Guerre en Ukraine: des oligarques russes prennent leurs distances avec Moscou
Parmi les sanctions économiques contre la Russie, l’Occident a fait savoir qu’elle comptait toucher aux portefeuilles des oligarques russes et des grosses fortunes du pays. Mais alors que la pression monte, certains milliardaires réagissent et se désolidarisent des actions de Moscou. Ils appellent la paix en Ukraine.
Mikhail Fridman a été le premier à prendre la parole dimanche. D’origine ukrainienne, le fondateur de la puissante banque privée Alfa affirmait dans une lettre à ses employés que cette crise allait endommager deux nations sœurs depuis des centaines d’années, et qu’il fallait mettre fin à « l’effusion de sang ».
Depuis, les réactions s’enchaînent. Le magnat de l’aluminium Oleg Deripaska et le patron de presse Evgeny Lebedev appellent à la négociation et à l’arrêt de la guerre. Oleg Tinkov, fondateur de la banque du même nom, va plus loin, en affirmant sur son compte Instagram que des innocents meurent chaque jour en Ukraine, et que c’est « inacceptable ».
Les sanctions coûtent cher aux oligarques
De plus en plus de milliardaires russes montent au créneau. L’un des plus riches, Roman Abramovitch, qui a cédé le contrôle du club de football de Chelsea, a même été contacté directement par l’Ukraine. Selon sa porte-parole, ce proche de Poutine « essaye d’aider » dans les négociations avec la Russie.
Les sanctions qui frappent aujourd’hui le pays auraient selon le magazine Forbes déjà coûté près de 100 milliards de dollars depuis le 16 février aux grandes fortunes russes.
De nombreux groupes étrangers implantés en Russie y sont allés de leurs communiqués ces dernières 48 heures. Le constructeur de camions allemand Daimler Truck, le fabricant de pneumatiques finlandais Nokian Tyres ou encore le suédois Volvo qui n’accepte plus de livraisons dans son usine au sud ouest de Moscou. Les lignes de productions ont été arrêtés ce lundi matin. Les ventes en Russie et en Ukraine représentent 3,5% du chiffre d’affaires du constructeur suédois.
Côté transport maritime. le géant armateur danois Maersk envisageait de suspendre toutes les réservations de conteneurs à destination et en provenance de Russie La société a déclaré qu’elle surveillait de près l’évolution rapide des sanctions imposées à la Russie et qu’elle se préparait à s’y conformer.
Les entreprises françaises s’organisent
Les entreprises françaises en Russie s’organisent également. Renault arrêtera dans le courant de la semaine plusieurs chaîne de montage. Raison invoquée : la pénuries de composants électroniques. Renault contrôle Avtovaz le plus important constructeur automobile russe qui cherche des alternatives pour poursuivre sa production malgré les sanctions.
La position de certaines entreprises est particulièrement complexes. Elles marchent sur un fil entre sanctions économiques à respecter et pressions du Kremlin pour qu’elles poursuivent leurs activités.
rfi
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