« En face de Macky, nous avons un touriste, un aventurier, un apprenti-politicien et un comédien »
Secrétaire du Gouvernement et responsable de l’Alliance pour la République, Seydou Guèye, qui a engagé toutes ses forces dans la campagne électorale pour la réélection du Président Sall, s’est confié à L’Obs. Les chances de victoire du candidat de Bby au premier tour, la volonté farouche de l’opposition de mettre un terme au règne de Macky Sall, la situation politique à la Médina où il milite… Seydou Guèye dit tout.
Monsieur le ministre, nous abordons la dernière ligne droite de cette campagne électorale. Quel bilan en tirez-vous ?
Une très grande satisfaction et beaucoup de fierté. Cette campagne électorale est, de mon point de vue, historique. D’abord, il faut relever que grâce au parrainage, les Sénégalais suivent mieux la campagne. Cela leur a, d’ailleurs, permis de découvrir la faiblesse de l’offre de nos amis de l’opposition qui peinent à mobiliser des foules. En face, nous avons le Président Macky Sall. Il est partout accueilli par des marées humaines, des Sénégalais qui ont compris qu’il est une chance pour le pays et particulièrement pour les générations à venir. Car il a réussi la prouesse de redresser et de consolider nos performances économiques, mais également celle de mettre en œuvre une politique sociale inclusive, avec notamment les Bourses de sécurité familiale et une baisse soutenue du coût de la vie. Le tout, dans un contexte économique mondial souvent défavorable.
Justement, le Président Macky Sall a placé sa campagne sous le sceau du bilan. Est-ce suffisant pour obtenir un second mandat ?
Oui ! Parce que le bilan du Président Macky Sall a métamorphosé le quotidien des Sénégalais. Quand il est arrivé, le pays était au bord de la banqueroute. Aujourd’hui, tous les signaux sont au vert avec l’un des meilleurs taux de croissance en Afrique. Tous les secteurs socio-économiques sont fortement impactés par les réalisations, les Sénégalais vivent mieux et à l’heure du choix, ils ne confieront pas le pays à des mains inexpertes.
Après le programme Yonnu Yokkuté qui lui a permis d’accéder au pouvoir, et le Plan Sénégal émergent qui a été le référentiel économique du Sénégal de son premier mandat, le Président Sall propose, en 2019, le programme «Liggéeyal Ëllëk». Y a-t-il une cohérence entre ces différentes séquences programmatiques ?
Il faut d’abord se réjouir de la vision du Président Macky Sall qui nourrit de fortes ambitions pour le pays. Jusqu’en 2012, le Sénégal était confiné à des politiques de réduction de pauvreté. Avec le Président Macky Sall, nous avons déplacé les bornes de nos ambitions et, actuellement, l’émergence est à portée grâce au Pse qui, je le rappelle, est une continuité du Yonnu Yokkuté. Les 148 engagements du Yonnu Yokkuté sont bien pris en charge à travers les 3 axes du Pse. En outre, ce sont les excellents résultats de la phase 1 du Pse qui nous ont permis de garder la confiance des partenaires financiers et techniques. Aujourd’hui, les financements de tous les projets de la phase 2 du Pse sont disponibles. Ces belles perspectives nous permettent d’aborder l’avenir dans la sérénité, avec le programme «Liggéeyal Ëllëk», car l’action du Président Macky Sall est motivée par la ferme résolution de léguer aux générations futures un pays stable et prospère.
La problématique de l’emploi a traversé le mandat du Président Macky Sall. Certains estiment qu’il n’a pas atteint son objectif de créer 500 000 emplois durant ce mandat et dernièrement à Pikine, il a parlé d’un million d’emplois. N’est-ce pas problématique ?
Il faudrait vraiment être de mauvaise foi pour ne pas reconnaître les pas de géant notés en termes de création d’emplois, malgré la contrainte de l’employabilité que le Gouvernement s’évertue à lever. La barre des 500 000 emplois semblait surréaliste pour les autres candidats de 2012. Aujourd’hui, plus de 491 000 emplois sont créés hors secteur agricole et secteur informel. C’est sur la base de ces performances que le Président Macky Sall a souscrit à un autre engagement de création d’un million d’emplois. Je pense franchement qu’il faut s’en féliciter, d’autant plus que la nouvelle séquence qu’il va ouvrir, verra l’accélération de la transformation structurelle de l’économie, avec des opportunités d’emploi variées.
Pour prouver les performances économiques du pays, le Gouvernement convoque souvent le taux de croissance, jugé satisfaisant. Cette croissance est-elle assez inclusive ?
Elle l’est ! Les fruits de la croissance sont partagés à travers une démarche basée sur l’équité afin que le bien-être des Sénégalais, où qu’ils se trouvent, soit placé au cœur de l’action publique. Si les Sénégalais vivent mieux, c’est parce que le Président Macky Sall a mis en place les Bourses de sécurité familiale, la Couverture maladie universelle, des programmes spéciaux tels que le Pudc. C’est également parce que les prix des denrées de grande consommation ont été sensiblement revus à la baisse, de même que le prix du loyer et le coût de l’électricité. A tout cela, s’ajoute la redéfinition des paradigmes d’opportunités à travers un cadre adéquat et des infrastructures dédiées dans les villes et les zones rurales.
La semaine dernière a été marquée par une flambée de la violence et des sorties fracassantes de Me Abdoulaye Wade qui soutient que le pouvoir tient déjà des résultats préfabriqués. Que répondez-vous à ces accusations ?
Ces accusations sont totalement fausses. Le Sénégal a un système électoral éprouvé et reconnu par tous les observateurs nationaux et internationaux crédibles qui suivent d’ailleurs le processus de bout en bout. Pour ce qui est de la montée de la violence, nous la condamnons fermement et saisissons l’occasion pour saluer les dispositions prises par le ministère de l’Intérieur pour la sécurité des candidats.
N’y a-t-il pas lieu de craindre des perturbations le jour du scrutin ?
L’Etat a pris toutes les dispositions pour que les Sénégalais puissent exprimer leur volonté en toute liberté.
De bonnes volontés travailleraient à un rapprochement entre le Président Macky Sall et son prédécesseur Abdoulaye Wade. Peut-on s’attendre à une alliance entre les deux hommes ?
C’est la presse qui nous l’apprend. Le Président Macky Sall consacre toute son énergie à l’amélioration des conditions de vie des Sénégalais. Peut-être que Me Abdoulaye Wade est revenu à la raison après avoir vu combien le Sénégal s’est métamorphosé après son départ et après avoir pris conscience que la victoire du Président Macky Sall est inéluctable. En tout cas, nous ne sommes pas dans des combines, nous sommes dans le temps de l’action. Maintenant, Maître Wade est libre de se rapprocher ou de s’éloigner de nous, le moment venu, nous apprécierons.
Vous vous êtes fixés comme objectif la victoire du Président Macky Sall au premier tour. Cela vous semble-t-il encore réalisable au vu du déroulement de la campagne ?
Nous restons convaincus que les Sénégalais vont élire le Président Macky Sall au premier tour, car c’est cela le choix responsable. Notre candidat est un homme de synthèse et d’expérience. En face, nous avons un touriste, un aventurier, un apprenti-politicien et un comédien.
Les résultats de Dakar seront déterminants ? Pensez-vous pouvoir remporter la victoire dans la capitale ?
Le Président Macky Sall n’a jamais perdu une élection à Dakar où il est personnellement engagé. En plus, depuis les Législatives, Benno est majoritaire à Dakar. Nous allons consolider ces acquis à la Présidentielle.
Vous êtes le coordonnateur de Benno bokk yakaar à Médina. Votre coalition a lancé plusieurs appels au maire Bamba Fall. Mais ce dernier n’a finalement donné aucune consigne de vote. Que vous inspire sa posture ?
Mon frère Bamba Fall est dans son droit. J’en profite pour le saluer amicalement et lui tendre la main. De toute façon, nous sommes dans une dynamique unitaire au sein de Benno et le jour du scrutin, la Médina fera le choix lucide de reconduire le Président Macky Sall.
Il a été question d’un débat entre les différents candidats pour clore la campagne. Le Président Macky Sall pourrait-il y prendre part ?
Je pense que dans notre pays, ce type de débat est bien encadré par un certains nombre de dispositions pour garantir l’équilibre entre les différents candidats. Le Cnra a d’ailleurs réagi à travers un communiqué pour le rappeler. L’un dans l’autre, nous ne sommes pas dans le temps du bavardage. Le Président Macky Sall est actuellement en communion avec les Sénégalais et ils voteront massivement pour lui, au soir du 24 février, pour la consolidation des acquis de son septennat.
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