Curiosité : Deux jeunes hommes, habillés en «burqa», arrêtés à la sortie d’une mosquée
Deux jeunes hommes sénégalais établis en Arabie Saoudite et qui séjournent actuellement au Sénégal, ont été placés en garde à vue à la Sûreté urbaine de Dakar. Ils ont été cueillis hier à la sortie d’une mosquée où ils assistaient à la prière de 14 heures, habillés en burqa. La police a ouvert une enquête.
L’avenue Malick Sy de Dakar offre, en ce début d’après-midi, un tableau de ferveur. La plupart des passants, chapelets et nattes à la main, sillonnent ses artères libres à la circulation et fermées aux automobilistes. La Grande mosquée «Ibadu» est le point de convergence, en ce vendredi, jour de prière du traditionnel «Jummah». Les fidèles musulmans, par groupes, affluent dans l’enceinte du lieu de culte et ses environs. Le soleil impitoyable darde ses rayons sur eux. Certains, moins endurants, suent à grosses gouttes. Tandis que d’autres semblent beaucoup plus absorbés par les litanies extraites du Saint Coran, distillées par des enceintes disposées autour de la mosquée. La piété est de rigueur. C’est dans ce climat d’effusion, que la prière s’est tenue…
Perdus par leur morphologie et leur démarche
Une fois la dévotion accomplie, la foule se disperse. Les vendeurs à la sauvette s’égosillent pour placer quelques-uns de leurs produits aux ouailles, pressés d’aller déguster leur déjeuner. Le désordre, le bruit de klaxons de voitures, le ronronnement des moteurs reprennent progressivement leurs droits sur cette voie très fréquentée des conducteurs. Dans ce brouhaha indescriptible, des éclats de voix venant de la route qui mène à Rebeuss, se sont brusquement élevés.
En un temps record, la clameur a gagné en intensité. Dans la foulée, une foule de badauds s’est formée. Le ton est donné à la cacophonie. Chacun y va de son commentaire. Au milieu de toute cette agitation, deux jeunes hommes, habillés en Burqa, l’air hébétés, sont au centre des attentions. Ils avaient déjà attiré la curiosité d’autres jeunes qui, comme eux, avaient pris part à la prière dans la mosquée «Ibadu». Davantage intrigués par leurs physionomies et leurs démarches plus viriles que gracieuses, ces derniers ont pris le parti de les filer discrètement. Le duo en Burqa, loin de se douter qu’ils étaient sur le point de passer un sale quart d’heure, ont continué de feindre leurs apparences, jusqu’à ce qu’ils soient démasqués en plein jour.
Une fois à la hauteur de la rue Grasland, l’étau s’est resserré sur eux. Leurs poursuivants, convaincus qu’ils avaient affaire à deux mâles déguisés, n’ont pas hésité à leur barrer la route. L’affront était de trop, la stupéfaction a vite cédé au sacrilège. Qu’est-ce qui a bien pu se passer dans la tête de ces messieurs pour qu’ils s’accoutrent de la sorte et de surcroit, s’introduisent dans un lieu de dévotion ?
Les dessous des burqas suspects
Outrés, par autant d’abjections, les passants vont se substituer aux Forces de l’ordre pour les stopper net et connaître leurs motivations. Ils manquent même de se faire lyncher par les plus téméraires qui cherchent à leur ôter leurs «voiles» de la honte. Ils tiennent coûte que coûte à voir de près les visages qui se cachent derrière. Coup de théâtre ! L’un d’eux avait pris le soin d’enfiler sous sa djellaba aux motifs argentés et dorés, de la lingerie féminine. Soutien-gorge, culotte rembourrée pour donner l’effet callipyge, la panoplie complète pour se donner une allure de femme. Le second tout en noir, beaucoup plus imposant avec sa taille élancée, a poussé la mascarade, avec des chaussettes, des gants, ne dévoilant aucune partie de son corps.
Excédés par leurs découvertes, certains parmi la foule de curieux se sont montrés pessimistes. Ils ont soupçonné derrière cet attirail, un projet de terrorisme. Les nerfs se sont tendus, les menaces ont fusé…
Un projet de cambriolage servi pour expliquer leur déguisement
Les deux hommes n’ont dû leur salut qu’à la prompte intervention d’un agent des Forces de la police. Ce dernier a diligenté leur conduite au commissariat central, en compagnie des individus qui ont procédé à leur interpellation. Selon des sources concordantes, les deux mis en cause sont de nationalité sénégalaise et résident en Arabie Saoudite. Ils séjournent depuis quelque temps au Sénégal et appartiennent à une famille de richissimes commerçants établie entre la Médina et Rebeuss. Sur leur choix de s’habiller de la sorte, les mis en cause (dont nous taisons les noms) ont servi une version abracadabrante. Ils soutiennent s’être déguisés en dames, parce qu’ils prévoyaient de cambrioler le magasin d’un de leurs parents sis au quartier Rebeuss, à proximité de l’endroit où ils ont été arrêtés. Pour tirer au clair cette renversante affaire, les limiers de la Sûreté urbaine les ont placés en garde à vue, pour la poursuite de l’enquête.
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