SOMMET DE SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE: L’APPEL DE DAKAR
Le Sénégal et le groupe de la Banque africaine de Développement (Bad) coorganisent le Sommet Dakar 2, sur le thème « Nourrir l’Afrique : souveraineté alimentaire et résilience », du 25 au 27 janvier au Cicad. Le chef de l’État sénégalais, Macky Sall, a présidé la cérémonie d’ouverture, en présence de ses homologues malgache (Andry Rajoelina), équato-guinéen (Teodoro Obiang Nguema Mbasogo), kenyan (William Ruto), irlandais (Michaels D. Higgins), Bissau guinéen (Umaro Sissoco Embalo), Togolais (Faure Gnassingbé), mauritanien (Mohammed Ould Ghazouani) et nigérian (Muhammadu Buhari) prennent part à la rencontre. Au moment où la Côte d’Ivoire est représentée par son vice-président, Thiémoko Meyliet Koné, et le Maroc par son Premier ministre, Aziz Akhannouch.
« Votre présence massive est un signal positif sur une prise de conscience partagée des leaders pour arriver à cette transformation », a apprécié l’hôte. Avant de fixer les objectifs :
« Les quatre piliers visent, d’abord, à valoriser davantage la recherche, améliorer la mécanisation agricole et la maîtrise de l’eau et intensifier l’utilisation de technologies appropriées y compris la transformation locale de produits. »
Il ajoute : « Nous devons (ensuite) de la fourche à la fourchette avoir une approche filière globale qui permette d’assurer notre souveraineté alimentaire. » Dans ce sillage, il s’agira « d’élargir les superficies exploitées et d’assurer une gestion durable des terres, améliorer l’accès des produits au marché en renforçant les infrastructures de désenclavement et d’interconnexion transfrontalière, ainsi que les équipements de stockage, de conservation et de transformation locale. » Avant de rappeler « qu’en Afrique, jusqu’à 40% de la production, souvent, est perdu faute de stockage et de conservation adéquate. »
Enfin, considère-t-il, « il s’agira de soutenir les petits exploitants. Il ne faut pas que (ces derniers) soient sacrifiés à l’aune de la grande agriculture notamment les femmes et les jeunes, par un encadrement et un financement adaptés à leurs besoins. »
Sur la transformation durable des systèmes agricoles, il dira que « la réforme foncière revêt une sensibilité particulière qui nécessite de concilier les besoins légitimes de l’Agriculture familiale et ceux indispensables de l’Agro-business pour la production à grande échelle. »
Avant d’insister pour qu’ « une attention particulière » soit « apportée au foncier » pour les femmes et pour les jeunes. » Aussi, a-t-il déclaré : « Face à une crise sans précédente, nous sommes à la croisée des chemins. Il y a le chemin de l’Afrique des problèmes qui nous maintient dans le statut quo d’une Agriculture qui continuera à nous exposer à la précarité alimentaire très dépendante des aléas climatiques. Mais, il y a par ailleurs le chemin de l’Afrique des solutions qui nous met dans la perspective d’une Agriculture moderne et nous conduit au-delà de la résilience vers la souveraineté alimentaire. »
Ainsi, « Dakar 2 veut s’inscrire résolument dans la dynamique de l’Afrique des solutions. Une Afrique qui puise dans son énorme potentiel pour se nourrir elle-même et aider à nourrir le monde. Nous voulons restés combatifs, résolus à surmonter nos obstacles pour relever les défis devant nous. J’appelle ainsi les partenaires bilatéraux et mutilatéraux à se mobiliser avec nous et c’est le moment de faire des actions pour faire de Dakar 2 un véritable Sommet de l’action afin de réussir ensemble le pari de la production agricole et de la souveraineté alimentaire en Afrique », s’est-il engagé.
Avant, il avait annoncé qu’après la cérémonie d’ouverture, « l’organisation permettra aux différents pays de dialoguer directement avec leurs partenaires sur les priorités agricoles et sur les mobilisations financières qui devraient découlées d’un tel échange », tout en indiquant que « la (Bad) doit être le fer de lance. »
En sa qualité de président en exercice de l’UA, le chef de l’État sénégalais a annoncé la mise en place d’une task force restreinte sur les objectifs à court terme : l’accès au marché, aux produits, qui sera ensuite élargie pour assurer le suivi des engagements à moyen et long terme. Laquelle task-force travaillera désormais avec Ibrahim Assane Mayaki, qui a dirigé le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad), pendant une dizaine d’années.
Selon l’hôte, il est important que les différentes initiatives en direction de l’Afrique soient mieux coordonnées sur le plan continental pour qu’elles soient en harmonie avec les quatre piliers du programme détaillé pour le développement de l’Agriculture en Afrique.
emedia
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