La justice de New York repousse la décision sur une possible inculpation pénale de Trump

Alors que la justice de New York devait se prononcer sur une éventuelle inculpation pénale de l’ancien président des États-Unis Donald Trump mercredi 22 mars sur l’affaire Stormy Daniels, des sources policières ont fait savoir à plusieurs médias américains que la réunion du jury avait été annulée, sans citer une raison particulière. Elle pourrait se tenir la semaine prochaine.

Le milliardaire républicain de 76 ans doit répondre devant la justice de l’État de New York d’une affaire de paiement de 130 000 dollars à l’actrice de films pornographiques Stormy Daniels, avec qui il aurait eu une liaison. Le paiement aurait eu lieu un mois avant sa victoire à la présidentielle de novembre 2016.

Au-delà du scandale que représente cette relation présumée, elle pourrait selon les médias américains constituer une violation de la loi sur les campagnes électorales.

Il s’agit d’une des épines juridiques dans le pied de l’ancien président, qui rêve de « regagner » la Maison Blanche en novembre 2024.

Après des années d’enquête par le parquet de Manhattan, le procureur et élu démocrate Alvin Bragg semblait depuis la semaine dernière tout près d’annoncer une inculpation au pénal du 45e président américain (2017-2021). Cela serait historique.

Samedi 18 mars, Donald Trump a lui-même déclenché une tempête médiatique et politique depuis sa résidence de Mar-a-Lago (Floride), en écrivant en majuscules sur son réseau Truth Social qu’il serait inculpé et « arrêté »mardi 21 mars. Mais le procureur Bragg est resté mutique et rien ne s’est passé comme annoncé par l’ancien chef d’État.

Possible décision la semaine prochaine

Mercredi matin, des médias américains, qui font le siège du palais de justice de Manhattan, spéculaient sur l’hypothèse qu’un grand jury – un panel de citoyens aux larges pouvoirs d’enquête qui travaille avec le procureur Bragg – vote une inculpation dans l’après-midi.

Mais à en croire le quotidien New York Times et le média en ligne Insider, qui s’appuient sur deux sources judiciaires, la réunion du grand jury ce mercredi a été annulée. Insider avance que ce panel ne votera pas avant la fin de la semaine, même s’il devait se réunir jeudi – le grand jury siège les lundis, mercredis et jeudis.

Interrogée par l’AFP, une porte-parole du procureur a refusé de « confirmer ou de commenter les questions liées au grand jury ».

Même s’il est finalement inculpé, M. Trump ne serait pas « arrêté » dans l’immédiat. Il faudrait attendre plusieurs jours pour qu’il comparaisse à Manhattan. Dans ce cas, après se « rendre » volontairement à la justice, il se ferait signifier les poursuites et serait, éventuellement et symboliquement, placé quelques minutes en état d’arrestation, photographié et pourrait même être brièvement menotté. Autant d’éléments inédits pour un ancien président.

Une enquête qui s’accélère

L’ex-président, qui a bouleversé l’équilibre des pouvoirs aux États-Unis depuis 2016 et est cerné par plusieurs dossiers judiciaires, assure lui n’avoir commis « aucun délit » et être victime d’une « chasse aux sorcières » menée par les démocrates.

L’affaire de l’actrice pornographique Stormy Daniels est juridiquement complexe. La justice new-yorkaise cherche à déterminer si Donald Trump est coupable de fausses déclarations, une infraction, ou de manquement aux lois sur le financement électoral, un délit pénal, en ayant versé de l’argent à cette femme. De son vrai nom, Stephanie Clifford, elle aurait reçu la somme juste avant la présidentielle de 2016, que le républicain avait remportée.

Cela dans le but qu’elle ne révèle pas une supposée relation extraconjugale dix ans plus tôt, selon l’accusation. L’enquête s’était accélérée la semaine dernière. Michael Cohen, ancien avocat et désormais ennemi de Donald Trump ayant payé Stormy Daniels, avait témoigné devant le grand jury. L’actrice a aussi coopéré avec les procureurs et ce même panel.

Donald Trump appelle à « manifester »

Donald Trump avait également été invité à s’exprimer devant ce grand jury, selon le New York Times et le Washington Post. Mais il avait appelé samedi ses partisans à « manifester » et leur a donné rendez-vous à la prochaine présidentielle du 5 novembre 2024 pour « regagner » la Maison Blanche. Il y a eu pour l’instant quelques dizaines de manifestants devant le palais de justice et la Trump Tower de New York, ainsi qu’à Palm Beach en Floride.

La principale crainte des autorités est une répétition des violences de l’assaut du Capitole à Washington le 6 janvier 2021, lorsque Donald Trump, battu dans les urnes en novembre 2020, avait appelé ses partisans à contester les résultats.

(Avec AFP)

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