LE CNRA LIVRE SON VERDICT

Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) actuellement dirigé par Babacar Diagne a rendu public hier, jeudi 1er août, son rapport sur l’élection présidentielle du 24 février 2019

Prétexte pour le régulateur de préciser non seulement que la supervision institutionnelle du travail des médias a connu de nombreuses innovations, avant et pendant la présidentielle, mais encore que les médias ont joué un rôle déterminant dans cette élection.

Plus de cinq mois après la tenue de la présidentielle, le rapport du Conseil national de régulation de l’audiovisuel vient ainsi consacrer le contrôle exercé sur la couverture médiatique de cette élection qui a fini par porter le président Macky Sall à son deuxième mandat à la tête du Sénégal. Le rapport du Cnra dirigé par Babacar Diagne établit ainsi que tout d’abord « La supervision institutionnelle du travail des médias a connu de nombreuses innovations avant et pendant la Présidentielle de février 2019. Pour autant, ni les dispositions légales ni celles règlementaires n’ont été retouchées de quelque façon que ce soit ». Et de préciser que   c’est dans la démarche que le Conseil national de l’audiovisuel a apporté une touche nouvelle : « les médias ont très tôt été rappelés à leurs obligations, dans un contexte électoral ». Qui plus est, le régulateur dit avoir choisi le contact sur le terrain par des visites à des entreprises de presse, via leurs directions centrales à Dakar. De suite, note le rapport, « entre novembre 2018 et janvier 2019, les correspondants et structures médiatiques ont participé à des ateliers initiés par le Cnra aux fins d’informations d’abord de sensibilisation, ensuite, sur les missions de la Régulation et l’attitude attendue des journalistes sur les trente derniers jours précédant l’ouverture de la campagne électorale au jour du scrutin ».

SENSIBILISATION

Le rapport du Cnra informe à ce propos que « Pour l’organisation desdits ateliers, les journalistes en poste dans les régions ont beaucoup été mis à contribution. Ainsi, c’est localement que ces acteurs ont été sollicités pour préparer eux-mêmes les listes de leurs confrères à inviter  ». Le Cnra avait opté en vérité pour des regroupements dans des capitales régionales. Dans ce travail de sensibilisation, toutes les franges des médias ont été approchées, à l’instar des Jeunes Reporters qui ont eu notamment droit, le  12 décembre, à une communication du DFC de la Direction générale des élections. En somme, quelque deux semaines avant la rencontre avec l’Urac, le 27 décembre 2018, avec des responsables de radios communautaires venus de différentes régions du pays. Le rapport du Cnra relève à ce niveau qu’ « avec tous les partenaires médiatiques, les échanges ont largement porté sur les dispositions du Code électoral et les règles d’éthique et de déontologie qui encadrent le travail des journalistes. Spécifiquement, les travaux avec l’Urac ont également consisté en des rappels et propositions de réformes venues des acteurs eux- mêmes ».

APPORT DES POINTS FOCAUX AU MONITORING

Dans le rapport consacré à la régulation de la couverture médiatique de la présidentielle, le Cnra indique également avoir « recruté des points focaux qui lui ont permis de suivre une importante partie des productions médiatiques locales, notamment durant la campagne. Les résultats du monitoring en attestent éloquemment ». Sur ce chapitre, le rapport produit par le Cnra indique  que «  le monitoring des médias en période électorale est basé sur une méthodologie systématique d’observation, d’analyse quantitative et qualitative des contenus diffusés par les médias, sur un échantillonnage objectif composé de plusieurs profils d’éditeurs audiovisuels, de la Presse écrite et de la Presse en ligne ».

 SOCIETE CIVILE ET OBSERVATEURS INTERNATIONAUX

Dans son rapport sur la présidentielle, le Cnra informe également qu’outre les médias et leurs représentants, d’autres structures et acteurs électoraux ont été reçus des échanges/ Il en a ainsi été du Gradec et de la Plateforme des acteurs non étatiques. « Pour tous les partenaires, l’objectif  était resté le même : chacun en ce qui le concerne, œuvre à l’organisation d’un scrutin transparent et apaisé », relève le Cnra. Avant d’indiquer que « C’est ce message qui a été exprimé devant les missions internationales et africaines d’observateurs électoraux également reçues dans les locaux du Cnra. Il s’agit des Missions de l’Union Européenne, de l’Organisation Internationale de la Francophonie et de la Cedeao ».

LA BONNE NOTE DU CNRA AUX JOURNALISTES

Durant la présidentielle de février 2019, le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) dit avoir certes relevé des cas isolés de violation manifeste de la réglementation, mais il a tout aussi clairement constaté que, dans l’ensemble, les médias ont joué un rôle déterminant dans cette élection. Pour autant, le président du Cnra Babacar Diagne s’est refusé à « la politique de l’autruche ». Dans un mot introductif au rapport du Cnra sur l’élection présidentielle du 24 février 2019, il a souligné : «durant la présidentielle de 2019, l’organe de régulation a certes relevé des cas isolés de violation manifeste de la réglementation, mais a tout aussi clairement constaté que, dans l’ensemble, les médias ont joué un rôle déterminant dans cette élection». Et de relever que c’est d’ailleurs pour préserver la sérénité particulièrement importante en ces moments de vie démocratique que le Cnra «retint de ne pas aller vers des sanctions, tant que les manquements n’avaient pas pris une proportion inacceptable ». Au final, le président du Cnra a tenu à saluer «  tous ceux dont le concours et l’appui institutionnel ont permis de réussir un scrutin que les médias ont beaucoup contribué à rendre paisible dans son déroulement, des phases préparatoires à la proclamation du résultat définitif ».

Sudquotidien

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