UN DRAME QUI POURSUIT SES VICTIMES TOUTE LEUR VIE

L’inceste est toute relation sexuelle entre un homme et une femme liés par un degré de parenté qui les empêche de se marier. Souvent passé sous silence au nom du « soutoureu » et du « massla » qui sont chantés comme des valeurs au Sénégal, ces cas sont souvent réglés dans le cadre familial. Ce, au détriment des victimes qui, en plus de voir leur vie détruite, sont souvent trainées dans les tribunaux si, par malchance, elles se retrouvent avec une grossesse et choisissent de s’en débarrasser. D’où la pression des associations féminines pour la légalisation des avortements médicaux en cas d’inceste ou de viol.

L’inceste est un phénomène qui existe et continue de détruire la vie de femmes, jeunes filles et même de garçons au Sénégal. Pas plus tard que ce 28 juin 2022, le journal Libération en a fait ses choux gras, en relatant le cas d’une gamine de 14 ans qui avait été transformée en « objet sexuel » par son propre père mais aussi par un de ses cousins. Un drame familial qui a eu lieu à Thiaroye sur Mer. Et les exemples font florès. Si ce cas bien précis a atterri au tribunal, il faut reconnaître que beaucoup d’autres sont passés sous silence ou réglés en catimini, comme c’est souvent le cas avec « les linges sales ».

Un drame qui poursuit ses victimes toute leur vie. Un traumatisme. Mais aussi avec de multiples conséquences sur la santé et la vie quotidienne des victimes d’inceste. Selon des études, les victimes d’inceste souffrent de pathologies multiples. L’impact de ce traumatisme dans leurs relations avec leur entourage est considérable. En moyenne, la révélation intervient plus de 15 ou 20 ans après les faits, au terme d’un processus douloureux. D’un spleen.

Interdit dans les cultures et les religions, l’inceste sape même le fondement de la société humaine qui veut qu’un homme prenne femme ailleurs. Dans le code de la famille par exemple, il est dit que le mariage de toute personne avec ses ascendants ou ceux de son conjoint, est prohibé. A fortiori un père qui entretient des relations sexuelles avec sa propre fille. Il faut à ce propos signaler que nombreuses sont les femmes et filles adolescentes victimes d’inceste qui tombent enceinte des suites de cet acte odieux.

Pour la plupart du temps, elles basculent dans la criminalité par la pratique de l’infanticide devenue de plus en plus récurrente et d’avortement non autorisé et à risque. De peur que la garde de l’enfant laisse toujours béantes les plaies et séquelles et rappelle l’acte douloureux qu’elles ont subi. Favorisé par la promiscuité, les films indécents projetés par les télévisions, l’alcoolisme et la drogue, les divorces entre couples, l’oisiveté, l’inceste est un délit qui ne figure pas dans le Code pénal du Sénégal. D’où l’éternel combat des associations féminines qui font pression pour la légalisation des avortements médicaux afin d’aider les femmes victimes de viol et d’inceste.

emedia

Les commentaires sont fermés.