Turquie: nouveaux tremblements de terre dans la province de Hatay déjà meurtrie

Un nouveau séisme, de magnitude 6,4, a été ressenti ce lundi 20 février 2023 dans le sud de la Turquie déjà ravagé. L’épicentre se situe dans la localité de Defne, province de Hatay. La secousse s’est produite à 20h04 heure locale (17h04 TU). Elle a été suivie trois minutes plus tard par une seconde secousse. Il s’agirait d’un second tremblement de terre et non d’une réplique. Au moins trois personnes ont été tuées en Turquie et plus de 200 personnes ont été hospitalisées.

Selon les équipes de l’Agence France-Presse, ce nouveau tremblement de terre a été ressenti à Antakya (Antioche), à environ quinze minutes de l’épicentre en voiture en temps normal, mais aussi à Adana, 200 kilomètres plus au nord par rapport à Defne.

Réplique ou nouveau séisme, l’agence turque de gestion des catastrophes, l’Afad, a ensuite déclaré sur Twitter qu’une autre secousse de magnitude 5,8 avait été ressentie trois minutes plus tard dans le district de Samandag. Il s’agirait d’un deuxième séisme.

« Il est important pour nos concitoyens de rester à l’écart du littoral par mesure de précaution contre le risque d’une élévation du niveau de la mer jusqu’à 50 cm », écrit l’Afad.

La province de Hatay borde la mer Méditerranée, avec la ville d’Antakya dans les terres et le grand port de marchandises d’İskenderun (Alexandrette) sur le littoral. Dans les terres à Antakya, l’électricité est à nouveau coupée.

Trop tôt pour évaluer les dégâts

Toujours selon l’AFP, mais également l’agence Reuters, les secousses ont provoqué des dégâts matériels encore non évalués, et il pourrait y avoir des blessés, dans une région déjà dévastée par les séismes et leurs répliques survenus au début du mois.

Un journaliste de l’agence française évoque des scènes de panique à Antakya, ajoutant que les nouvelles secousses soulevaient des nuages de poussière dans la ville déjà en ruine. Les murs de bâtiments gravement endommagés se sont effondrés.

Les secousses ont été ressenties au Liban et en Syrie. Des correspondants de l’AFP à Alep ont déclaré que les gens avaient afflué dans les rues. Un photographe de l’AFP dans la ville d’Azaz, plus au nord, a indiqué que des bâtiments fragilisés s’étaient effondrés.

Difficile, pour le moment, de se rendre compte des dégâts, explique notre correspondante à Istanbul, Manon Chaplain. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes disent avoir été les témoins de l’effondrement de bâtiments déjà endommagés par le séisme du 6.

« Un film d’horreur qui ne s’arrête jamais »

Le maire de Hatay, à côté d’Antakya, a déclaré qu’il y avait à nouveau des habitants sous les décombres, des habitants qui s’étaient réinstallés depuis quelques jours dans leur immeuble, se pensant désormais en sécurité…

Des habitants d’Adana joints par téléphone pour notre correspondante rapportent avoir vu tout le monde sortir en courant des immeubles et des restaurants. L’Afad demande de ne pas entrer dans les bâtiments endommagés et de ne pas rester autour des zones à risque

À İskenderun, où des tentes avaient été installées près de la côte, les sinistrés étaient en train d’être évacués, en soirée. « C’est comme un film d’horreur qui ne s’arrête jamais », confie l’un d’eux dans un message.

Notre correspondante en Turquie avait rencontré cet homme la semaine dernière devant un immeuble effondré du Hatay. Cinq personnes de sa famille se trouvaient en dessous.

« Ils sont sortis car ils ont paniqué »

Les dégâts semblent plus mesurés qu’il y a quinze jours. Mais dans ces zones sinistrées, ces nouvelles secousses surviennent alors que les personnes sont déjà traumatisées. Guilhem Delteil, du service international de RFI, a joint Ali Kara, originaire de la province de Hatay.

Après les séismes du 6, ce jeune marié est parti s’installer à Nevşehir pour recommencer sa vie. S’il s’y sent en sécurité, sa sœur et sa famille sont toujours sur place, vivant sous une tente. Il les a immédiatement appelés pour s’enquérir de leur situaiton.

De son nouveau domicile, il a suivi les informations en provenance de sa région natale, ce lundi. Ali Kara espère désormais pouvoir accueillir sa sœur et sa famille à Nevşehir. Tous devraient à leur tour quitter la province de Hatay dans quelques jours.

rfi

Les commentaires sont fermés.