La digitalisation des paiements en ligne : Une passerelle vers l’inclusion financière en Afrique ( Par Basile Niane)

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Avec l’avènement des réseaux sociaux et le boom de l’utilisation des smartphones mixé par la  croissance du commerce électronique , le continent africain a pris son envol vers un développement accéléré de son économie grâce à la digitalisation des paiements en ligne, un concept, selon la BCEAO, qui   « consiste à automatiser ses services ou opérations et à numériser de bout-en- bout ses processus métiers, de manière à les rendre accessibles en ligne et en temps réel».

Acheter  ou vendre en ligne  devient de plus en plus banal en Afrique particulièrement dans la zone  subsaharienne dont les ventes en ligne devraient atteindre plus de  29 milliards de dollars selon la GSMA.
Même si le  taux d’accès à internet est en pleine croissance, il faut reconnaître qu’il reste encore d’énormes efforts à faire dans certains pays dominés par un manque drastique d’infrastructures pouvant améliorer les conditions d’accès à  internet.  Actuellement, plus de 800 millions d’Africains  sont encore à la recherche d’internet à cause du niveau très faible de la couverture, le principal obstacle.

Le mobile, facteur de croissance 

L’Afrique est le continent leader en matière de détention de mobile. Cette situation favorise  et facilite l’accélération des moyens de paiement, les  transactions financières des petites entreprises et banques dans le continent.
A titre d’exemple, depuis 2012, le  taux de pénétration de la téléphonie mobile ne fait que grimper passant de 1 % en 2000 à 54 %.

L’Afrique subsaharienne comptera plus de 600 millions d’abonnés uniques  d’ici 2025 d’après  la GSMA qui souligne que  «près de 9 comptes d’argent mobile sur 10 se trouvent enregistrés en Afrique orientale et occidentale».
Dans son rapport portant sur l’économie mobile en Afrique subsaharienne, l’association souligne que la région  a enregistré en 2018 un nombre record de 395,7 millions de comptes d’argent mobile, ce qui représente près de la moitié du total des comptes d’argent mobile au niveau mondial.
En plus de cela, 1,7 millions directement employés par cet écosystème du mobile, sont des employés informels, travaillant dans la distribution et la vente au détail de services de la téléphonie portable.
Plusieurs pays, dont les Seychelles, la Tunisie, le Maroc et le Ghana, le Kenya  affichent un taux de pénétration qui dépasse 100 %. Avec ce boom du mobile,  la contribution de l’industrie mobile atteindra près de 185 milliards de dollars en 2023. En Tunisie par exemple, le nombre de téléphones est supérieur au nombre d’habitants. Le Sénégal  dispose de 18 000 000 de mobiles actifs dans le pays, comptant 16 millions d’habitants selon le dernier rapport 2020 de Hootsuite.

Mobile banking : une aubaine pour les fintech 

Avec cette bonne position de l’Afrique dans le domaine des réseaux mobiles, les moyens de paiement explosent. Le Kénya reste la référence avec son  système de transfert de fonds par SMS, M-pesa,  qui déplace quotidiennement plus de 24 millions de dollars, et environ 8,8 milliards par année (soit 40 % du PIB national) grâce à son réseau de 17 millions d’utilisateurs.
La plate-forme EcoCash au Zimbabwé lancée en 2011  collecte  plus de  200 millions de dollars par mois selon  le cabinet de conseil international, Global Strategic Marketing Alliance.

Au Sénégal, Orange Money dont les transferts intermédiaires ont atteint  plus de 2,6 milliards d’euros en 2020, domine toujours le marché du Mobile banking  même si l’opérateur est talonné par Wave, le nouveau venu ayant  bouleversé le secteur  en levant des fonds de plus de 200 millions de dollars.

Cette course au paiement a donné  naissance à de nouvelles fintech qui font leur apparition afin  de  participer de façons diverses, à l’émancipation de l’inclusion financière.

C’est le cas de Cinetpay, une solution de paiement et de transfert d’argent en ligne sécurisée certifiée Pci/Dss qui permet aux entreprises et institutions d’Afrique Francophone d’accepter les paiements par portefeuilles électroniques, mobiles money et cartes bancaires(Visa,Mastercard).
Même si le marché sénégalais n’est pas vierge, la plateforme a diversifié ses offres comme le paiement des factures, le paiement des salaires, l’encaissement par Tpe etc … pour en occuper une place de choix .

Cinetpay est par exemple aujourd’hui la première fintech au Sénégal à proposer la dématérialisation des procédures de paiement des frais d’inscriptions et de scolarités dans les écoles et universités d’Afrique de l’Ouest, couvrant un marché  de plus de 85 millions de porte-monnaies électroniques.

Cinetpay a été citée  par la   GSMA comme faisant partie des futures fintech de paiement  qui feront l’avenir de l’Afrique dans le domaine des services financiers.

Elle devra se lancer davantage dans «l’interopérabilité qui  consiste à mettre en œuvre des solutions innovantes pour intégrer les plateformes d’argent mobile à l’écosystème financier au sens large du terme» et de se distinguer à l’égard des pays comme la Tanzanie,  Kenya, le Rwanda, le Nigéria et le Ghana, leader dans ce domaine.

 

En afrique, la digitalisation des paiement est également  reconnue par la BCEAO qui dans un guide adressé à ses membres citait en exemple l’Afrique du Sud et le Rwanda, considérés comme les champions sur le continent.

 

En effet, l’Agence sud-africaine de sécurité sociale (SASSA) qui avait  instauré un système biométrique de paiement des prestations d’aide sociale a fait passer le taux d’inclusion financière de 67% en 2011 à 75% en 2013. En 2014, 10,8 millions de la population relevant des catégories les plus défavorisées avaient  accès aux services bancaires.

 

A cet égard, un accord de partenariat a été signé avec MasterCard pour limiter les transactions en espèces et numériser les services de l’Etat, à travers le projet « SIKASHI ».
Citant le Rwanda, la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO)  dans ses expériences de digitalisation   soutient que le pays de Paul Kagamé a mené une série d’actions pour améliorer son inclusion financière, avec des résultats manifestes. De 72% en 2012, le taux d’inclusion de la population est désormais de 93%, selon le rapport FINSCOPE 2020. Le gouvernement rwandais a décidé depuis  2016 de migrer tous les modes de paiement gouvernementaux vers des plateformes numériques.
Ainsi, des politiques ont été mises en place pour encourager la numérisation des paiements et inciter le secteur privé, en particulier les institutions financières, à recourir aux technologies de l’information et de la communication pour renforcer l’inclusion financière des populations.

 

Basile NIANE 
Journaliste IT/Consultant
Directeur Général de Social Net Link 

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