Plus de 400 Nigériens, étudiants en France, bloqués à Niamey faute de visa

Ils sont près de 450 étudiants nigériens admis et inscrits dans les universités françaises et dans les écoles privées. Mais à l’approche de la rentrée, ils sont dans une impasse, sans savoir s’ils vont pouvoir venir. À la suite du coup d’État militaire dans leur pays en juillet dernier, les portes du consulat de France au Niger sont fermées. Et sans aucune date de réouverture prévue, plus aucun dossier de demande de visas n’est traité.

Il ne restait plus que les valises à boucler pour Issa Ali, inscrit dans une école de commerce à Paris. Comme lui, ils sont des centaines déjà prêts à partir, destination la France pour poursuivre leurs études universitaires à la faculté ou dans des écoles privées. Mais depuis des semaines, leur avenir est suspendu.

L’inquiétude et le stress gagnent ces étudiants qui n’ont plus de mots pour exprimer leur désarroi. Adama Nouredine a 19 ans. Il vient d’avoir son baccalauréat. Il doit poursuivre ses études de droit à l’Université de Caen, en Normandie, et il devait être en France fin août pour démarrer sa première année universitaire.

Face à cette situation et dans l’urgence, les étudiants nigériens se sont regroupés. Ils ont créé le Collectif des étudiants admis aux universités françaises. Leur objectif : tenter de trouver des solutions aussi bien du côté des autorités françaises que nigériennes.

«On ne peut pas laisser ces étudiants dans le doute»

«La situation n’est pas tenable », explique Adam Oumarou, président du Conseil des Nigériens de France, le CONIF. «On ne peut pas laisser ces étudiants dans le doute et dire que le consulat est fermé jusqu’à nouvel ordre, c’est insupportable.»

Avec son association, il frappe à toutes les portes à la recherche de solutions. Il y a une piste intéressante : «Si les autorités françaises l’acceptent, il s’agit de pouvoir transférer les dossiers de ces étudiants dans un pays limitrophe, le Bénin par exemple, ou ailleurs.»

Et d’ajouter : «Je comprends bien que ce ne soit pas la priorité au vu du contexte géopolitique, mais qu’on leur dise clairement que venir cette année en France pour étudier, ce n’est pas possible. En revanche, ces étudiants comptent sur les autorités françaises, qu’on leur dise qu’on va trouver des pistes, des voies et des moyens pour qu’ils puissent déposer leur dossier pour obtenir leur visa. La seule chose qu’on souhaite, et je me répète, c’est une réponse claire et nette. Ça permettra à ces 450 étudiants qui sont dans l’attente de se positionner. Le problème, c’est que le temps passe. L’étau se resserre et ça va être de plus en plus difficile de trouver une solution en allant se rabattre par exemple dans un autre pays.»

Des valises déjà bouclées avec des frais à la clé

Entre les frais de scolarité que certains ont déjà dû régler en avance, le billet d’avion, les assurances ou l’hébergement, les parents ont déjà fait des dépenses pour assurer les études de leurs enfants. Tous veulent rester optimistes, ils se débattent, alertent les médias et ils gardent espoir. Car, pour eux, il est hors de question de sacrifier leur année universitaire.

igfm

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