Exploitation des phosphates à Ngagndiouf par SEPHOS: La Coalition PCQVP recommande la création d’un comité de veille et d’alerte citoyen

Les interrogations et  inquiétudes soulevées par les populations de Ngagndiouf il y a un an,  suite  à l’octroie par l’Etat du Sénégal à G-PHOS (SEPHOS), dans le département de Tivaouane, un permis d’exploitation de 6.800 Ha situés dans le périmètre de recherche dénommé «Niakhène1», se sont transformées aujourd’huis en espoirs grâce à une démarche inclusive de la compagnie. Toutefois la Coalition «Publiez Ce Que Vous Payez» appelle à la prudence et recommande la création d’un comité de veille et d’alerte citoyen. 

Lors d’une visite de terrain suivi d’un forum populaire à NGANDIOUF (Thiès) organisée ce jeudi par la Coalition «Publiez Ce Que Vous Payez» en collaboration avec le CAJUST (Citoyens  Actifs pour la Justice Sociale), avec l’accompagnement technique et financier d’OXFAM,  pour informer et sensibiliser les autorités administratives, les élus locaux et les populations des villages qui seront impactés par le projet d’exploitation des phosphates de chaux du gisement de Beguel, les populations de la localité ont  dit être rassurées par la démarche inclusive adoptée par la compagnie SEPHOS. « Les inquiétudes de voir leur économie locale détruite et les équilibres Eco systémiques bouleversés ont été levées grâce à des réunions de concertation avec l’entreprise, a fait savoir le maire de Ngagndiouf lors du forum. Ce dernier déclare « qu’actuellement nous pouvons dire qu’il n’y a plus d’incompréhensions entre la population et SEPHOS». Ce qu’ont confirmé l’adjoint au sous-préfet de Niakhène, Abdou Khadre Diallo et le responsable du collectif pour la défense des intérêts des personnes importées Cheikh Diémé. Ils ont tous témoigné de la démarche inclusive de SEPHOS qui a consisté à impliquer les populations dans le processus en apportant toutes les explications liées au projet. 

Le Directeur de la mine de SEPHOS Alioune Fall qui s’est félicité de cette entente a expliqué la stratégie qui leur a permis d’atteindre ce résultat. A ce propos il déclare: «On fonctionne sur le principe selon lequel l’entreprise minière ne peut gagner contre les populations. Donc, il faut régulièrement parler aux populations, communiquer en passant par les autorités administratives le préfet, les sous-préfets, les maires et les populations elles mêmes. 

A la question de savoir que si tous les promesses seront respectées, M. Fall soutient mordicus: « Forcément, j’ai dit à la direction générale de signer un charte d’engagement en six (6) points où nous avons décliné toute notre philosophie: appuie des femmes, des jeunes, appuie sur des projets concrets comme l’éducation, la santé.  Rien n’a été oublié et ça, on était en phase de recherche, explique M. Fall. Ce dernier précise que « c’est la première fois qu’une entreprise minière décline une charte d’engagements en phase de recherche. Aujourd’hui on est encore en phase d’exploration, mais nous avons le décret d’exploitation, dans un an, nous serons en phase d’exploitation», informe-t-il.

Le coordonnateur de la Coalition « Publiez Ce Que Vous Payez » de l’antenne régionale de Thiès, Abdoul Aziz Diop, qui a d’abord magnifié la collaboration entre les entreprises privées, l’Etat est la société civile, a rappelé l’objectif de la rencontre qui est de favoriser le dialogue entre les autorités et les communautés afin d’anticiper sur les impacts liés à la future exploitation des phosphates dans la zone. Mais surtout, poursuit-il, aider les populations à continuer d’exercer leur droit constitutionnel par rapport à ces ressources et qu’elle soit bien informée en amont et ensuite qu’elle soit beaucoup plus exigeante non seulement envers l’entreprise mais envers leurs mandants.

Abdou Aziz Diop qui dit avoir constaté beaucoup d’espoirs de la part des populations se veut on ne peut plus prudent et appelle aussi à la prudence.  «Nous avons constaté beaucoup d’espoir chez les populations, mais nous sommes très prudents parce que souvent, il y a des obligations contractuelles qui sont actées, mais dans la réalité, la mise en oeuvre souvent pose problème et c’est ce qui se passe ailleurs ». C’est pourquoi le coordonnateur de la Coalition « Publiez Ce Que Vous Payez » de l’antenne régionale de Thiès recommande, au-delà du cadre de concertation qui existe,  la création d’un comité de veille et d’alerte citoyen composé de tous les acteurs de la société civile pour agir en cas de défaillance. Il déclare que le cadre de concertation inclusif est un premier pas, mais il faudrait poursuit-il, « qu’une fois la loi signée ou que la convention octroyée, que les populations puissent comprendre le contenu de ce contrat. Nous sommes prêt à accompagner en tant que coalition, les populations ». 

Jacques Ngor SARR

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