CORONAVIRUS : LES RASSEMBLEMENTS RELIGIEUX EN QUESTION

L’apparition de cas à Touba, deuxième agglomération du pays avec quelque 1,5 million d’habitants et centre religieux important, pose la question du maintien des rassemblements régulièrement organisés par les confréries musulmanes.

Cinq nouveaux cas de coronavirus ont été confirmés jeudi au Sénégal, pays le plus touché en Afrique de l’Ouest, où les autorités examinent la question des rassemblements religieux, dont plusieurs de grande ampleur sont prévus dans les prochains jours à travers le pays. Les cinq nouveaux cas sont des « membres de l’entourage familial » d’un habitant de Touba (centre), ville sainte de la confrérie musulmane des mourides, venu d’Italie la semaine dernière et déclaré positif mercredi, selon le ministère de la Santé.

Ses cinq proches sont hospitalisés, tout comme lui, dans le services des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann, un quartier de Dakar. Soixante-et-onze personnes dont il a été établi qu’elles avaient été en contact avec eux sont actuellement recherchées, selon le ministère. Ces nouveaux cas portent à 10 le nombre de personnes atteintes par le nouveau virus au Sénégal depuis le 2 mars. Deux des patients ont été déclarés guéris et huit sont encore sous traitement, a-t-il précisé.

Le Comité national de gestion des épidémies, qui dépend du ministère de la Santé, tenait jeudi une réunion pour préparer des « recommandations au gouvernement relatives aux rassemblements, dont les événements religieux », a indiqué à l’AFP une source au ministère de la Santé. Les conclusions de cette réunion n’étaient pas connues jeudi en début de soirée.

L’apparition de cas à Touba, deuxième agglomération du Sénégal avec quelque 1,5 million d’habitants et centre religieux important, pose la question du maintien des rassemblements régulièrement organisés par les confréries musulmanes du Sénégal, qui comptent des millions d’adeptes. Si les experts disent « qu’il faut que le Sénégal arrête l’ensemble des événements religieux, nous allons poser le problème et prendre une décision en ce sens », a déclaré mardi le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr.

Dans ce pays de 16 millions d’habitants, dont 95% sont musulmans, les fidèles, venant du Sénégal, de la sous-région ou d’outre-mer, se pressent à ces rassemblements par dizaines, voire centaines de milliers, tout comme les plus hautes autorités de l’Etat.Deuxième événement en importance à Touba après le « grand Magal », qui commémore le départ en exil de Serigne Touba, le fondateur du mouridisme, le « Kazu Rajab », anniversaire de la naissance du deuxième calife, Serigne Fallou Mbacké, est prévu le 22 mars. Le « Dakka » de Médina Gounass, une retraite spirituelle en pleine forêt, est organisé dans la région de Kolda (sud) du 14 au 23 mars par une branche de la confrérie des Tidianes.

Cette importante communauté doit également se réunir le 22 mars à la « Ziarra générale » dans sa ville sainte de Tivaouane, près de Thiès (centre). La confrérie des Layènes doit pour sa part célébrer son fondateur, Seydina Limamou Laye, à Dakar, les 25 et 26 mars.

En dehors de ces fêtes, des rassemblements religieux de quelques dizaines de personnes sont organisés quasi quotidiennement à travers le pays.

AFP

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