LE SAEMS TIENT L’ÉTAT POUR RESPONSABLE DES MAUVAIS RÉSULTATS SCOLAIRES

Pour les enseignants affiliés au Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire (Saems), la baisse des taux de réussite au Baccalauréat et au Bfem incombe à l’Etat du Sénégal

Lors de la remise des prix du Concours général 2019, le 25 juillet dernier au Grand Théâtre, le président de la République appelait les acteurs de l’éducation nationale à une réflexion sur les problématiques du système éducatif sénégalais. Cela, après un constat général d’une baisse des taux de réussite au Baccalauréat et au Bfem.

Pour les enseignants affiliés au Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire (Saems), la grande responsabilité incombe à l’Etat du Sénégal. Selon leur secrétaire général Saourou Sène, qui se prononçait en marge du Bureau exécutif national (Ben) de son organisation syndicale tenu ce week-end à Mbao, un paradoxe caractérise cette année. “L’année a été stable, mais les résultats sont plus que catastrophiques’’, dit-il étonné.

Avant d’ajouter : “On a vu les effectifs des candidats augmenter, comme c’est le cas chaque année. Mais particulièrement pour les correcteurs, on a drastiquement diminué le nombre.’’ A l’en croire, des professeurs de français, d’histoire et de géographie ou de philosophie se sont vus confier 500 copies qu’ils devaient rendre, après quatre jours. Ainsi, se désole le syndicaliste, “s’il y a une correction de cette nature-là, l’enfant ne sera que victime’’.

C’est la raison pour laquelle il demande à l’Office du Bac et au gouvernement d’éclairer la lanterne des Sénégalais sur ce qui a “justifié la diminution du nombre de correcteurs cette année’’. Saourou Sène et ses camarades soutiennent que c’est comme “un ajustement structurel dans le secteur de l’éducation’’ qui s’opère. Ce qui le pousse à poser la question : “Comment voulez-vous que les correcteurs, au niveau du Bfem, se débrouillent ? Pendant ce temps, le gouvernement fait tout pour qu’il n’y ait pas de déplacements. Ça veut dire qu’on est en train de communaliser le Brevet de fin d’études. Aujourd’hui, c’est comme si on veut réinventer tout, dans le souci uniquement de faire des économies. Cela est inacceptable et cela ne crédibilise pas nos examens et concours.’’

Le secrétaire général du Saems de marteler : “L’impression que nous avons, c’est que nous avons installé, sans le savoir, une pédagogie de l’échec.’’ Par ailleurs, le Bureau exécutif national du Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire s’offusque de la non-tenue du monitoring des accords, depuis la fin de l’élection présidentielle, et le blocage du processus de matérialisation de ces accords.

Selon Saourou Sène, c’est sans doute dû par la suppression du poste de Premier ministre. Il faut noter que le Saems s’achemine vers son quatrième Congrès ordinaire qui se tiendra en septembre prochain. D’après le secrétaire général, “il va falloir profiter de l’occasion pour réapprécier l’ensemble de nos textes statutaires et réglementaires, le règlement financier, le code de conduite, le manuel de procédure’’.

Enquête

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