Makhtar Cissé, l’énergie de tous les possibles

On est le 22 juin 2015. Moukhamadou Makhtar Cissé alors directeur de cabinet du président de la République est appelé à prendre la direction de la Senelec. Certaines mauvaises langues susurrent une « sanction », d’autres une « rétrogradation ». Mais l’intéressé, homme de défi, challenger hors pair ancien enfant de troupe qui a fait le serment de servir la République y va pour relever le challenge. Au bout du compte, le Sénégal à l’unanimité l’a gratifié d’un satisfecit. Des mois après sa nomination, beaucoup de Sénégalais trouvaient déjà qu’il y avait un léger mieux dans la distribution de l’électricité. Aujourd’hui, le discours est plus enchanteur : «Il a sorti la Senelec des ténèbres », dans les réseaux sociaux et Internet sa cote est en hausse, son charisme chanté.

Les Sénégalais adeptes des comptes et mécomptes ont pendant longtemps scruté  les actes, faits et gestes du Dg de la Senelec. Mouhamadou Makhtar Cissé, valeureux soldat de l’ombre qui se retrouve malgré lui sous les feux de la rampe avec ce nouveau poste de Ministre de L’Energie et du Pétrole. «C’est un bosseur, les gens n’ont aucune crainte sur réussite », «C’est la seule satisfaction du nouveau gouvernement lui au moins c’est un bosseur » lit-on dans les commentaires sur facebook.

C’est que MMC ne fait rien comme les autres. Déjà quand il remplaçait le très controversé Pape Dieng, il s’est mis très vite à installer ses poteaux, brancher ses lignes, éviter les fils à haute tension et tendu l’oreille. La lumière ne l’a jamais intéressé, mais sur ce coup-ci, il est presque obligé de se plier. Lui fait face, sans tambours ni trompette, malgré quelques cris d’orfraie qui ont escorté sa nomination. «Malgré tout ce qu’on a pu dire, il prend son travail très au sérieux, il fait preuve d’une grande capacité d’écoute», raconte un de ses proches collaborateurs. Un témoignage qui agrée la confidence que Makhtar Cissé avait fait à un de ses amis. «Je m’habitue, je vais aimer ça.»

Ce natif de Dagana (Nord), ancien du Prytanée militaire de Saint-Louis où il a obtenu son Brevet de préparation militaire élémentaire, son Brevet de Préparation militaire supérieure, son Brevet de Parachutiste et son Baccalauréat avec Mention «Assez-bien», est un adepte du travail. Mais dans une Société nationale d’électricité (Senelec) rendue exsangue par une gestion chaotique, des infrastructures vétustes et un personnel exigeant à l’extrême avec ses supérieurs, Makhtar Cissé a passé son temps à écouter et à se montrer ingénieux. Sans quoi ! L’homme joue déjà de ruse, par exemple, pour consacrer à Nouakchott (Mauritanie) sa première visite officielle. Histoire de convaincre les Mauritaniens de fournir le double du nombre de mégawatts jusque-là consacré au Sénégal. Ce fut un succès. «C’est une démarche à encourager, puisque nous avons besoin de renforcer cette coopération sous-régionale pour bénéficier du surplus de la consommation d’un pays comme la Mauritanie», se réjouissait un syndicaliste de la boite.

L’ancien enfant de troupe a fait son petit bonhomme de chemin dans les rouages du pouvoir. Et comme il apprend vite selon ses amis, il n’aura aucun mal à se faire sa petite place dans ses nouveaux habits de ministre du Pétrole et de l’Energie l’un des postes les plus stratégiques du gouvernement.

Il a été tour à tour été Ministre délégué chargé du Budget dans le gouvernement d’Aminata Touré depuis septembre 2013, il est l’un des principaux  artisans du Programme Sénégal Emergent (Pse), pour lequel il s’est battu avec son collègue de l’Economie et des Finances Amadou Bâ. Depuis Février 2010, Mouhamadou Makhtar Cissé  à force de diriger la douane était devenu un homme parti pour être un «inamovible». Mais Mimi ne laissera pas le temps pour le choisir au poste de ministre du Budget, puis il a occupé le poste tant convoité de directeur de cabinet du président de la République Macky Sall.

 

Cette tête d’œuf qui s’ignore est titulaire d’une Maîtrise en Sciences juridiques, option Droit des affaires, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il est, en outre, titulaire d’un Dea privé, d’un Dea en Sciences politiques et d’un Master en Finance et gestion publiques. C’est cet homme qui désormais va gérer le secteur stratégique du Pétrole et de l’Energie.  .

IGFM

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