtes pas sans savoir que le dialogue politique a inscrit au niveau de son agenda trois sujets extrêmement importants. Le premier, c’est le processus électoral, le deuxième, la démocratie et les droits humains et le troisième sujet porte sur les réformes institutionnelles et les organes chargés d’élections. La question de la révision exceptionnelle et celle du parrainage, de la caution et toutes les autres questions relativement aux élections doivent être traitées au niveau du premier sujet. Autrement dit, le processus électoral et nous l’avons dit au ministre, lundi dernier. Cela dit, nous pensons, objectivement parlant qu’il y a retard concernant ces locales parce que le ministre de l’Intérieur devait aussitôt après l’élection présidentielle chaotique contestée par le peuple, engager des discussions autour du processus électoral. Et voilà qu’il parle de je ne sais quelle raison pour reporter des élections. Maintenant, au niveau du Front de l’opposition, nous disons qu’il faut tenir ces élections à date échue mais sans le parrainage. Et pour la caution, nous avons également indiqué que c’est une problématique qui doit être traitée au niveau du dialogue politique. Ce n’est pas pour rien que nous avons inscrit en premier point de ce dialogue, l’évaluation du processus électoral de l’élection présidentielle et par ricochet comment gérer les élections locales qui vont venir….Au niveau de la coalition Madické 2019, nous sommes totalement en phase avec les recommandations notamment celles de l’Union européenne concernant l’abandon du système de parrainage. Si les autorités veulent appliquer le parrainage, ça ne marchera pas. Pour les locales à venir, il faut donc abandonner le parrainage et c’est cette idée que l’opposition a toujours défendue, quelle que soit l’attitude de certains par rapport au parrainage. Nous leur disons que c’est une iniquité totale et nous ne sommes pas d’accord pour son application aux prochaines locales.

ADIOUMA SOW, CHARGE DES ELECTIONS A PASTEF/LES PATRIOTES : «Pas d’obstacles majeurs qui puissent servir de prétexte pour violer une seconde fois le calendrier républicain»

Notre ligne est constante sur cette question-là. Nous demandons à ce que le calendrier républicain soit respecté et je pense qu’il est tout à fait possible de le respecter parce qu’il y a toute une administration à laquelle on a donné des moyens pour que les élections se fassent. Il est impératif de procéder à ces révisions exceptionnelles pour donner la possibilité aux jeunes Sénégalais qui auront l’âge de voter au premier décembre 2019 d’exercer ce droit constitutionnel. Donc je pense que présentement, nous n’avons pas d’obstacles majeurs qui puissent servir de prétexte aux autorités qui ont en charge l’organisation des élections pour éventuellement violer une seconde fois le calendrier républicain. Donc notre idée est constante, nous demandons à ce que l’Etat respecte le calendrier républicain. Notre position par rapport au parrainage également ne varie pas. Nous pensons que le parrainage est un mécanisme auquel les acteurs ne sont pas préparés et dans ce sens-là, nous rejoignons les recommandations qui ont été faites dans le rapport de la Commission d’observation des élections de l’Union Européenne même si nous décrions le timing qui a été choisi pour faire de telles recommandations et que ça soit aussi l’œuvre d’une entité étrangère… Aujourd’hui, il faut le dire, logistiquement ça sera très pénible pour que le parrainage puisse se faire correctement dans les 552 communes du Sénégal. Autre chose, c’est que le protocole additionnel de la Cedeao auquel ils font référence pose une condition pour que le report soit effectué, c’est de trouver un consensus entre les acteurs politiques. Je pense qu’aujourd’hui, nous sommes assez majeurs, assez responsables, assez conscients des enjeux mais également des difficultés communs pour qu’un consensus puisse être trouvé. Nous sommes dans une matière qui est régie par des lois et des règlements qui sont là. L’arrêté qui va déclencher le processus est une mesure juridique qui est annotée à une loi. Donc vu que cette loi-là est modifiée, automatiquement cela peut abréger cet arrêté-là. Donc, si on arrive à trouver un consensus par rapport à la meilleure date pour organiser ces élections-là, il n’y aura aucun obstacle. Nous, nous sommes un Etat bien organisé avec une administration qui fonctionne, nous devons être à mesure de respecter le calendrier électoral.

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