PAR… COURS : CAROLINE FAYE DIOP, FEMME D’ENGAGEMENT

« Le baobab a beau être grand et fort, une toute petite graine est sa mère ». C’est avec ces mots que Caroline Faye répondait face à ceux qui remettaient en cause les droits des femmes. Née le 11 juillet 1923 à Foundiougne (Fatick), son parcours est digne d’éloges et indissociable du nom de son époux Demba Diop. Mais la résumer de cette manière sa trajectoire serait une erreur ! En effet, la Fatickoise a gagné sa place au sein de la République pour devenir une véritable femme d’État.

Caroline Faye a fréquenté l’école Albert Sarraut dans sa ville natale, mais c’est à Dakar qu’elle a fourbi ses armes intellectuelles. Elle devient l’une des premières institutrices du Sénégal après son passage à l’école normale des jeunes filles de Rufisque, creuset de l’élite féminine de l’Afrique occidentale française. Un établissement qu’elle a dirigé de 1951 à 1962. Sans pourtant délaisser l’enseignement, Caroline Faye Diop s’engage en politique. Aussitôt ce pas franchi, l’intellectuelle n’a pas tardé à gravir les échelons sans brûler les étapes.

Elle adhère au Bloc Démocratique Sénégalais, et devient l’unique femme à avoir intégré à l’époque son bureau politique. Au fil du temps, caroline se démarque et imprime sa touche en devenant la première femme députée à l’assemblée nationale (de 1963 à 1978). Elle sort renforcée de cette expérience parlementaire et fait son entrée dans le gouvernement en 1978 pour occuper le portefeuille de l’action sociale. Son ascension politique ne va pas s’arrêter en si beau chemin.

Deux années plus tard, elle est nommée ministre déléguée auprès du Premier ministre, Abdou Diouf. Sa carrière a pris de l’ampleur quand elle accède à la direction de l’Internationale socialiste en 1976 en tant que vice-présidente. Le temps passe, la socialiste change de postes de responsabilité mais jamais de combat. Celui de faire avancer la cause des femmes. C’est elle qui a porté sur les fonts baptismaux le code de la famille. Son engagement pour les droits des femmes lui a valu de porter leurs voix très loin.

Caroline Faye Diop fut présidente des femmes socialistes, secrétaire générale adjointe de la Panafricaine des femmes et vice-présidente du Conseil national des femmes du Sénégal. Mais jamais son combat n’a été d’opposer les femmes aux hommes.

C’est ainsi que caroline Faye Diop fulminait « je suis pour le féminisme. Mais pas le féminisme outrancier. Je suis pour l’égalité entre l’homme et la femme. Mais pas l’égalité mathématique, plutôt celle qui se résout dans la complémentarité. Je ne suis pas partisane d’une promotion au rabais ». Caroline, la voix des femmes s’est éteinte à jamais, le 29 juillet 1992 à Dakar.

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