LA NOUVELLE ÉGÉRIE DES THIANTACONES

Dans le cercle fermé et restreint des Khalifes de confréries ou de familles religieuses, Sokhna Aïda Diallo, veuve de Cheikh Bethio Thioune entend pénétrer par effraction en brisant le tabou. Portrait d’une rebelle…

Dans le cercle fermé et restreint des Khalifes de confréries ou de familles religieuses, une femme entend pénétrer par effraction en brisant le tabou. Il s’agit de Sokhna Aïda Diallo, veuve de Cheikh Bethio Thioune, qui se présente sous les habits de nouveau guide des Thiantacones. Et cela nonobstant le « ndiguel » du Khalife général des Mourides qui a désigné Serigne Saliou Thioune Gueule-Tapée comme le successeur de son père. Malgré tout, Sokhna Aïda Diallo est bien décidée à gérer le califat de son défunt mari même « envers et contre tous ». Portrait d’une rebelle charmante et richissime…

Elle a raflé la mise du moment en coiffant au poteau les politiques et autres Vip qui, d’habitude, meublent la chronique locale. Dans l’agenda building, Sokhna Aïda Diallo a installé son califat « envers et contre ses détracteurs ». Qu’importe le qu’en dira-t-on ! Même l’establishment mouride n’a pas pu défier l’ouragan… Aïda Diallo. Qui avance sans ciller avec en relief une mise en relief de sa belle plastique rehaussée par de belles parures qui donnent beaucoup plus de tonus à son corps qui fait saliver. Les esprits puritains peuvent aller ailleurs prêcher la bonne parole. «Dieureudieuf, Dieureudieuf Serigne Saliou Mbacké. Santati Serigne Béthio Thioune talibé de Serigne Saliou Mbacké. (…) Je vous exhorte à faire preuve de plus d’engagement envers le Magal de Touba, la date du 17 avril – qui commémore la rencontre entre Cheikh Bethio Thioune et Serigne Saliou Mbacké -, le Gamou et les khassaides. Ceci est une recommandation de Cheikh Bethio Thioune qui le tient de Serigne Saliou Mbacké. Exit le Magal, rendez-vous est pris pour le Gamou – célébré au début du mois de novembre – qui sera à Médinatoul Salam comme on avait l’habitude de faire du temps de Cheikh Bethio », a déclaré la nouvelle « khalife » devant une forêt de micros et sous les objectifs des caméras, en faisant fi des injonctions du Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké.

Lequel lui avait ordonné de se ranger derrière Serigne Saliou Thioune « Gueule Tapée », fils aîné du défunt guide des Thiantacones. Subtile dans sa démarche, Sokhna Aïda Diallo baisse la garde sans courber son front face à la fatwa du khalife. Y a de quoi ! Dans une vidéo sur le net, Cheikh Béthio Thioune parlait de ses impressionnants avoirs « avec une maison dans presque chaque région du Sénégal, des voitures de luxe, des terrains nus et de voitures de luxe ». Ce qui fait qu’il y a eu une guerre avant l’heure. Et comme toujours, c’est Sokhna Aïda Diallo qui donne le la. Au présidium de la cérémonie officielle du 17 avril 2019, alors que Cheikh Béthio est alité, Sokhna Aïda Diallo, troisième épouse du Cheikh nargue son monde et s’accapare du fauteuil de Cheikh Béthio Thioune. Les autres femmes — Sokhna Mbossé Diouf, Sokhna Aïcha Kane et Sokhna Adja Déthié Pène — sont réduites à faire le constant. Sans trop de remarques. Aujourd’hui encore, ces veuves de Béthio se sont toutes rangées derrière celle qui se définit comme « la préférée du Cheikh». Derrière les injonctions et autres fatwas, elle dit sans ciller : « Je suis certes une dame avec l’apparence et la coquetterie qui va avec, mais ce qui se cache derrière cette femme ‘’mondaine’’, seul Cheikh Béthio le sait.»

«DIEUWRIGNE UNIVERSELLE…»

Juste des confidences suintent par moments sur la relation entre la talibée devenue « khalife » et son défunt mari. Des relations qui remonte à il y a près de trente ans. « Cela relève de la volonté divine. C’est à l’âge de 12 ans que j’ai fait mon fait acte d’allégeance. C’était au Croisement Béthio de Golf » », s’enorgueillit celle qui défie la chronique et met la confrérie mouride dans tous ses états. Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Puisque celle qui était à l’origine la femme de ménage de Sokhna Mbossé Diouf, la deuxième femme de Béthio, a fini d’intégrer le foyer Thioune, 13 janvier 2003, en devenant la troisième femme du Cheikh. Sous ses habits d’épouse, elle est très bien cotée à la bourse de son mari. Pour cause, un an après son mariage, précisément en 2004, la jeune dame est promue « Dieuwrigne » à Janatoul Mahawa dénommée aussi Darou Salam. C’était le début d’une restructuration du Thiant en quatre courants avec Sokhna Adja Saliou Thioune pour «Khelcom», Sokhna Bator pour «Wa keur Serigne Touba» ainsi que le «Kourel» de Serigne Khadim Thioune, un des fils du marabout. Deux ans plus tard, Cheikh Béthio intronise Sokhna Aïda comme la Dieuwrigne de Madinatoul Salam, à Mbour. Avant d’être déclarée Dieuwrigne universelle en 2014.

Le 14 février 2016, contre toute attente, la 3e épouse du Cheikh gravit un autre échelon. A Paris, Cheikh Béthio clame à l’endroit de sa dulcinée : «nous ne faisons qu’un maintenant, ici-bas et dans l’au-delà». Comme enivrée par la beauté de sa dame, Cheikh Béthio enchaîne les déclarations enflammées à l’endroit de sa « préférée ». Le Cheikh : « Quiconque rend visite à Aïda Diallo sera rétribué. Celui ou celle qui la choisit comme compagne ira loin sur le chemin de Dieu.» Allah reconnaîtra les siens. En attendant, elle a été intronisée Cheikha. Belle frimousse, teint noir rehaussé encore par des produits éclaircissants, Sokhna Aïda est une femme qui se présente dans le giron familial sous d’autres traits. Elle est crayonnée comme une médiatrice qui voue un culte exclusif aux khassaïdes – panégyriques de Cheikh Ahmadou Bamba – qui occuperaient son emploi du temps overbooké. « Ce qui fait qu’elle n’a pas le temps de regarder la télévision », souffle-t-on. DU temps, elle en a par contre pour bien se triturer les méninges et se frayer son propre chemin. Lequel l’a menée vers le khalifat des Thiantacones. Aujourd’hui, même sous la menace de la fatwa du Khalife des Mourides, Sokhna Aïda Diallo a sous sa coupe, ses courbes : les femmes du cheikh, une partie des enfants et des talibés qui lui mangent dans la main. Surtout, surtout, une force de frappe financière redoutable. Sans compter une beauté à damner des saints. Née d’une union entre un Peulh, et une sérère, elle a vu le jour le 21 décembre 1981 à Dagana, région de Saint-Louis.

Très tôt, Aïda Diallo se voit confier à sa tante maternelle domiciliée à Fass, à Dakar, avec à la clé une enfance « difficile », qu’elle clame à tout rompre. Aïda Diallo, qui n’a pas duré à l’école avoue, avoir vendu de l’eau fraîche et du jus de fruit dans les gares routières à une autre époque. Mais tout cela relève désormais du passé de cette belle liane de 38 ans qui fait étalage de sa soudaine richesse en distribuant des liasses de billets à tour de bras, ou encore en offrant une valise de tissus chics de type Djezner à Sokhna Mané Thioune, fille du défunt Thioune. Oubliez le geste de petite corruption de la part de cette mère de trois garçons qui portent tous le nom de Serigne Saliou Mbacké, 5ème défunt calife des Mourides. Maman poule, elle couve au mieux ses enfants. Tout comme elle tient à son titre de nouveau guide des Thiantacônes. Autant dire que Sokhna Aïda Diallo donne une dose de bonnes senteurs au Khalifat de cette communauté…

le Témoin

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