Mali: les otages Sophie Pétronin et Soumaïla Cissé ont été libérés

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Deux otages, la Française Sophie Pétronin et le chef de l’opposition malienne Soumaïla Cissé, ont été libérés ce jeudi 8 octobre 2020. Cette libération intervient  après la remise en liberté de plusieurs dizaines de jihadistes par les autorités maliennes.

La dernière otage française encore détenue dans le monde, Sophie Pétronin, ainsi que Soumaïla Cissé, homme politique malien d’envergure, jusqu’alors présumés aux mains des jihadistes, ont été libérés, a annoncé jeudi la présidence malienne sur les réseaux sociaux. La présidence de la République « confirme la libération de M. Soumaïla Cissé et Mme Sophie Pétronin. Les ex-otages sont en route pour Bamako », a-t-elle indiqué sur Twitter.

Aucun détail n’a été fourni dans un premier temps sur les circonstances de cette libération annoncée, qui se dessinait depuis le week-end.

Ca fait quatre ans que je dis que j’y crois, et je suis un grand menteur car il y a un paquet de fois que je n’y croyais plus (…) Oh… ma petite maman… Ma petite maman…

Sébastien Chadaud-Pétronin, le fils de la Française Sophie Pétronin

Sophie Pétronin était retenue au Mali depuis le 24 décembre 2016. Elle avait été enlevée alors qu’elle officiait comme travailleuse humanitaire à Gao. Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition malienne, avait été enlevé par des hommes armés dans le nord du Mali en mars dernier alors qu’il faisait campagne pour les législatives.

Ces deux libérations ont eu lieu après la libération par les autorités maliennes de plusieurs dizaines de jihadistes et de présumés jihadistes. Des discussions étaient engagées entre les autorités maliennes et les ravisseurs depuis des mois.

Les coulisses de la libération

La séquence de la libération commence pendant le week-end, lorsque plusieurs dizaines de prisonniers jihadistes sont sortis de leur cellule et convoyés vers Tessalit, dans l’extrême nord du Mali. Ils sont accusés d’appartenir à des groupes terroristes jihadistes, liés à al-Qaïda au Maghreb islamique. Diverses sources, sécuritaires et judiciaires, confirment qu’ils doivent servir de monnaie d’échange. C’est la première contrepartie.

Combien sont-ils précisément ? 100 ? 150 ? 200 ? Les diverses sources contactées affirment ne pas pouvoir être précises : ces libérations extra-judiciaires sont par définition secrètes et, si certains prisonniers étaient détenus à la Maison d’arrêt centrale de Bamako, d’autres sortiraient de sites de la Sécurité d’État, les services de renseignement maliens. Dans tous les cas, c’est un nombre important, très important, même de combattants qui est sur la table.

La décision de les libérer a-t-elle été prise par les nouvelles autorités maliennes ? Par le président déchu, Ibrahim Boubacar Keita, sans qu’il n’ait pu mener l’opération à son terme ? La France a-t-elle été consultée ? Ou la Mission des Nations unies dans le pays ?

La seconde contrepartie, c’est la rançon. À ce stade, seules circulent des rumeurs, aucune information fiable. Lors des précédentes libérations d’otages dans la zone, les montants ont atteint plusieurs dizaines de millions d’euros.

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