La politique de la Bad en question : Témoignages poignants des impactés du TER de Colobane

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S’il y a une population qui s’enfonce dans la pauvreté et sans espoirs d’y sortir, c’est bien celle de la localité de Colobane Wakhinane. La cause ? Les dégâts inestimables causés par le Train Express Regional (TER). Lors d’une visite sur le site que LSD a organisée mercredi avec certaines organisations de la société civile, ces populations qui se disent atteintes dans leur dignité, ont fait des témoignages aussi poignants que révoltant sur leur calvaire quotidien qui, à bien des égards, donnent matière à réflexion sur la manière dont certaines institutions financières comme la Bad, mais aussi l’État, mènent leur politique pour réaliser des projets de développement.

Fatou Dione coordonnatrice des impactés du TER au niveau de Dakar: « Une mère de famille est morte sous le pont parce qu’elle n’avait plus où dormir »

« La manière dont on a délogé les populations qui habitaient ici à Colobane est inhumaine. Ce qui se passe à Dakar est une catastrophe, il faut que les banques comprennent que la politique qu’elles soutiennent est en train de créer une catastrophe, des familles se sont disloquées, des gens sont meurt à cause des conséquences causées par le TER. L’exemple le plus frappant est la mort de cette brave dame, qui s’appelait mère Mariama Ba que nous connaissons tous dans le quartier. Elle me disait qu’elle n’avait plus où logé. Quelques mois après on m’a annoncé qu’elle est morte sous le pont Colobane, là où elle passait la nuit avec ses enfants. Deux mois après son mari a rendu l’âme ».

 Fatou Diouf élève : « Mes parent se sont séparés, j’ai abandonné les études »

 « J’étais élèves, en classe de terminal, finalement j’ai abandonné à cause de la destruction de notre maison. Mes parents n’ont pas été indemnisés et on a beaucoup de problèmes. Ma famille s’est disloquée, ma mère est rentrée au village, parce que nous n’avions plus où loger. On m’avait hébergé dans une maison a HLM, six mois après on m’a demandé de quitter, je ne sais plus quoi faire, je risque de me retrouver dans la rue ».

 Ngoné Diouf : «Ma mère est décédée le vendredi, ils sont venus le jour suivant détruire ma maison».

« Ma mère est décédée le vendredi, ils sont venus le jour suivant détruire ma maison. J’ai demandé au préfet de m’aider en m’accordant un peu de temps, il a refusé. On a détruit mes sept chambres avec les toilettes. Mon lit que j’avais acheté à 300 000f a été détruit à moitié. Je l’ai bradé à 25 000f pour que mon fils puisse aller à l’école ».

Issakha Diop délégué de quartier : « Des familles se sont disloquées, il y a beaucoup de divorces »

Il y a des mères et des pères de famille qui sont morts à cause de cette situation causée par le TER. Les gens sont malades et n’ont plus les moyens pour se faire soigner. Des familles se sont disloquées. Il y a beaucoup de divorces parce que certains chefs de familles ne peuvent plus assurer la dépense quotidienne. Nous tenons responsable la BAD et l’Apix de cette situation ».

Ousseynou Kane Colobane : « J’ai réclamé justice, on m’a emprisonné »

J’ai vécu des moments très difficiles. Notre maison a été détruite sans indemnisation. On m’a fait signer des papiers et depuis trois ans je cours derrière l’indemnisation, nos enfants ont abandonné l’école. J’ai demandé justice, on m’a emprisonné. Nous avons habité à des maisons inachevées avec ma famille où il n’y avait même pas encore de porte.

Par mediaspost.com

1 commentaire
  1. Brady Ramkissoon dit

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