Une soixantaine de migrants meurent dans un naufrage près des côtes italiennes

Une soixantaine de migrants, dont des enfants, ont péri dimanche dans le naufrage de leur embarcation en mer Méditerranée près de la ville italienne de Crotone dans le sud du pays.

« Jusqu’à il y a quelques minutes, le nombre de victimes confirmées était de 59 », a déclaré à 16H00 (15H00 GMT) le maire de cette localité, Vincenzo Voce.

Selon les garde-côtes, l’embarcation s’est brisée sur des rochers à quelques mètres de la côte. Des survivants affirment qu’il y avait entre 140 et 150 personnes, dont de nombreux enfants.

Des images de la police italienne ont montré des débris de bois disséminés sur une centaine de mètres de la plage où se trouvaient de nombreux secouristes et des rescapés en attente de leur transfert vers un centre d’accueil.

Faisant part de sa « profonde douleur », la cheffe du gouvernement d’extrême droite Giorgia Meloni a jugé dans un communiqué « criminel de mettre en mer une embarcation de 20 mètres à peine avec 200 personnes à bord et une mauvaise prévision météo »

Giorgia Meloni a également réaffirmé l’engagement de son gouvernement à « prévenir les départs de migrant et par la même occasion les tragédies qui s’ensuivent ».

Le président italien Sergio Mattarella a déploré le naufrage dans lequel « des dizaines de personnes, dont des enfants, ont perdu la vie ».

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a pour sa part affirmé sur Twitter que « chaque personne qui cherche une vie meilleure a le droit à la sécurité et la dignité » demandant des couloirs « sûrs et légaux pour les migrants et les réfugiés ».

L’Italie a durci sa législation vis-à-vis des migrants

Ce nouveau naufrage survient quelques jours à peine après l’adoption par le Parlement de nouvelles règles controversées du gouvernement dominé par l’extrême droite sur le sauvetage des migrants.

Giorgia Meloni, dirigeante du parti Fratelli d’Italia (FDI, extrême droite), a pris la tête d’un exécutif de coalition en octobre après avoir promis de réduire le nombre de migrants arrivant en Italie.

La nouvelle loi oblige les navires humanitaires à effectuer un seul sauvetage à la fois ce qui, selon les critiques, augmente le risque de décès en Méditerranée centrale dont la traversée est considérée comme la plus périlleuse au monde pour les migrants

La situation géographique de l’Italie en fait une destination de choix pour les demandeurs d’asile qui passent de l’Afrique du Nord à l’Europe et Rome se plaint depuis longtemps du nombre d’arrivées sur son territoire.

Selon le ministère de l’Intérieur, près de 14 000 migrants ont débarqué en Italie depuis le début de l’année, contre environ 5 200 durant la même période l’an dernier et 4 200 en 2021.

Les ONG ne transportent pourtant qu’un faible pourcentage des migrants souhaitant arriver en Europe, la plupart étant sauvés par des navires de la garde côtière ou de la marine.

Le gouvernement accuse cependant les ONG de stimuler par leur action les arrivées de migrants et d’encourager les trafiquants.

euronews

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