Peut-on entrer en Carême sans avoir reçu les Cendres ?

Le début du Carême est caractérisé par la liturgie du Mercredi des Cendres qui, chaque année, tombe entre le 4 février et le 10 mars, en fonction de la date de la fête de Pâques. L’un des éléments caractéristiques de ce premier jour de Carême est le rite de l’imposition de la cendre au cours de la célébration eucharistique. Il marque singulièrement le début du Carême à tel point que certains fidèles vont jusqu’à croire que lorsque l’on n’a pas reçu les cendres, on n’est pas encore entré dans ce temps fort. Qu’en est-il exactement ?

Au premier jour du Carême, il n’est pas rare de voir de nombreux fidèles qui n’ont pas pu participer à la liturgie du Mercredi des Cendres exiger aux prêtres l’imposition des cendres en dehors de la célébration et même les jours suivants. Si certains prêtres refusent au grand désarroi des demandeurs, d’autres l’acceptent tout de même. Peut-on imposer les Cendres en dehors de la messe ?

Il faut d’abord rappeler que selon la liturgie du Mercredi des Cendres, la bénédiction et l’imposition des Cendres a lieu de façon habituelle au cours de la messe. Ce rite qui a lieu après l’homélie tient, en effet, lieu de préparation pénitentielle (cf. Missel Romain).

Sur le sens de ce rite, le Directoire de la Piété populaire indique : « Ce signe a pour origine le rite antique au cours duquel les pécheurs convertis se soumettaient à la pénitence canonique; de fait, le geste qui consiste à se couvrir de cendres signifie la reconnaissance de la fragilité et de la condition mortelle de l’homme, qui ressent le besoin de se tourner vers la miséricorde de Dieu pour obtenir de lui le salut ».

Mais, précise-t-il, « loin de le réduire à un geste purement extérieur, l’Église a voulu le conserver pour exprimer cette attitude de pénitence, à laquelle chaque baptisé est appelé durant l’itinéraire du Carême. Il est donc nécessaire d’aider les nombreux fidèles, qui viennent recevoir les cendres, à comprendre le sens profond de ce geste, destiné à ouvrir leurs cœurs à la conversion et au renouveau pascal ».

L’Eglise prévoit également la possibilité de bénir et d’imposer les Cendres en dehors de la messe. Voici ce qu’elle instruit en ce cas : « Il est bon que ce rite soit précédé de la liturgie de la Parole de la messe (du Mercredi des Cendres, ndlr). La bénédiction et l’imposition des cendres se font après l’homélie, et la célébration se conclut par la Prière Universelle » (cf. Missel Romain).

Cette mesure liturgique convient bien à la situation des personnes malades ou en âge avancé et qui ne peuvent pas se rendre à l’Eglise pour prendre part aux offices liturgiques. Elles peuvent recevoir des cendres des mains du prêtres comme lorsque celui-ci les visite pour leur donner la communion.

La liturgie ne prévoit donc pas l’imposition des Cendres à la sacristie, dans la cour de l’Eglise pour les retardataires ou au bureau ou encore ailleurs pour d’éventuels absents.

Toutefois, les fidèles chrétiens qui n’ont pas pu recevoir les Cendres peuvent bien vivre leur Carême. Car si les cendres sont imposées sur le front ou la tête, c’est aussi le cœur qui est visé. Les paroles que le célébrant prononce, invitent le croyant à se rappeler sa fragilité, à s’interroger sur sa destinée, à se convertir, c’est-à-dire à remettre sa vie en conformité avec l’Evangile.

C’est tout l’enjeu du Carême que nous rappelle d’ailleurs la première lecture du Mercredi des Cendres : « Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment. »(cf. (Joël 2, 13).

Débarrassons-nous donc de tout attachement « fétichiste » aux Cendres et revêtons-nous plutôt d’un réel esprit de conversion pour bien entrer en Carême et le vivre pleinement, pour donner avec courage et dans la grâce de Dieu un nouveau cap à notre existence.

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