LES NOUVEAUX BACHELIERS EN SURSIS
Si aucune mesure d’apurement de la dette n’est prise à temps, les établissements privés d’enseignement supérieur risquent de fermer leurs portes aux bacheliers de 2019
Si aucune mesure d’apurement de la dette n’est prise à temps, les établissements privés d’enseignement supérieur risquent de fermer leurs portes aux nouveaux bacheliers de 2019. Pourtant, ces futurs étudiants sont obligés d’adresser des demandes d’admission dans ces établissements privés, vis la plateforme Campusen ouverte hier, mardi 20 août et ce jusqu’au 10 septembre prochain.
La plateforme Campusen, pour les demandes d’admission et de préinscription dans les établissements d’enseignement supérieur, est ouverte hier, mardi 20 août, pour les 56.030 nouveaux bacheliers et ce jusqu’au 10 septembre à minuit. Les demandes d’admission dans les établissements publics et privés se feront en même temps cette année encore (pour valider ainsi une demande d’admission de tout nouveau bachelier).
Les demandes d’admission ont démarré dans un contexte chargé, avec un «contentieux» qui oppose le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri) et le Cadre unitaire des organisations des établissements privés de l’enseignement supérieur (Cudopes). Alors que les établissements supérieurs privés ont mis à la porte 40 mille étudiants (Bts, Licence, Master) orientés par l’Etat, le Mesri exige aux nouveaux bacheliers de formuler successivement une demande pour les universités publiques tout comme les établissements privés. Les nouveaux bacheliers qui seront orientés dans le privé, pour l’exercice 2019/2020, semblent être déjà en sursis, si la démarche de l’Etat allant dans le sens de l’apurement de sa dette n’évolue pas.
Pour reprendre les étudiants renvoyés, le Cadre unitaire exige l’apurement total des factures en instance, couvrant le reliquat de l’année académique 2016- 2017 et l’intégralité de l’année académique 2017-2018, estimés à des milliards FCfa. Pour faciliter la tâche à l’Etat à l’orée de la rareté des ressources, le Cudopes avait proposé un plan de décaissement: 2 milliards avant le 15 février; 1 milliard au plus tard le 31 mars 2019; 2 milliards au plus tard le 30 avril 2019; 1 milliard au plus tard le 31 mai 2019 et enfin 1 milliard au plus tard le 30 juin 2019.
Dans une récente visite à l’université Gaston Berger de SaintLouis, le ministre de tutelle, Dr Cheikh Oumar Anne fait savoir que l’Etat a payé plus de 7 milliards aux établissements privés, non sans souligner que le gouvernement s’engage à honorer la dette de 4 milliards restants, d’ici la fin de l’année 2019. «Rien ne justifie cette décision du Cadre unitaire des établissements d’enseignement privés de renvoyer les étudiants», s’indigne l’ancien directeur du Centre des œuvres universitaires (Coud), aujourd’hui ministre de l’Enseignement supérieur.
Seulement, la sortie du ministre Cheikh Oumar Hanne a fini par irriter le Cadre unitaire des établissements privés qui avait promis d’organiser un point de presse hier, mardi, pour des mises au point. Le Cudopes a décidé, le temps d’harmoniser les positions, de reporter la rencontre avec les journalistes la semaine prochaine, pour se prononcer sur la sortie du ministre et la conduite à adopter dans le futur. En attendant de trouver une issue heureuse à cette crise pour que les étudiants reprennent le chemin de l’école, il serait difficile de croire que les établissements accepteront de recevoir encore des milliers de nouveaux bacheliers sans garantie préalable des autorités.
Sud quotidien
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