« Il y a quelques minutes, de fortes explosions ont été entendues dans les environs de Téhéran », a indiqué un présentateur de la télévision d’État, ajoutant que « leur origine n’est pas claire ».

Certaines sont dues « à l’activité du système de défense aérienne », a par la suite ajouté la chaîne, citant des sources sécuritaires.

Un journaliste de l’AFP présent dans le centre de Téhéran a confirmé avoir entendu plusieurs explosions.

L’armée israélienne a annoncé de son côté samedi mener des « frappes de précision » sur des cibles militaires en Iran « en réponse à des mois d’attaques continues » de la République islamique.

« En réponse à des mois d’attaques continues du régime iranien contre l’État d’Israël, l’armée israélienne mène en ce moment des frappes précises sur des cibles militaires en Iran », a indiqué l’armée dans un communiqué.

« Le régime iranien et ses alliés dans la région n’ont eu de cesse d’attaquer Israël depuis le 7 octobre (2023)-sur sept fronts-dont des attaques depuis le sol iranien (….). L’État d’Israël a le droit et le devoir de répondre. Nos capacités défensives et offensives sont pleinement mobilisées », a-t-elle encore assuré dans un commmuniqué.

Les frappes d’Israël en Iran sont de « l’autodéfense », a affirmé pour sa part la Maison-Blanche.

L’Iran a lancé le 1er octobre quelque 200 missiles sur Israël, incluant pour la première fois plusieurs missiles hypersoniques.

Israël avait juré de faire payer à l’Iran cette attaque.

Les frappes surviennent dans un contexte de tensions régionales exacerbées depuis un an par la guerre à Gaza entre Israël et le Hamas palestinien, et son débordement au Liban voisin, où l’armée israélienne affronte le Hezbollah.

« Nous vous frapperons »

Ces deux mouvements islamistes s’opposent à Israël et sont soutenus financièrement et militairement par l’Iran, qui fait du soutien à la cause palestinienne un des piliers de sa politique étrangère, depuis l’instauration de la République islamique en 1979.

Les tirs de missiles iraniens du 1er octobre ont été présentés par Téhéran comme des représailles à des frappes israéliennes au Liban, qui ont coûté fin septembre la vie à un général iranien et au chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah.

PHOTO AMMAR AWAD, REUTERS

Un projectile dans le ciel de Tel-Aviv lors de l’attaque iranienne contre Israël du 1er octobre dernier.

Ce dernier, qui a dirigé pendant plus de trente ans le mouvement libanais, entretenait des liens étroits avec l’Iran.

Les responsables iraniens ont aussi justifié cette opération comme une réponse à l’assassinat sur leur territoire, imputé à Israël, de Ismaïl Haniyeh, alors chef du Hamas.

L’Iran a joué ces dernières semaines à la fois sur la tension et la détente, face aux menaces de représailles israéliennes à ses tirs de missiles.

« Nous vous frapperons à nouveau douloureusement » en cas d’attaque, a ainsi mis en garde le général Hossein Salami, le chef des Gardiens de la révolution, la puissante armée idéologique chargée de défendre le régime de la République islamique.

Tournée diplomatique

Dans le même temps, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, s’est livré à une intense campagne diplomatique.

Il a visité en deux semaines tous les pays du Moyen-Orient à l’exception d’Israël pour tenter d’apaiser les tensions et affermir les positions de Téhéran.

Le chef de la diplomatie iranienne s’est notamment rendu dans le sultanat d’Oman, qui sert généralement d’intermédiaire pour des pourparlers indirects avec les États-Unis. Il a été en Égypte, ce qu’aucun responsable iranien de son niveau n’avait fait depuis 2013.

« Nous ne voulons pas la guerre, nous voulons la paix », a plusieurs fois insisté M. Araghchi assurant cependant que l’Iran était « totalement prêt à faire face à une situation de guerre ».

En avril, Téhéran avait déjà tiré des missiles et des drones contre Israël, lors d’une opération sans précédent après un attentat meurtrier contre son consulat en Syrie, imputé à l’armée israélienne.

Des détonations dans le centre de l’Iran avaient par la suite été rapportées, de hauts responsables américains évoquant alors dans des médias une riposte israélienne.

Israël n’a pour sa part jamais revendiqué d’attaque.

L’Iran avait de son côté minimisé ces détonations dont l’origine n’a jamais été clairement expliquée.

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