Sokhna Benga, la tradition écrite

 Avec 24 livres au compteur, elle est l’autrice sénégalaise la plus prolifique. Entretien et portrait d’une incontournable dame des Lettres, égérie du génie local – INVENTAIRE DES IDOLES

 

Avec 24 livres au compteur, Sokhna Benga est l’autrice sénégalaise la plus prolifique. Après des débuts couronnés par de nombreux prix qui ont marqué nombre de lecteurs sénégalais, son « aura » semble avoir un peu baissé. A plus de 50 ans, c’est pourtant une battante qui publie toujours et porte un regard acéré sur la société sénégalaise, matière première de son œuvre. Entretien et portrait d’une incontournable dame des Lettres, égérie du génie local.

C’est à Sagne, village royal au cœur du Sine que naît la trame du premier roman de Sokhna Benga. Elle a alors moins de treize ans quand elle y effectue une visite. Interpellée par le destin et la condition d’une femme, et mue par « une nécessité à écrire pour dénoncer l’inceste, la drogue, la violence », elle en fait un livre, Le dard de secret. Le génie du titre frappe d’emblée par son caractère épique. La promesse sera tenue le long des pages de ce roman inaugural, où l’histoire d’amour entre un frère et une sœur qui l’ignorent, donne à voir l’inceste sous un jour nouveau. Sokhna Benga, élevée dans l’amour de ses parents, comme elle le confie « j’étais une enfant choyée et dans mon innocence je croyais que les parents, la famille, la société devaient nous protéger », est comme arrachée à la candeur de sa vie ouatée, en découvrant les malheurs qui sévissent hors des conforts et privilèges des bonnes naissances. Comme cette anecdote qu’elle relate et qui la pique à vif : « la rumeur d’un enfant abandonné dans un grand pot de tomate de cinq kilos alors que j’avais à peine dix ans ». Elle se fait ainsi une vocation. La volonté de narrer ces destins brisés sera la sienne. Pour le faire, elle promènera sa plume dans les faits, sociaux plus que divers, avec l’outil souple de la fiction dans lequel elle assoit vite un savoir-faire. Toute cette appétence se retrouve au centre de ce premier roman fort, à l’écriture déjà fiévreuse, et à la fois poétique, avec en toile de fond un regard sur une société et ses grands problèmes. Le Dard du secret séduit Dakar et au-delà, au début des années 90. L’autrice reçoit le grand prix de la commune de Dakar en 1988, à seulement 21 ans.

Un départ en fanfare et des honneurs

L’envol est promis à cette jeune femme, à la beauté saisissante et au visage mantique dont les traits fins et la silhouette élancée ne manquent pas de faire penser à Mbissine Diop, l’héroïne du film de Sembène : La noire de. Toutes les prédispositions perçues dans le premier roman apparaissent encore avec plus de vigueur et de netteté dans le deuxième roman, La balade du Sabador. Le génie du titre est encore ici comme une marque de fabrique qui s’affirme tant l’image est parlante sur les seigneurs du patriarcat et leur nonchalante domination. Le texte ouvre un champ de malaise et d’inconfort, en traitant du handicap dans sa forme la moins voyeuriste. La plume comme art du combat. L’auteur se souvient avoir écrit pour « dénoncer le comportement inacceptable des hommes envers les femmes et aussi les personnes handicapées ». Tous les personnages, englués dans le malheur dans lequel les plongent les regards de la société – l’un infirme, l’autre mère accusée à tort de sorcellerie entre autres – retrouvent une vie sous l’écriture de la romancière, déjà rompue à l’art de l’intrigue et aux fétiches littéraires de la narration. Le livre n’est pas sans rappeler l’admirable livre de Malick Fall, La plaie, réflexion déjà sublime sur le handicap, la folie, la misère, à travers la métaphore de la plaie béante et du fou errant. La balade du Sabador séduit lui aussi le jury du prix du chef de l’Etat qu’elle obtient en 2000. Elle goutte ainsi aux honneurs, se voit remettre l’étoffe de chevalier de l’ordre national du lion au Sénégal et celui des arts et lettres en France. Ainsi épinglée, l’aventure littéraire est bien lancée pour cette juriste de formation qui dit de l’écriture qu’elle lui est « venue toute seule, elle ne l’a pas choisie. »

Presque 30 ans après, Sokhna Benga est simplement l’écrivaine sénégalaise la plus prolifique. Elle ne compte pas moins de 24 livres, des sagas, de la littérature pour enfants, de la poésie. On peut citer parmi tant d’autres ses deux trilogies, les aventures de l’impétueux Waly Nguilane, ou encore Le temps a une mémoire, romans policiers. De la poésie aussi dont un bijou récent Les cris fauves de ma ville, édité par les Lettres de la Renaissance, maison française dirigée par le philosophe Abdoulaye Elimane Kane. Ce dernier signe d’ailleurs une préface flatteuse, emphatique, qui dit ceci : « ce manifeste amoureux qui place la création esthétique dans l’excellence et la magnificence ». Le compliment pèse de la part d’un des esprits les plus brillants du pays. La même maison édite aussi Pape Samba Kane, auteur du remarquable Sabaru Jinne, sorte de jumeau de Sokhna Benga dans l’inscription dans un agenda sénégalais. Au total, l’autrice couvre un large spectre de genres et se réserve encore une belle carrière. Ces chiffres donnent le tournis mais surtout ils interrogent sur la place réservée à cette autrice dont les écrits semblent s’être ensablés dans la profondeur des mémoires. Nombreux sont ceux qui ne connaissent que furtivement son œuvre et qui la croient retraitée des activités littéraires. C’est si étrange qu’aller à la rencontre de son œuvre, c’est s’introduire dans un monde en noir et blanc, parfois en sépia, où les couvertures de livres portent encore la marque d’un temps vieux où l’objet-livre avait une vraie vie à Dakar. Les éditions Khoudia qui la publient, avant les Nouvelles éditions africaines du Sénégal, le Nègre international, maisons d’édition qui avaient fait le pari du local, n’ont quasiment plus droit de cité. Elles ont soit disparu ou soit vivoté dans un champ restreint.

Cette confidentialité n’émeut ni ne retient Sokhna Benga, qui continue sa production. Le Salon du livre de Paris en 2018 où elle a été membre de la délégation sénégalaise chargée de porter l’étendard des lettres sénégalaises, a été une occasion de la revoir, dans son boubou traditionnel, son moussor bien vissé. L’âge a à peine crispé les grâces de ce visage toujours énergique, dont les moues tantôts espiègles, tantôt absorbées, disent l’assurance. Ambassadrice des lettres sénégalaises, quoique moins célébrée sur la scène continentale ou diasporique où se font et se défont les réputations, Sokhna Benga est consciente de ce paradoxe et calme le jeu au téléphone quand on s’étonne que son œuvre soit moins à l’affiche. Elle lance une pique douce « Est-ce que les livres dont en parle sont meilleurs ? Mes œuvres intéressent le cinéma et la télévision, c’est l’essentiel ! » Elle ponctue la fléchette avec un rire et cette voix aigüe et passionnée qui marque son timbre.

L’édition locale, grand corps malade

Pourtant l’autrice connaît les faiblesses de l’édition locale, entre la minceur du réseau de distribution, les grands déficits éditoriaux, la communication rudimentaire, l’abaissement de la qualité que constituent les comptes d’auteurs. Les sujets dits africains n’intéressent pas les éditeurs de grande envergure domiciliés à Paris, les logiques de lectorats et commerciaux, tout à fait légitimes par ailleurs, proscrivent ainsi des textes destinés à un rayon réduit de lecteurs. Autre aspect plus délicat à évoquer sans tomber dans le jugement, c’est la qualité parfois médiocre des œuvres des petites maisons locales, où de la pagination à la maquette, sans évoquer les contenus, la fabrication du livre signe son propre bon à mettre à la poubelle. Dans ce cas de figure, Sokhna Benga fait office de résistante. Elle qui a créé Oxyzone, une maison spécialisée en littérature pour enfants et qui a fait paraître depuis 2006, 23 œuvres, sait que le manque de moyens est la deuxième lame qui vient cisailler les belles idées. Dans cette morose actualité de l’édition locale et de ses infortunes, elle paraît tirer son épingle du jeu, toujours grâce à son talent de narratrice et à son habitude de traiter « de sujets dits tabous dans une société faite d’apparence et de non-dits : inceste, prostitution, trafics de drogues et d’autres substances psychotropes, pédophilie, crise politique et sociale… »

La diseuse du pays sereer et les mentors

De toute son œuvre, lyrique, sans dériver dans les mièvreries propres à l’écriture pour l’écriture, sa prose porte quelque chose dans l’estomac pour reprendre le titre de Julien Gracq. Caractéristique commune de cette œuvre, un localisme. Partir de soi pour conquérir les autres, c’est comme son mantra. Raconter les siens, se raconter et l’exposer à l’universel. C’est une œuvre dont « les racines plongent dans le substrat local sénégalais » et qui ne s’interdit jamais de lorgner ailleurs, de voyager. Plus qu’ambassadrice des lettres, c’est une conteuse qui se nourrit d’anecdotes, vieilles ou récentes. D’ailleurs le dit-elle, avec une certaine gourmandise « mon œuvre est un chant d’amour à mon peuple. Un chant cher à mon cœur qui plonge ses racines dans le passé, dans le présent et dans l’avenir ». On pense à Césaire, à « la bouche de ceux qui n’ont point de bouche ». On pense aussi à Senghor « être la trompette du peuple ». Mais plus encore, ce goût pour l’histoire locale s’est forgé avec de beaux mentors.

D’abord sa grand-mère, Bambi Diouf qui lui apprend « à aimer les légendes et les traditions depuis ma prime enfance. Elle avait cette habitude de nous raconter chaque nuit un conte, dans la cour de notre demeure ancestrale de ma branche maternelle, à Peulgha, un quartier de Fatick dans le Sine, pendant les vacances scolaires ou les weekends que nous passions chez elle. » L’image est commune, comme le chemin naturel de la tradition dite orale, devenue captive des représentations hâtives de la soi-disant culture africaine. Cette tradition, Sokhna Benga l’écrit, y plonge. Elle la narre. Elle la sort de sa seule période historique pour lui donner vie. On se balade ainsi en pays sereer. On note, chez elle plus que tous les autres, un récit qui fait corps avec un ensemble, une écriture ancrée au cœur des décors familiers, dont elle puise et répand la substance. Les autres mentors, c’est une conception du travail de romancier faite de labeur, de plongée dans les archives. Pour elle, « l’oralité et l’écriture ne sont que des outils. Des véhicules de notre culture. La bibliothèque de Tombouctou, la fondamentale charte de Kouroukan-Fouga ou charte du Mandé, des exemples qui prouvent pour elle que cette assertion selon laquelle l’oralité est proprement africaine est à relativiser ». Une sagesse bienvenue corroborée par nombre de recherches en histoire. Et ça ne s’arrête pas là, pour écrire, elle va à la forge. Ainsi apprend-on que ses œuvres « sont le fruit d’années de recherches et de compilation et de recoupage de documentation (témoignages, archives nationales, IFAN, missions de terrain, etc.).  La seule exception est le Dard du Secret. Pour la Balade du Sabador, il m’a fallu quinze ans de recherches. Bayo, dix ans. Waly Nguilane, trois ans. Le temps a une mémoire, dix ans. » Aux aptitudes et aux talents littéraires s’ajoute donc cette forme de la méditation et la solitude propre à l’arrière-cuisine du travail littéraire. Cela sonne presque comme un conseil aux aspirants littérateurs.

De la poésie au théâtre, l’œuvre de Sokhna Benga se singularise aussi par le tropisme des sagas. Plusieurs romans se déclinent ainsi en plusieurs tomes. Cette inclination lui vient de son « amour pour les sagas, les contes et certains romans africains ». Il s’esquisse ainsi ses modèles. Pêle-mêle : Maurice Denuzière, Louisiane… Margaret Mitchell, Autant en emporte le vent… Les oiseaux se cachent pour mourir, Colleen Mac Cullough. Birago Diop, Contes et Lavanes. Ken Bugul, Le baobab fou. Boubacar Boris Diop, Le temps de Tamango. Abdoulaye Sadji, Maïmouna… Toute l’œuvre de Léopold Sédar Senghor… On découvre ainsi d’où vient l’éclectisme qui la caractérise. L’écriture puise dans différents genres, dans plusieurs types de discours et de registres du récitMais celui à qui vont ses honneurs, c’est son père, dans ses propres mots enthousiastes « mon idole » écrivain, auteur de Maxureja Gey, chauffeur de Taxi. Ce père, elle l’a perdu jeune, en 1982, l’année de son DFEM. Episode tragique qui a forgé son caractère.

Le père, le repère et le pair des lettres

Dramaturge célèbre, Ibrahima Mbengue peuple en effet encore les mémoires sénégalaises. L’admiration de la fille est légitime. Pas en reste, sa mère, responsable de la ligne des caisses des magasins Score (actuel Casino). La petite est choyée. Comme valeurs, on lui transmet « le respect de soi et de la parole donnée, l’amour de son prochain. »  Elle poursuit ses études dans la prestigieuse institution des Martyrs de l’Ouganda, et ensuite dans la non moins prestigieuse et sélective Maison d’éducation de l’Ordre national du lion, actuelle Mariama Ba de Gorée. Elle y reçoit une éducation stricte, une discipline, et une introduction aux sujets féministes. Elle décrit le souvenir de cette période comme « unique et impérissable ». Direction la Fac de sciences juridiques et économiques de l’UCAD pour des études de droit, ensuite cap à Brest ensuite pour faire une spécialisation en droit des Activités maritimes (DESS). Elle revient juriste « maritimiste ». Pour celle qui rêvait de devenir médecin, le destin lui fait d’heureuses surprises. Elle est aujourd’hui Administrateur des Affaires maritimes et Directrice des transports maritimes et fluviaux et des Ports à l’Agence nationale des Affaires maritimes (ANAM). L’écriture « c’est ma vocation » dit-elle. Pour les passions « les voyages à l’intérieur du Sénégal, la plage, le cinéma ». Petit tracé de goûts simples que l’on retrouve dans son œuvre. Comment trouve-elle le temps ? Elle a son secret et surtout sa conviction « l’écriture est ma passion, pas mon gagne-pain ». Elle ajoute plus loin pour préciser sa gestion du temps « Je profite de mes permissions et congés et de quelques heures à la descente. »

Une intellectuelle à l’affût des questions modernes

Dans le long entretien qu’elle nous accorde que vous retrouvez en intégralité ici, ce qui frappe, c’est le trait générationnel qu’elle incarne. Perpétuelle émancipation et déconstruction des devanciers, la littérature peut plonger deux fois dans les eaux d’un même fleuve, mais elle n’en ressort jamais la même. Sortir d’un livre indemne n’est pas une bonne nouvelle pour son auteur. La génération des Sokhna Benga qui a vu naître nombres d’autrices plus ou moins oubliées, portait en elle une vocation. C’est une littérature de la violence et de la rupture, dont le symbole reste le livre de Kourouma, Les soleils des indépendances. Cette écriture précise-t-elle « renferme tous les germes d’une révolution, notamment sur le plan du style. »  Elle l’explicite « j’ai le privilège d’appartenir à cette génération d’écriture qui a déplacé la notion de « nouveau courant » de la génération précédente à la sienne. En premier lieu, concernant le style d’écriture même, une écriture axée sur le refus du conformisme des générations précédentes, l’ébranlement des habitudes acquises, le refus de la loi du silence, dans la transgression des tabous scripturaires au nom de la vérité. La révolution porte sur tous les plans : chronologique, thématique (surgissement de nouveaux thèmes), structurelle (renouvellement des structures du récit ou de la poésie) ou stylistique (contravention aux normes linguistiques et esthétiques établies). C’est un acte de libération de l’écriture de toutes les formes d’enchaînement ou d’enfermement, que ce soit par la tradition, par la religion ou par l’idéologie ». On le lit comme le manifeste d’une littérature, en constance mutation, qui comme l’histoire ne cesse jamais d’évoluer et de déjouer les enfermements. Faire corps avec son œuvre, s’autoriser une littérature qui pense sans rien retrancher à la poésie, voilà un pari relevé dans son œuvre.

Le pari risqué et indispensable du local

L’œuvre de Sokhna Benga intéresse des universitaires qui travaillent leurs mémoires consacrés à ses livres, comme lors de cet échange chez Sada Kane pour son dernier roman, L’or de Ninkinanka. Elle dit sa fierté. On ressent à échanger avec elle, qu’il ne lui manque que de l’attention, un peu plus de lumière, pour donner toute la mesure d’un talent jamais mort, et surtout la mesure d’un discours sur les évolutions intellectuelles du monde. Quand on la taquine sur le rapport encore la déconstruction et la foi, elle n’y voit pas d’incompatibilité. Sokhna Benga féministe ? Elle ne porte pas l’étiquette en bandoulière. Son œuvre lui suffit. Juste précise-t-elle : « Je suis post-féministe. La femme n’a pas besoin de singer l’homme pour se faire respecter. Il lui suffit d’être une femme. Un homme qui se respecte, n’écrase pas la femme. Il la respecte parce qu’il a une mère. Chacun a sa place dans une relation complémentaire ». En ces périodes où le féminisme tend à s’enfermer dans des dogmes, sa parole, différente, pourtant insoumise, est une fraicheur. Sur la politique ses fonctions lui imposent un droit de réserve, mais elle se défend. Pour évoquer sa vision, elle fait encore appel à son œuvre. Notamment un roman intitulé Bayo, publié en 2007. Un regard quasi-prophétique et sans concession sur les maux qui rongent la politique et qui couvre un spectre chronologique qui va des années 40 aux années 2000. On notera ici une habile prédisposition au rebond et une plume vigoureuse, qui ausculte au scalpel le fait national sénégalais.

Le pari du local, celui de Sokhna Benga, est un salut salutaire. Il nous dit surtout qu’il y a une réelle vie littéraire sénégalaise, qui s’épanouit avec sa modestie, mais avec ses vrais rendez-vous, ses auteurs, ses valeurs. Une vie littéraire qui n’éprouve aucun complexe et qui s’émancipe comme elle peut de la diaspora dont elle n’est ni l’antichambre, ni la version low cost. A l’époque des grands récits laudateurs d’Afrique, il ne faut jamais se substituer au discours de ceux qui vivent sur le continent et qui en partagent la quotidienneté. En livres, cela donne l’œuvre d’une grande royale, critiquable, imparfaite, avec ses pointes de génies et sa belle régularité. Elle nous pousse à nous voir, dans notre huis-clos. Si le ministère de la culture et la direction des livres, de son propre mot, appuient et soutiennent son œuvre, il ne faut en rester là. Les privilèges doivent sortir des réseaux et s’élever à l’exigence des mérites. Le pari du local qui se déplace, sans être prisonnier, de son espace vers d’autres partout dans le monde, ce n’est pas seulement le pari de la littérature, c’est le pari des sociétés africaines. Embrasser le monde, participer à son banquet, s’inscrire dans le temps du monde. C’est le chainon manquant pour l’heure. Mais la promesse est toute entière. Si les écrits restent et que les paroles s’en vont, Sokhna Benga a fait sa part. Celle d’une tradition écrite. Sans l’enjoliver, ni la ternir. L’œuvre d’une incontournable et unique dame des lettres sénégalais

SenepluS

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