Macky Sall aux cadres de l’Apr : «JE NE SERAI PLUS LÀ DANS QUELQUE TEMPS»

e président de la République appelle les cadres de l’Apr à travailler la main dans la main car, dit-il, «je ne serai plus là dans quelque temps». Macky Sall l’a dit samedi lors d’un panel de la Convergence des cadres républicains (Ccr). Est-ce une réponse à la polémique sur un éventuel 3ème mandat ?

Quand Macky Sall évoque la question du 3ème mandat, c’est avec subtilité. Dans ce contexte où le débat fait rage, le président de la République semble faire une allusion à cette polémique après avoir demandé à ses collaborateurs de ne pas évoquer la question en public. Lors d’un panel de la Convergence des cadres républicains (Ccr) samedi, au King Fahd Palace, le chef de l’Etat a appelé ses camarades de parti à préparer l’éventualité de faire sans lui à la tête du pays, surtout dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (Pse). «Je vous invite à cultiver la collégialité, la solidarité, notre devise comme les valeurs de travail et de dignité. Mais il faudra plus d’ouverture, de camaraderie pour sortir ce pays du sous-développement, peu importe celui qui va être là parce je ne serai plus là dans quelque temps», a lâché le Président Sall lors de ce panel placé sous le thème «Le Pse, bilan et perspectives : Quel Sénégal en 2035». C’était devant Amadou Ba, Aminata Touré, Me Aïssata Tall Sall, Boun Abdallah Dionne, entre autres membres de la majorité présidentielle. L’éventualité pour l’actuel Président de faire un troisième mandat est un sujet particulièrement sensible au sein de la majorité présidentielle. Pour avoir défendu, au cours de l’émission «Grand jury» de la Rfm du 19 octobre dernier que Macky Sall effectue son dernier mandat, Sory Kaba s’est retrouvé éjecté de son poste de directeur des Sénégalais de l’extérieur. Une semaine plus tard, Macky Sall s’est séparé de son conseiller Moustapha Dia­khaté, «coupable» d’avoir jugé «contreproductive» la démarche du chef de l’Etat sur cette question.

«J’ai tardé à nommer Diouf Sarr»
Dans la même logique, le Président a autorisé la poursuite de la tournée nationale des cadres de son parti, interrompue lorsque Abdoulaye Diouf Sarr et Cie avaient effectué 31 départements. Dans le management de la Ccr, Macky Sall a encensé le maire de Yoff, sans manquer de jeter des pierres, par une allusion, dans le jardin de son prédécesseur Thierno Alassane Sall, devenu un opposant. «Je voudrais remercier le coordonnateur Abdoulaye Diouf Sarr pour avoir relancé la Ccr qui était en évanescence et se cherchait. Le rôle des cadres, c’est d’être à l’avant-garde du combat. Il s’agit de pénétrer et de maîtriser le programme politique, la stratégie et d’être les vecteurs de la transmission et du combat face aux imposteurs», a rappelé Macky Sall. Avant de déclarer : «J’ai tardé à nommer Diouf Sarr (à la tête de la Ccr).»

Macky tire sur les pourfendeurs de l’endettement
Par ailleurs, le président de la République a répondu à Ous­mane Sonko, Mamadou Lamine Diallo et les organismes qui s’inquiètent du niveau de la dette. Sans les nommer, il a indiqué que le Sénégal s’endette pour son développement. «Il y a ce faux débat sur la dette. Quelle dette ? On ne s’est pas endetté pour faire du fonctionnement ni pour entretenir des fonctionnaires ou des politiciens. On s’est endetté pour les accès universels», a rectifié Macky Sall. Pour lui, les populations des zones frontalières ne doivent pas attendre 50 ans pour avoir l’accès à l’électricité, à l’eau et à la santé. Aux politiciens, «relais de ces chants et sirènes», le Président les qualifie de «colporteurs de mauvais aloi». Macky Sall invite ses cadres à la «lucidité», mais à être  «fiers» du bilan réalisé depuis 2012. «Il appartient aux cadres de le défendre avec véhémence et courage», a-t-il invité.

Le Quotidien

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