Des séismes font plus de 3000 morts en Turquie et en Syrie

Un séisme de magnitude 7,8 et une réplique de 7,5 ont frappé, lundi 6 février, le sud de la Turquie et la Syrie voisine, faisant plus de 3 700 morts dans les deux pays et de très importants dégâts, selon des bilans en constante évolution.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré un deuil national de sept jours. Selon des bilans qui ne cessent de s’alourdir, au moins 2 379 personnes ont été tuées en Turquie et 14 483 blessées dans le séisme et sa réplique. Les deux secousses ont touché sept provinces du pays, d’après les premières données de l’agence gouvernementale de gestion des catastrophes (Afad) qui dénombre plus de 4 748 immeubles effondrés. Au total,7 840 personnes ont été retirées des décombres, selon les autorités turques.

En Syrie, au moins 1 440 personnes ont perdu la vie, 3 400 personnes ont été blessées. Dans les zones rebelles, le bilan est monté à 700 morts, selon les secouristes, qui font également état de plus de 2 000 blessés, selon les secouristes en zones rebelles.

Pour l’instant, la ville la plus touchée semble être la ville de Hatay. Il y a énormément de destructions de bâtiments, spécialement sur la nouvelle partie de la ville.

Hakan Bilgin, responsable de Médecins du monde en Turquie

Des personnes piégées sous les décombres

Le séisme survenu dans la nuit était d’une magnitude de 7,8 et d’une profondeur de 7 km. Les secousses, ressenties dans tout le sud-est de la Turquie, ont également été ressenties au Liban et à Chypre, selon des correspondants de l’AFP.

Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent des immeubles détruits dans plusieurs villes du sud-est du pays. Un correspondant de l’AFP à Diyarbakir, grande ville du sud-est de la Turquie, a vu un immeuble effondré, avec des secouristes à pied d’œuvre pour essayer de dégager des personnes des décombres. Sur Twitter, des internautes turcs partageaient l’identité et la localisation de personnes prises au piège sous les décombres dans plusieurs villes du sud-est du pays.

Des secouristes recherchent des survivants dans les décombres à Diyarbakir en Turquie, suite à un puissant tremblement de terre survenu le 6 février 2023.
Des secouristes recherchent des survivants dans les décombres à Diyarbakir en Turquie, suite à un puissant tremblement de terre survenu le 6 février 2023. © REUTERS/Sertac Kayar

Un bilan qui risque encore de s’alourdir

Le bilan évolue en permanence compte tenu du nombre d’immeubles effondrés dans les villes touchées, notamment en Turquie. Adana, Gaziantep, Sanliurfa, Diayarbakir figurent dans la liste. À Iskenderun et Adiyaman, ce sont les hôpitaux publics qui ont cédé sous l’effet du séisme, survenu en pleine nuit à 4h17 locales (1h17 GMT), selon l’institut sismologique américain USGS, à une profondeur d’environ 17,9 kilomètres.

L’épicentre se situe dans le district de Pazarcik, dans la province de Kahramanmaras (sud-est), à 60 km environ à vol d’oiseau de la frontière syrienne. Ce séisme est le plus important en Turquie depuis le tremblement de terre du 17 août 1999, qui avait causé la mort de 17 000 personnes, dont un millier à Istanbul. Il a été suivi quelques heures plus tard par une deuxième secousse, d’une magnitude de 7,5, à quatre kilomètres de la ville d’Ekinozu, dans le sud-est du pays.

À Antakya, ville située à la frontière avec la Syrie, Hakan Bilgin, président de Médecins du monde Turquie, explique au micro de Justine Fontaine, journaliste au service international de RFI, que ses équipes sont encore en train de contacter leurs proches et de tenter d’évaluer les dégâts : « Nous avons un bureau important à Antakya et nous avons aussi des cliniques à l’intérieur de la Syrie. Une de nos cliniques qui se situe à la frontière avec la Turquie a été partiellement détruite. Une clinique qui faisait plus de 400 consultations de santé primaire par jour. La clinique ne peut pas opérer car le bâtiment où se trouvaient nos bureaux s’est effondré et obstrue l’entrée de la clinique. On essaie de dégager les débris au plus vite pour pouvoir donner accès à la clinique et pour que nous puissions continuer nos services ».

Des scènes de panique dans le nord de la Syrie

En Syrie, malgré la violente tempête accompagnée de fortes pluies qui frappe, les opérations de secours se poursuivent depuis l’aube dans les zones touchées par le séisme, rapport notre correspondant dans la région, Paul Khalifeh. Le président syrien Bachar al-Assad a présidé lundi matin une réunion d’urgence du gouvernement et a décrété la mobilisation de tous les moyens de l’État, y compris les forces armées pour prêter main forte aux secouristes.

Le séisme a provoqué des scènes de panique dans le nord de la Syrie où les habitants se sont rués dehors, à pied ou en voiture, malgré les pluies torrentielles accompagnées de vents violents.  Les secours se concentrent dans les provinces d’Alep, au nord, Tartous et Lattaquié, sur la côte méditerranéenne, et Hama au centre.

Des travailleurs de la sécurité civile recherchent des survivants après l'effondrement d'un immeuble à Hama en Syrie après un puissant tremblement de terre, le 6 février 2023.
Des travailleurs de la sécurité civile recherchent des survivants après l’effondrement d’un immeuble à Hama en Syrie après un puissant tremblement de terre, le 6 février 2023. © AP/Omar Sanadik

Les travaux de fouilles des décombres plus particulièrement dans la ville d’Alep se poursuivent d’arrache-pied. Des dizaines d’habitations résidentielles se sont effondrées comme des châteaux de cartes sur leurs occupants dans la ville même d’Alep et dans plusieurs localités contrôlées par les rebelles dans la province éponyme.

L’UE envoie des équipes de secours, l’Allemagne et la France proposent leur aide

L’Union européenne a envoyé des équipes de secours en Turquie. « À la suite du tremblement de terre survenu ce matin en Turquie, nous avons activé le mécanisme de protection civile de l’UE. Le Centre de coordination des réactions d’urgence de l’UE coordonne le déploiement d’équipes de secours européennes. Des équipes des Pays-Bas et de Roumanie sont déjà en route », a tweeté le commissaire européen à la gestion des crises, Janez Lenarcic.

RFI

Les commentaires sont fermés.