Le football sénégalais asphyxie l’Afrique, les raisons d’une domination outrageuse
À qui revient le mérite du dynamisme du football sénégalais ? Est-ce la formation à base de nos jeunes, la fédération à la hauteur des attentes, ou bien l’État qui comprend les enjeux ? Quoi qu’il en soit, cette question intéresse actuellement les observateurs les plus fins du football dans le monde. Comment le Sénégal a-t-il dominé outrageusement le football africain en l’espace d’une année ?
Pour essayer d’y voir plus clair, il faut remonter dans l’histoire pour savoir que la réussite qui accompagne le Sénégal dans cette discipline n’est pas le fruit du hasard. Par exemple, en 2002, la sélection A, composée à l’époque de très grands joueurs, avait réalisé une prouesse qui est toujours dans les annales en se hissant en quart de finale de la coupe du monde de cette année-là. Quelques mois avant cela, cette même sélection avait perdu la première finale de l’histoire du Sénégal contre le Cameroun au Mali.
Cette époque faste avait même acté l’intégration du Sénégal dans le concert des grandes nations de football du continent. À un degré inférieur, le même phénomène s’était produit avec la génération de Jules Francois Bocandé, Roger Mendy et Oumar Gueye Séné. Après 18 ans d’absence sur la scène continentale, cette génération avait qualifié le Sénégal pour la Can Caire 86. Mais ces dates repères du football sénégalais ont toutes deux été suivies d’une longue période de vache maigre. De ce simple fait, on peut déduire que ces prouesses ne résultaient que d’un coup de baguette magique avec une concordance de circonstances favorables au gré du moment.
En revanche, la réussite du football sénégalais en ces temps qui ne concernent pas seulement l’équipe A, ce sont tous les maillons d’une désormais solide qui brillent au soleil. De la Can au Chan, du Beach Soccer aux U20 en passant par les Malentendants, le Sénégal n’a fait qu’une bouchée de ses adversaires. À cela, il faut noter une volonté manifeste des autorités administratives de doter notre pays d’infrastructures sportives dignes de ce nom, avec un programme de constructions de stades dans toutes les 14 régions du Sénégal.
C’est une façon indirecte de promouvoir le Sénégalais chez les jeunes. Il y a aussi la professionnalisation du championnat sénégalais. Depuis presque une décennie, le Sénégal est entré dans l’ère de la ligue de football professionnelle. Une avancée significative qui a permis aux clubs de se moderniser et de répondre aux normes internationales. Au même moment, on assiste à l’éclosion des centres de formation et d’académies de football.
Diambars, Génération Foot, Dakar Sacré Cœur, entre autres, sont venus avec une nouvelle approche du football. Une approche qui s’inspire de ce qui se fait de mieux en Europe, avec des normes à l’occidentale qui sont de mise. Ces nouveaux centres de formation des équipes nationales se sont davantage concentrés sur la lutte contre la fraude sur l’âge, un fléau qui affecte le football africain et qui est en train d’être éradiqué au Sénégal. Il va sans dire que ces centres de formation, parfois en collaboration avec des firmes multinationales, bénéficient également de très bons dirigeants formés dans les plus grandes institutions, qui reviennent servir leur pays.
Mais la bonne dynamique du football sénégalais est également due à la Fédération sénégalaise de football (FSF). Cette instance est dirigée par Me Augustin Senghor, qui est aux commandes depuis une décennie et a fini par imprimer son leadership et sa vision sur le football sénégalais, malgré les critiques. Ces dernières années, une stabilité entre le ministère des Sports et la fédération sénégalaise de football a permis de mettre en place une bonne politique, notamment en ce qui concerne la gestion des équipes nationales.
Le travail de longue haleine commence à porter ses fruits pour les fans des Lions de la Téranga, qui en avaient assez des défaites et des désillusions qui ont marqué l’histoire de leur équipe depuis un demi-siècle, à tous les niveaux.
onze d’afrik
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