Variant Omicron et Campagne électorale : Va-t-on vers une explosion des cas de Covid-19 au Sénégal ?
Ce samedi 08 Janvier à minuit débutera sur toute l’étendue du territoire national la campagne électorale pour les élections territoriales (municipales et départementales). Mais la question qui préoccupe, de façon légitime, les populations sénégalaises, c’est de savoir si ce rendez-vous électoral ne va pas aggraver la situation de la pandémie Covid-19 dans le pays.
À la date du 07 Janvier 2022, les chiffres sur l’évolution journalière de la pandémie Covid-19 au Sénégal sont inquiétants. Ils font peur à tout citoyen conscient des enjeux et des effets négatifs de la Covid-19 dans le monde entier. En effet, ces chiffres font état de 663 nouveaux cas testés positifs au coronavirus, soit un taux de positivité de 26,59 % sur les 2. 493 tests réalisés.
En plus de cela, les décès refont surface avec trois cas de décès enregistrés ce jour. L’espoir du jour c’est que 150 cas ont été contrôlés négatifs, guéris dans le même sens.
Cette hausse vertigineuse des contaminations peut s’expliquer par les festivités de fin d’année où plusieurs rassemblements des populations sans aucun respect des mesures barrières ont été organisés un peu partout dans le pays. L’apparition d’un nouveau variant baptisé « Omicron » par l’Organisation mondiale de la Santé n’a pas arrangé les choses. Plus contagieux que Delta, cette souche du coronavirus est en train de battre tous les records en terme de rapidité de transmission.
Détrônant Delta au Sénégal comme l’a révélé il y a quelques jours le professeur Souleymane Mboup de l’Iressef, Omicron est en train de s’incruster dans le quotidien des sénégalais, entraînant une augmentation des cas et une forte fréquentation des structures sanitaires du pays. Preuve de ce tableau préoccupant, du 29 décembre 2021, date à laquelle le Sénégal a renoué avec plus de 100 cas par jour, au 7 janvier 2022, 3.263 personnes ont été diagnostiquées positives au coronavirus.
Cette situation risque d’empirer si l’on sait que la campagne électorale pour les élections territoriales démarre officiellement ce samedi 8 janvier. Compte tenu de l’importance qu’elle revêt pour les différentes formations politiques, il ne fait l’ombre d’un doute que les politiques et les membres de la société civile engagés dans cette compétition mettront les bouchées doubles pour sortir victorieux dans leurs circonscriptions respectives. Ils iront vers les populations, draineront des foules à l’occasion des meetings qui seront malheureusement des vecteurs de transmission du virus.
L’on se rappelle également les ravages faits par le variant Delta au lendemain des activités des tournées économiques du président Macky Sall dans l’axe Nord. Le chef de l’État s’était fait tancer par une partie de l’opinion même si son camp a contesté sa « responsabilité » dans cette vague. Vague dans laquelle le variant Delta représentait 70% des contaminations si l’on se fie au Professeur Souleymane Mboup de l’Institut de Recherche en Santé, de Surveillance Épidémiologique et de Formations (IRESSEF), le Pr Souleymane Mboup.
Avec cette vague dévastatrice, le Sénégal a traversé ses pires moments avec des pertes inestimables en vies humaines allant jusqu’à plus de 400 décès en moins de deux mois dont une bonne proportion de jeunes. Il est vrai que le variant Omicron se montre moins virulent. Il n’empêche, les scientifiques ne veulent pas prendre de risques en prédisant une vague moins meurtrière. Des appels se multiplient en faveur du respect des mesures barrières mais surtout de la vaccination qui, à ce jour, n’est pas encore une priorité pour beaucoup de sénégalais qui préfèrent « vivre avec le virus ».
Face à cette insouciance, il revient aux acteurs politiques et aux membres de la société civile de savoir raison garder, sous peine d’exposer le Sénégal à une explosion de cas insurmontable…
dakaractu
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