Détournements au Prodac : L’enquête toujours au point mort…
Au début de la deuxième alternance, la reddition des comptes annoncée par le président de la République Macky Sall et la traque des biens supposés mal acquis lancée en son temps avec comme conséquences, l’interpellation de plusieurs responsables du régime du président de la République, Abdoulaye Wade, avaient fait naitre l’espoir de se départir des pratiques nébuleuses avec comme point d’attraction, un supposé détournement de deniers publics.
Hélas ! La montagne va vite accoucher d’une petite souris. Puisque le régime du président Macky Sall censé procéder au nettoyage des écuries d’Augias va lui aussi s’illustrer par des affaires similaires. Des « intouchables » cités dans des affaires peu orthodoxes n’ont toujours pas été inquiétés par Dame justice. Parmi ces dossiers qui semblent être rangés dans les oubliettes, figure l’affaire du programme des domaines agricoles communautaires (Prodac). Ce programme qui est une politiques phares du président Macky Sall visant à créer de l’emplois pour les jeunes en se basant sur l’agriculture ne serait pas bien exécuté. Le rapport de l’Inspection générale des finances (Igf) avait pourtant décelé dans l’objet du contrat de 29 600 536 000 F Cfa pour la mise en place de quatre. coeurs de domaines agricoles communautaires de 130 hectares et non de Dac complets. Une option onéreuse suscitant des soupçons de surfacturation dénoncés par Locafrique. Mieux, ajoute-t-il, « il n’intègre pas non plus des intrants engrais et semences que le Prodac va devoir supporter une fois les ouvrages livrés et qui sont nécessaires à la mise en exploitation effective des coeurs des Dac ».
Si l’Igf parle de nébuleuse portant sur environ 29 milliards F Cfa, le Forum civil, lui, retrace un détournement de 36 milliards. Dans un ouvrage intitulé : « Lettre au peuple : Prodac, un festin de 36 milliards de F Cfa », son coordonnateur Birahim Seck, avait révélé que l’Etat du Sénégal ne s’est pas engagé que sur 29 milliards F Cfa mais plutôt sur 36 milliards F Cfa. L’ouvrage souligne que l’essence de ce que l’on pourrait appeler « contrat technique » n’y figure pas car, Mame Mbaye Niang a signé un contrat qui n’a ni Cahier de clauses administratives générales (Ccag), encore moins un cahier de clauses techniques particulières (Cctp). Ce qui constitue une voie ouverte à l’enrichissement illicite rapide.
La critique selon laquelle, il y a des dossiers qui ne sont pas très rapidement vidés par la justice trouve son illustration dans l’affaire du Prodac qui comme d’autres dossiers n’est toujours pas élucidé. En août 2019, le journal l’As, révélait que le présumé détournement au Prodac est sous la sellette des enquêteurs de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac). Cette mise en branle n’a rien changé. L’affaire Prodac est à l’image des autres dossiers qui éclaboussent les responsables du régime actuel.